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OEUVRES DE TROTSKI : 1905, suivi de Bilan et perspectives (en russe, Saint-Pétersbourg,

1907 ; trad. fr., Éd. de Minuit, 1969) ; De la ré-

volution (en russe, 1923-1936, Éd. de Minuit, 1963) ; Marvie (en russe, Berlin, 1930, 2 vol. ; trad. fr., Rieder, 1930, 3 vol., nouv. éd., Gallimard, 1953) ; Écrits, 1928-1940 (t. I, Rivière, 1955 ; t. II et III, Publications de la IVe Internationale, 1958-59) ; Journal d’exil (Gallimard, 1960) ; le Mouvement communiste en France, 1919-1939 (Éd. de Minuit, 1967) ; Writings of Leon Trotsky (New York, 9 vol. parus depuis 1969) ; Défense du marxisme. U. R. S. S., marxisme et bureaucratie (E. D. I., 1972).

B. D. Wolfe, Three who made a Revolution. A Biographical History (New York, 1948 ; trad. fr.

Lénine, Trotsky, Staline, Calmann-Lévy, 1952).

/ I. Deutscher, Trotsky (New York, 1954-1963, 3 vol. ; trad. fr. Trotsky, Julliard, 1962-1965, 3 vol.). / P. et I. Sorlin, Lénine, Trotsky, Staline, 1921-1927 (A. Colin, 1961 ; 2e éd., 1972).

/ Y. Youakim, Staline et Trotsky, l’opposition de gauche, 1923-1927 (thèse, Paris, 1965). /

J. Baechler, Politique de Trotsky (A. Colin, coll.

« U », 1968). / L. Figuères, le Trotskisme, cet antiléninisme (Éd. sociales, 1969). / P. Frank, la Quatrième Internationale (Maspero, 1969 ; 2e éd., 1973). / J.-J. Marie, le Trotskysme (Flammarion, 1970). / C. Lefort, Éléments d’une critique de la bureaucratie (Droz, Genève, 1971). / J. Pluet (sous la dir. de), Trotski et le trotskisme (A. Colin, 1971). / The IVth International. Stalinism and the Origins of International Socialists : Some Documents (Londres, 1971). / Y. Craipeau, le Mouvement trotskyste en France des origines aux enseignements de mai 1968 (Syros, 1972). / J. Roussel, les Enfants du prophète : histoire du mouvement trotskiste en France (Spartacus, 1972). / C. Castoriadis, la Société bureaucratique (U. G. E., 1973 ; 2 vol.).

/ D. Avenas, la Pensée de Léon Trotsky (Privat, Toulouse, 1975).

troubadours,

trouvères et

Minnesänger

Compositeurs de monodies savantes

qui oeuvraient au Moyen Âge. Il serait plus logique de les grouper sous le terme générique de trouveurs, car ils ont tous pratiqué un art codifié, le trouver (infinitif pris substantivement), dont le nom est distinct selon la langue qu’ils emploient : troubadours pour la langue d’oc (sud de la France), trouvères pour la langue d’oïl (nord de la France), Minnesänger pour la langue germanique.

L’étymologie du mot trouver, passé

ultérieurement dans la langue courante avec un sens généralisé, est controversée. On admet aujourd’hui qu’il dérive de tropare, c’est-à-dire faire des tropes, ces compositions, dérivées des farcitures liturgiques, figurant au premier chef parmi les sources du genre.

Le faiseur de tropes, ou tropator, est devenu en provençal trobador (plus tard francisé en troubadour), en fran-cien troveor (francisé en trouvère) ; les deux mots sont donc le doublet linguistique d’un même terme, dont trouveur (quelquefois employé au XVIIIe s. au lieu de trouvère) représente la dérivation directe normale en français actuel.

Les chansons des premiers troubadours portaient le nom de vers, au singulier, ce qui les rattache au genre latin du versus (lui aussi au singulier), également dérivé des tropes : le sens actuel du mot eût, en effet, requis le pluriel, comme il en est encore aujourd’hui.

Quant au terme allemand, orthographié tantôt Minnesänger, tantôt Minnesinger (« chanteurs d’amour »), il ne pré-

sente aucun mystère : Minne signifiant

« amour » au XIIe et XIIIe s.

Le groupe le plus ancien est celui des troubadours, dont le premier attesté n’est autre que le duc d’Aquitaine en personne, Guillaume IX, comte de Poitiers (1086-1127).

