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niciens le respect de leurs voisins (lu couloir syrien, qui, dès qu’ils se fixent, cessent leurs attaques contre les cités du littoral.

C’est le cas, en particulier des Is-raélites, ces Araméens, qui, sortis de la barbarie pastorale, ont adopté la langue et les coutumes des cultivateurs cananéens qu’ils avaient soumis. Les États phéniciens, plus prestigieux que les derniers royaumes de Canaan, vont servir de modèle, sur le plan matériel

au moins, au royaume qui apparaît en Israël avec le roi Saül (v. 1030).

Le conquérant israélite David

(v. 1010-970) brise définitivement la puissance des Philistins et impose sa prédominance aux peuples des confins désertiques de la Palestine et aux petits downloadModeText.vue.download 11 sur 631

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 19

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États araméens de la Syrie centrale, mais il épargne les cités phéniciennes.

Et son fils Salomon (v. 970-930), qui hérite du petit empire constitué par David (sauf Edom et la Damascène, qui reprennent alors leur indépendance), s’allie au roi de Tyr, seul capable de lui fournir les matières premières et les artisans pour la construction du Temple et du palais de Jérusalem. La grandeur d’Israël n’est pas dans la puissance matérielle, mais dans son attachement à Yahvé, dieu national exclusif, qui diffère des divinités du temps en ce qu’il n’a pas d’épouse divine et que la magie ne peut le contraindre à agir. Et c’est lorsque Israël est diminué par la division en deux États rivaux (Israël au nord, Juda au sud), à la mort de Salomon, que le peuple israélite commence à manifester son génie : rédaction des livres historiques de la Bible (à partir de la fin du Xe s.), où les interventions de Yahvé dans l’Histoire fondent la théologie du dieu national ; mouvement prophétique (à partir du IXe s.), qui épure la religion d’Israël, arrache le peuple élu à l’influence des cultes cananéens avant de lui annoncer un messie à la fois national et universel.

La contribution des Araméens

du centre et du nord de la Syrie à la civilisation paraît bien moins importante. Ceux-ci forment leurs premiers royaumes, à la fin du XIe s., au nord d’Is-raël, de la région de Damas aux frontières des Tyriens. La prédominance du royaume de Tsoba (en Damascène) sur les autres États araméens est brisée par la victoire de David. Mais, avant la mort de Salomon, les Araméens

reprennent leur indépendance sous

la tutelle du royaume de Damas, qui sera pendant deux siècles l’adversaire

acharné et souvent heureux d’Israël. La poussée du peuple araméen se manifeste aussi dans le domaine néo-hittite, où les États passent aux mains de dynasties araméennes, dont la plus importante est celle du royaume d’Alep et d’Arpad (ville située à 35 km au nord de la précédente). La réalisation la plus durable des Araméens du couloir syrien sera le triomphe de la langue et de l’écriture araméennes dans le centre et le nord de la Syrie intérieure.

Mais ces moyens d’expression ne

véhiculeront aucune culture nationale, aucune forme d’art spécifique : les Araméens ont abandonné leurs divinités pour celles des Cananéens et des Mésopotamiens, et leur influence sur l’art religieux semble se limiter à la diffusion de formes lourdes et d’un réalisme sans grandeur : bref, un art décadent.

Les empires orientaux du

Ier millénaire et le couloir

syrien

Assyriens, Égyptiens, Babyloniens, Perses vont tour à tour occuper cette région, dont le bois, la production artisanale de luxe, les ports et les navires leur paraissent indispensables. Mais les peuples de la Syrie, en dépit de leur morcellement politique, vont offrir une résistance acharnée, qui ne cédera que devant la déportation des élites.

