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Sclérose tubéreuse de Bourneville Cette affection est due à un trouble congénital du développement de nombreux tissus (dysplasies) : elle associe des signes neurologiques (épilepsie, downloadModeText.vue.download 9 sur 627

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 18

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retard intellectuel, troubles de la vue) à des lésions cutanées, viscérales et tissulaires diverses.

Sclérose corticale laminaire

Affection propre à l’alcoolisme chronique, elle se traduit par une détérioration mentale progressive, associée à un tremblement et à une dysarthrie.

C. V.

M. Laignel-Lavastine et N. T. Korresios, Recherches séméiologiques, sérologiques, cliniques et thérapeutiques sur la sclérose en plaques (Maloine, 1947).

scolastique

F MOYEN ÂGE (philosophie du).

Scopas

En gr. SKOPAS, sculpteur et architecte grec (Páros IVe s. av. J.-C.).

Les Anciens voyaient en ce maître parien le rival de l’Athénien Praxitèle*, et Pline l’Ancien lui attribue une Aphrodite nue « supérieure même à celle de Praxitèle ». Mais l’oeuvre de Scopas, très mutilée, se laisse malaisé-

ment reconnaître.

Scopas eut la charge de reconstruire le temple d’Alea Athéna à Tégée.

L’étude du sanctuaire permet d’ap-précier comment le sculpteur mit en valeur la statue de culte en élargissant la cella : les colonnes intérieures sont traitées en appliques ; un étage ionique se superpose à un étage corinthien dont le chapiteau, au décor végétal tout frémissant de vie, anime la paroi.

Les frontons, très ruinés, racontent les légendes locales : à l’est, la Chasse du sanglier de Calydon (la hure du sanglier est conservée) et, à l’ouest, le Combat entre Achille et Télèphe (Télèphe étant le fils de la nymphe tégéenne Augé). De ce dernier fronton, nous avons quelques têtes admirables ; l’une d’elles, coiffée d’une peau de lion, représente peut-être Télèphe (musée de Tégée).

Scopas travailla avec trois autres maîtres — Timotheos, Bryaxis et Léo-charès — au tombeau de Mausole, le fameux mausolée d’Halicarnasse, autour des années 350. On s’accorde à lui attribuer quelques plaques de l’Amazo-nomachie, où sont aux prises Grecs et Amazones (British Museum, Londres).

Le dessin d’ensemble, dans un jeu d’obliques et de courbes, évoque plus un ballet, a-t-on noté, qu’un combat ; il fait remarquablement ressortir les attitudes individuelles : ainsi cette Amazone qui tire à l’arc, chevauchant sa monture à rebours, ou celle-ci qui vient de se retourner et va assener un coup de hache à son adversaire ; le sculpteur a fixé le moment où le corps vrille ; la tunique amplifie le mouvement et, tournoyant, découvre magnifiquement les chairs.

Ce sont les seules pièces sorties du ciseau du maître, ou au moins de son atelier, que nous connaissions. Les Anciens ont surtout décrit des oeuvres isolées, dont il ne subsiste plus que des copies, souvent difficiles à identifier.

En dehors du groupe des Niobides,

pour lequel les auteurs antiques hésitaient entre Scopas et Praxitèle, mais que la critique moderne place un peu plus tard, Scopas réalisa : le Cortège de Néréides et de Tritons (derrière Poséidon) ; Pothos, une allégorie du désir amoureux ; Arès assis, dont l’Arès Ludovisi (musée des Thermes, Rome) garde le souvenir : de manière significative, le dieu de la Guerre exprime surtout la lassitude des combats. Un jeune Méléagre montre une inquié-

tude mélancolique devant la mort qui l’attend.

Mais l’oeuvre qui laisse sans doute le mieux reconnaître le génie scopasique est la Ménade. Célébrée dans la litté-

rature antique, cette danseuse diony-siaque nous est conservée à Dresde par une copie tardive, de taille réduite, mais qui a gardé de la vie du modèle. Fortement cambrée, la poitrine saillante, la tête rejetée en arrière, la danseuse tournoie. La chevelure, répandue sur l’épaule droite, et la tunique, dénu-dant quasiment tout le flanc gauche, soulignent le mouvement, comme au mausolée. Le visage, quoique mutilé, rappelle les têtes de Tégée.