Plusieurs de ses poésies ont été

conservées, mais sans leur musique ; le début de l’une d’elles a pu toutefois être reconstitué par une citation du XIVe s. L’aspect achevé de leur forme et leur isolement dans la chronologie ont fait conjecturer que leur conservation est une exception due au haut rang de l’auteur ; le genre aurait donc existé autour de lui sans avoir laissé d’autres traces écrites avant le siècle suivant.

On a aussi émis l’hypothèse d’une

influence de la poésie arabe, connue à travers les croisades ; ce sujet est encore très controversé.

De la génération qui suivit

Guillaume IX, on ne connaît que deux troubadours, Cercamon et Eble de

Ventadour : aucune mélodie d’eux ne nous est parvenue. Par contre, la géné-

ration suivante, vers 1150, vit en même temps que la naissance des trouvères de langue d’oïl l’efflorescence de l’art des troubadours avec une pléiade dont

Marcabru, Jaufré Rudel et Bernard de Ventadour (ou Bernart de Venta-dorn) sont les noms les plus célèbres ; nous en possédons cette fois plusieurs mélodies. Marcabru, à qui l’on doit l’une des premières pastourelles et une célèbre chanson de croisade, est un remarquable manieur de sonorités verbales. Jaufré Rudel, prince de Blaye (Gironde), est surtout célèbre pour sa chanson d’un « amor de lonh » (amour lointain), sur laquelle fut greffée une jolie légende, malheureusement reconnue apocryphe. Les troubadours se

succédèrent ensuite sans discontinuer jusqu’au XIIIe s., où la croisade albigeoise marqua leur extinction. Parmi les plus connus, on cite Guiraut de Borneil (ou de Bornelh), auteur d’une célèbre chanson d’aube, Rigaut de Bar-bezieux (v. 1150 - v. 1215), Gaucelm Faidit (1185-1220 env.), Raimbaut

de Vaqueiras (v. 1155 - v. 1210), qui adapta en chanson (Kalenda Maya) une

« estampie » instrumentale, Guiraut Riquier de Narbonne († 1280), qui fut le dernier troubadour connu.

Les trouveurs français du nord de

la Loire, ou trouvères, apparaissent dans la seconde moitié du XIIe s. ; une chanson a même été attribuée, peut-

être abusivement, au grand romancier Chrétien* de Troyes. Les trouvères se montrent d’abord les disciples des troubadours : mêmes sujets, mêmes

formes, mêmes artifices de versification. Mais peu à peu leur expression se différencie, se rapproche de la veine populaire, la mélodie s’allège, s’écarte de l’expression mélismatique et modale héritée du plain-chant, se rapproche de la tonalité et du syllabisme de la chanson proprement dite. Les genres se figent en sujets classés et stéréotypés.

Contrairement à l’art des troubadours, l’art des trouvères se transforme plus qu’il ne disparaît ; après une transition marquée vers 1280 par Adam* de la

Halle, il se retrouve, sous des formes très différentes, dans la poésie musicale que cultivera au XIVe s. Guillaume*

de Machaut, après 150 ans de vie intense dont les principaux centres se situent dans le Bassin parisien, le bloc Champagne-Brie et l’Artois prolongé par les Flandres françaises.

On a dénombré plusieurs centaines

de trouvères, dont les uns — comme chez les troubadours — furent de

grands seigneurs, tels Thibaut IV de Champagne (1201-1253), roi de Navarre, le châtelain de Coucy ou le roi d’Angleterre Richard Coeur de Lion, d’autres de modestes jongleurs, comme Colin Muset, Blondel de Nesle, ou des bourgeois éclairés comme Jean Grievi-ler et les nombreux trouveurs arrageois de la confrérie dite « de la Sainte-Chandelle ». Il nous est ainsi parvenu plus de 2 000 chansons notées de trouvères, contre 260 environ de troubadours, et une assez faible partie seulement en est actuellement publiée (Pierre Aubry, Jean Beck, Higinio Anglés, etc.).

Nés peu après les trouvères fran-

çais, les Minnesänger allemands (ou Minnesinger) ne sont pas seulement, comme ceux-là, des disciples des troubadours, mais souvent de véritables adaptateurs des uns et des autres, leur empruntant aussi bien textes que mélodies. Ils n’en créent pas moins un style musical propre, syllabique et scandé, qu’on retrouvera dans le lied et le choral. Parmi les Minnesänger les plus célèbres, on peut citer Neidhart von Reuental, Rudolf von Fenis, Walther von der Vogelweide et les deux héros du futur opéra de Wagner : Wolfram von Eschenbach et Tannhäuser. Les