Pour les Assyriens*, une expédition vers la Méditerranée faisait du roi un héros à l’instar de Sargon d’Akkad (XXIVe s.) et de Shamshi-Adad Ier (XIXe-XVIIIe s.). La tradition est donc reprise, avant que l’invasion araméenne ne

s’abatte sur le coeur de l’Assyrie, par Toukoulti-apil-ésharra Ier (1111), puis, après la sédentarisation et la soumission des Araméens de haute Mésopo-

tamie, par Assour-nâtsir-apli II (peu après 877). Mais la richesse du couloir syrien suggère l’idée d’un tribut régulier. Shoulmân-asharêdou III, qui inaugure cette politique dès son avè-

nement (859), se heurte à l’opposition du royaume araméen de Damas ; ce dernier suscite contre lui la coalition de douze rois, qui arrête l’armée assyrienne devant Hamat (bataille de Qarqar, 853). Déjà, semble-t-il, un contingent égyptien est intervenu au

côté des alliés (depuis la grande expé-

dition de Sheshonq Ier en Palestine vers 925, l’Égypte a entretenu des relations politiques avec les cités phéniciennes, dont le commerce est tourné en grande partie vers la vallée du Nil). L’Assyrien fera encore cinq campagnes dans le couloir syrien ; mais, s’il parvient, en 842, à extorquer le tribut de Damas, il ne réussit pas à rendre ces exactions régulières dans l’ensemble de la Syrie.

Puis, c’est la guerre civile au pays d’Assour (828-823), et, pendant près d’un siècle, l’armée assyrienne ne revient plus que de façon irrégulière dans le couloir syrien. Les rois de l’Ourarthou* (État dont le centre est au lac de Van) en profitent pour faire accepter leur souveraineté par les États de la Syrie septentrionale. Tout change quand Toukoulti-apil-ésharra III

(746-727) accède au trône assyrien : l’autorité royale et la puissance de l’armée sont restaurées, une nouvelle politique vise l’annexion par étapes des pays étrangers les plus riches, et donc d’abord du couloir syrien. Le roi d’Ourarthou est chassé de cette région (743), dont la totalité des princes se soumet.

Mais l’Égypte continue à intriguer, et des soulèvements éclatent ; employant systématiquement les moyens extrêmes, Toukoulti-apil-ésharra III annexe des zones stratégiques, détruit le royaume de Damas (732) et, dans les districts les moins sûrs de la Syrie, déporte une partie des habitants, qu’il remplace par des populations arrachées à d’autres provinces de l’Empire assyrien. Cependant, sous Shoulmânasha-rêdou V (Salmanasar, 727-722), Tyr, abandonnant la politique prudente des grandes villes marchandes de Phénicie, qui consiste à payer le tribut pour éviter que la guerre n’interrompe la circulation des marchandises, se révolte et, sa population repliée dans l’île, nargue les Assyriens. Le blocus que ceux-ci organisent finit par un nouveau traité entre le roi d’Assyrie et celui de Tyr, mais les soulèvements des principales cités de Phénicie vont prendre un caractère périodique. Pourtant, la monarchie assyrienne, qui a besoin des tributs des habitants de ces villes, ne leur inflige jamais un traitement aussi rigoureux qu’aux autres rebelles du

couloir syrien : Sargon II (722-705), qui a dû chasser les Égyptiens de

Philistie (720), supprime le royaume d’Israël (722-721) et les derniers États importants des Araméens (Hamal, 720) et des Néo-Hittites (Kargamish, 717).

Ses successeurs se heurtent aux mêmes difficultés du côté de l’Égypte, qui a retrouvé une certaine force avec l’accession au trône de la dynastie « éthiopienne », qui régnait déjà en Nubie (709). En 701, Sin-ahê-érîba (Sénna-chérib) réprime l’insurrection des Sidoniens et des petits États de Palestine, appuyés par l’armée « éthiopienne », qui est battue en Philistie. En 677, Assour-ah-iddin (Asarhaddon) châtie une nouvelle révolte des Sidoniens et donne une partie de leur territoire au roi de Tyr. Mais ce dernier se soulève à son tour (av. 671) quand Assour-ah-iddin se prépare à envahir l’Égypte. Le Tyrien se soumet un moment, puis fait défection de nouveau (v. 667) quand Assour-bâna-pli (Assourbanipal) organise la conquête de l’Égypte et finalement rentre dans l’obéissance lorsque la domination assyrienne paraît bien établie dans la vallée du Nil.