C’est ici que se mesure le mieux l’apport de Scopas. Le visage, au lieu d’exprimer une sérénité toute classique, s’efforce de traduire le pathé-

tique du personnage, en usant notamment d’un procédé typique : l’oeil, profondément enfoncé dans l’orbite, à moitié caché par un lourd repli de la paupière, regarde vers le haut. Le corps perd sa pose intemporelle pour se mouvoir dans l’espace et incarner, dans sa vitalité, toute la signification du sujet. Ces recherches, qui apportent un souffle nouveau à l’art classique (v. Grèce), expliquent l’influence de Scopas sur la plastique hellénistique*.

O. P.

C. Picard, Manuel d’archéologie grecque.

La sculpture, IVe siècle, t. III et IV (Picard, 1948

et 1954).

scorbut

Maladie qui est due à la carence en vitamine C, ou acide ascorbique.

Introduction

Le scorbut est bien connu depuis le XIIIe s. pour les ravages qu’il provoqua parmi les armées des expéditions lointaines et parmi les navigateurs. Charles Patin, dit aussi Nicolas Venette, en 1671, et James Lind, au milieu du XVIIIe s., montrèrent les vertus curatives et préventives des fruits frais. La nature carentielle de la maladie ne fut établie qu’en 1928 par Albert Szent-Györgyi, qui isola des oranges et du citron un principe antiscorbutique, l’acide ascorbique, dont la synthèse fut réalisée en 1933 par Tadeus Reichstein.

L’acide ascorbique est un puissant réducteur. Apparenté aux hexoses, il joue dans l’organisme le rôle de transporteur d’hydrogène et intervient dans les processus d’oxydoréduction. Sa molécule et, par suite, ses propriétés sont détruites par la chaleur. L’acide ascorbique est indispensable à la croissance harmonieuse. Il a un rôle primordial, mais encore mal connu, dans le métabolisme et le fonctionnement des glandes endocrines. La corticosurré-

nale est particulièrement riche en acide ascorbique, et celui-ci semble intervenir, tout comme la glande, dans la lutte contre les phénomènes d’agressions, de stress, de traumatisme. La vitamine C intervient également dans la formation du collagène (substance fondamentale du tissu conjonctif), et sa carence détermine des modifications de tous les tissus conjonctifs.

Les Invertébrés et la plupart des Vertébrés sont capables de faire la synthèse de l’acide ascorbique. L’Homme ne peut la réaliser et doit trouver dans son alimentation les 75 mg quotidiens, indispensables, de vitamine C. Les vé-

gétaux chlorophylliens en renferment des quantités très importantes : chou (90 mg pour 100 g), épinards (130 mg), cresson (141 mg). De même certains fruits (oranges, groseille, piment). Il en existe très peu dans les prunes et les pommes. Le lait ainsi que tous les aliments d’origine animale en contiennent très peu.

Signes cliniques

du scorbut

L’avitaminose C se présente sous deux aspects très différents, selon qu’elle survient chez les adultes ou chez les nourrissons.

Scorbut de l’adulte

Il survient chez des individus soumis à une alimentation constituée de produits de conserve et dépourvue de fruits et de légumes frais.

Le début de la maladie est marqué par une fatigue, des douleurs lombaires et quelques saignements des gencives.

Puis rapidement surviennent une gingivite (gencives rouges, oedématisées, saignantes, douloureuses, plus ou moins ulcérées), une haleine fétide, des hémorragies (gencives, os, muscles, peau), une anémie en général modé-

rée et des troubles de l’état général (amaigrissement, torpeur, température entre 38 et 35 °C). Sans traitement, le malade décède par infection surajoutée ou hémorragie. Actuellement, dans les pays développés, l’avitaminose C est fruste dans sa symptomatologie (asthé-

nie, gingivite mineure, purpura des membres inférieurs).

Scorbut du nourrisson

C’est sir Thomas Barlow qui distingua définitivement cette maladie du rachitisme en 1889 et lui donna son nom.