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radiologiques

Il s’agit des ensembles de modifications des constantes biochimiques, physicochimiques et cytologiques et de modifications des images radiologiques accompagnant certaines manifestations cliniques et en facilitant le diagnostic.

Il existe ainsi un syndrome biolo-

gique de l’occlusion intestinale, qui traduit les pertes de sodium et de chlore consécutives aux vomissements, qui ne peuvent être compensées par l’apport alimentaire. De même, l’occlusion

intestinale s’accompagne, suivant

son siège (intestin grêle ou colon), de distension gazeuse de la région sus-jacente à l’obstacle, de « niveaux liquides » dans les anses intestinales, visibles sur les radiographies.

On appelle encore syndrome bio-

logique des manifestations cliniques provoquées par un dérèglement biochimique. Ainsi, l’hypoglycémie (baisse du glucose sanguin), qui peut être due à un excès d’insuline injectée à un diabétique comme à des maladies du pan-créas, du foie, des glandes endocrines ou à un jeûne prolongé, se manifeste par des crispations, ou convulsions, et, au maximum, par un coma. Ainsi, la baisse du calcium sanguin provoque des troubles nerveux spasmodiques

(v. spasmophilie), etc.

Significations des

syndromes

y Dans certains cas, la constatation d’un syndrome n’est qu’une étape

dans l’établissement du diagnostic.

Celui-ci pourra être établi soit par l’apparition de nouveaux symptômes ou par la constitution d’un autre syndrome, soit par la recherche systématique de signes biologiques (examens de sang, d’urines, etc.) ou radiologiques (radiographies).

y Dans d’autres cas, le syndrome

constitue une entité pathologique qui se manifeste toujours de la même

façon, dans les mêmes conditions,

mais dont la cause ou le mécanisme restent obscurs ou discutés dans l’état actuel de la science.

Ainsi, le syndrome de Dressler, qui peut survenir de deux à trois semaines après un infarctus* du myocarde, se manifeste par de la fièvre, une douleur thoracique, une accélération de la vitesse de sédimentation (v. sang) avec l’inflammation du péricarde et de la plèvre (épanchements liquides dans ces enveloppes du coeur et des poumons) ; entité d’origine obscure, ce n’est ni une rechute d’infarctus du myocarde, ni un infarctus pulmonaire, et son pronostic est généralement bon.

y La connaissance de la cause est

un critère essentiel pour définir la maladie et permettre son classement downloadModeText.vue.download 3 sur 631

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 19

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nosologique ; toutefois, il est souvent difficile, voire impossible de faire la distinction entre syndrome et maladie. Si l’origine indéterminée et la diversité des causes possibles sont les deux critères proposés pour définir le syndrome, de nombreux états décrits originellement comme syndromes sont maintenant, du fait des progrès de la médecine, rattachés à une cause précise. Ainsi, le syndrome de Down, ou mongolisme, est maintenant reconnu comme étant en rapport avec une anomalie chromosomique, la trisomie 21 (v. chromosome), et une tendance très nette se précise pour appeler trisomie 21 ce qu’on désignait

précédemment sous le nom de mongolisme. C’est néanmoins l’usage qui fait loi, et le terme de syndrome est souvent conservé, notamment lorsque celui-ci est accolé aux noms du ou des médecins qui l’on décrit (syndromes à noms propres).

y Un syndrome peut n’être qu’une

réaction normale de l’organisme à

certaines agressions, sans être un état pathologique. Ainsi, l’exercice musculaire forcé entraîne une hyperglycémie (augmentation du taux du

sucre sanguin), une accélération du pouls, une augmentation de sécrétion des hormones surrénales, qui entrent dans le cadre du syndrome général

d’adaptation de Selye, et, dans le cas présent, ce syndrome ne constitue pas un état pathologique, alors que ce sera le cas après un violent traumatisme, une opération chirurgicale, etc.

Ainsi, l’augmentation du nombre des globules rouges (polyglobulie) qui survient lors d’un séjour prolongé en haute altitude est un syndrome physiologique traduisant simplement la réponse de l’organisme à une privation partielle d’oxygène.

La diversité des syndromes est

extrême du fait des multiples combinaisons de symptômes que peuvent

engendrer les causes pathologiques, et nous n’avons évoqué ici que les plus couramment observés.

On comprend que leur connaissance

approfondie et leur bonne interprétation soient nécessaires pour établir un diagnostic. Toutefois, un syndrome n’a de valeur que dans la mesure où ont été justement appréciées l’existence et l’importance des symptômes ou signes qui le constituent.

J. B. et C. V.

F Maladie / Symptôme.

H. Durham, Encyclopedia of Medical Syndromes (New York, 1960). / P. Hombourger, Nomenclature des maladies et syndromes à noms propres (Delalande, Courbevoie, 1963).

Synge

(John Millington)

Auteur dramatique irlandais (Rathfarn-ham, près de Dublin, 1871 - Dublin 1909).

À ce passionné de nature, de mu-

sique, de langues, le destin ne laisse qu’une brève existence pour devenir l’un des grands chantres de son pays.

Membre du Dublin Naturalists’ Field Club de 1886 à 1888, il est étudiant sans enthousiasme au Trinity College de Dublin (1888-1892) ; l’amour du violon le conduit en Allemagne (1893) pour y parfaire ses connaissances musicales, et seule une excessive timidité, dont il parle dans son Etude Morbide, or Imaginary Portrait (1899), l’em-pêche de jouer dans les concerts. Très attiré par les langues, Synge séjourne souvent à Paris dès 1894. Il s’essaie aussi à écrire. Mais il faut la suggestion de Yeats* d’aller visiter les îles Aran, en 1898, pour qu’il découvre enfin cette rude terre de l’Irlande et ses hommes de la dure glèbe, dont il va associer la langue à la littérature et les histoires aux grands mythes universels. Ce barde de l’Irlande est l’un des rares écrivains tranquilles de la littérature irlandaise. L’intérêt profond de Synge pour son pays et l’identité de celui-ci ne passent pas par la politique, malgré une brève affiliation en 1897 à l’Irish League de Maud Gonne et son amitié avec Yeats — avec celui-ci et lady Gregory il assume la direction de l’Abbey Theatre à partir de 1904. Synge ne chante pas non plus en poète le paysan irlandais, sa terre, son âme, et Poems and Translations (1909) ne représente pas le meilleur de son oeuvre. Il manque la lyre d’Ossian à

« The Mergency Man », à « In Kerry », à « Danny », typiquement irlandais de cadre et d’esprit, et même au vigoureux

« A Wish » dédié à l’actrice Molly All-good, avec qui Synge se fiance secrè-

tement en 1907. Comme à beaucoup

d’auteurs irlandais, le théâtre offre à Synge son vrai moyen d’expression.

Mieux même que l’essai, genre dans lequel il débute avec « Under Ether »

(1897), impressions autour d’une opé-

ration chirurgicale (il mourra de la maladie de Hodgkin) et où il témoigne de ses allées et venues dans les comtés, avec « A Story from Inishmaan »

(The Ireland Review, 1898), « In the Congested Districts » de Connemara et

de Mayo (12 essais dans le Manchester Guardian, 1905), « The Vagrants of Wicklow », « In West Kerry » (The Shanachie, 1906 et 1907) ; The Aran Islands (1907) reste le modèle le plus réussi d’une perception délicate du grand thème des mouvements de la vie des paysans intimement liés à ceux de la nature et participant sans le savoir à la grande tragédie cosmique, forme caractéristique de son théâtre.

À mi-chemin entre le symbolisme

de Yeats et le réalisme d’un Padraic Colum se situe l’art de Synge, évitant naturellement l’écueil où, d’après lui, s’enferre Emily Lawless, dont la Grania (1892) ignore, dit-il, la vraie paysannerie des îles Aran qu’elle pré-