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A. P.

R. Koechlin et J. J. Marquet de Vasselot, la Sculpture à Troyes et dans la Champagne méridionale au XVIe s. Étude sur la transition de l’art gothique à l’italianisme (A. Colin, 1900 ; nouv. éd., F. de Nobèle, 1966). / P. Biver, l’École troyenne de peinture sur verre (G. Enault,

1935). / A. Moreau, Troyes et ses trésors (Nouv.

éd. latines, 1964). / J. Roserot de Melin, Bibliographie commentée des sources d’une histoire de la cathédrale de Troyes (Impr. Paton, Troyes, 1966 et de Boccard, 1971 ; 2 vol.).

Trucial States

Le terme de Trucial States (« les États de la Trêve ») s’appliquait jusqu’en 1971-72 à sept émirats de la côte

arabe du golfe Persique (entre Qaṭar et Oman), qui constituent aujourd’hui la Fédération des émirats arabes unis.

Ce sont Abū Ẓabī (ou Abū Dhabī)

[46 000 hab. et 67 000 km 2 env.], Dubayy (59 000 hab. et 4 000 km2), Chārdja (31 000 hab. et 2 600 km2), Fudjayra (10 000 hab. et 1 300 km2),

‘Adjmān (4 000 hab. et 250 km2), Umm al-Qīwayn (4 000 hab. et 1 800 km2), Ra’s al-Khayma (25 000 hab. et

2 000 km2). Les deux premiers ont

des territoires cohérents et relativement importants, les cinq derniers sont composés de possessions dispersées, à multiples enclaves mutuelles, dans la péninsule de Musandam, qui commande le détroit d’Ormuz.

La géographie

La structure territoriale et humaine des divers émirats est très différente.

Abū Ẓabī, le plus important, com-

prend une large fraction des déserts intérieurs de l’Arabie orientale (ex-trémité du Rub‘al-Khālī), parcourue par des tribus nomades (Banū Yās,

Manāṣīrs), ainsi que des groupes d’oasis (al-Djiwā’ ; al-Buraymī, ce dernier revendiqué également par l’Arabie

Saoudite et dont al-‘Ayn est le centre principal). Un autre noyau important de population est constitué par la ville même d’Abū Ẓabī (22 000 hab. en

1968), bâtie sur une île immédiatement contiguë à la côte.

Dubayy est essentiellement une

ville, port bien abrité dans une anse de la côte occidentale de la péninsule du cap Musandam. Elle concentre la quasi-totalité de la population de l’émirat, avec un arrière-pays presque totalement désertique.

Les autres émirats n’ont que des

centres de population insignifiants, oasis ou petits villages côtiers, à l’exception de Chārdja (20 000 hab.) et de Ra’s al-Khayma (8 000 hab.), ports de la côte occidentale et orientale de la péninsule. Dans l’intérieur du dernier émirat, des reliefs rocheux abritent une population troglodyte, non arabe et mal connue.

Le nom collectif ancien et la desti-née de cet ensemble assez hétérogène remontent au traité de paix perpétuelle signé en 1853, sous les auspices de la Grande-Bretagne et après plusieurs interventions de celle-ci, entre ces downloadModeText.vue.download 566 sur 631

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 19

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principautés, qui vivaient alors essentiellement de la piraterie et du commerce des esclaves, dans une discorde constante. En 1892, le protectorat britannique était formellement étendu aux Affaires étrangères de l’ensemble des émirats.

La vie de ceux-ci, après l’instauration de la paix britannique, fut essentiellement fondée, comme à Koweït et à Qaṭar, sur le commerce des barques (dhows) dans l’océan Indien et surtout, entre les deux guerres mondiales, sur la pêche perlière. Chārdja armait ainsi 350 bateaux dans ce but vers 1930. Le déclin intervint avec la concurrence des perles de culture japonaises. En 1945, toute la Trucial Coast n’armait déjà plus que 250 barques pour la pêche perlière, qui s’est aujourd’hui encore considérablement réduite. Seul le port de Dubayy trouva une intéressante

activité de rechange dans la contrebande de l’or vers l’Inde (où le cours du métal précieux, dont l’importation particulière est interdite, est deux fois plus élevé que sur les marchés libres mondiaux). D’autres formes de contrebande (montres) s’y ajoutent et ont constitué, avec l’activité bancaire, les bases d’une solide prospérité commerciale (250 t d’or et près de 3 millions de montres auraient été importés et réexportés en 1970).

Mais ce sont les découvertes pétro-

lières récentes qui ont transformé de façon décisive la vie des émirats (la seule autre ressource minérale étant constituée par les gisements d’oxyde de fer exploités dans l’île d’Abū Mūsā, dépendance de Chārdja). La production pétrolière a commencé à Abū Ẓabī en 1962 (British Petroleum et Compagnie française des pétroles), pour atteindre 65 Mt en 1975 ; à Dubayy en 1969, pour atteindre 12 Mt dès 1974 ; à Chārdja en 1974, pour s’élever déjà à 2 Mt l’année suivante. Les revenus procurés par un pétrole presque totalement exporté assurent un développement extrêmement rapide et provoquent les mêmes phénomènes d’afflux de population

étrangère que dans les émirats pétroliers d’essor plus ancien. La population totale comptait 37 p. 100 d’étrangers dès 1968. Le pourcentage atteignait 55 p. 100 à Abū Ẓabī et 75 p. 100 dans la ville du même nom. L’originalité de la Trucial Coast est que cette immigration est plus indienne et iranienne qu’arabe. À Abū Ẓabī, 42 p. 100 des étrangers sont Iraniens et 32 p. 100

Indo-Pakistanais.

X. P.

L’histoire

Au XIXe s., cette région était peuplée de pirates qui menaçaient les activités commerciales des Anglais dans le golfe Persique, et c’est pour cette raison qu’on l’appelle également Côte des Pirates.

En mai 1853, les Britanniques si-

gnaient, avec les principaux chefs des pirates, un traité de paix perpétuelle (truce) qui préludait à un siècle de pré-

dominance anglaise absolue dans ces pays. La Côte des Pirates prit alors le nom d’États de la Trêve (Trucial States) ou d’Oman de la Trêve (Trucial Oman).

Cependant, la piraterie persista ; elle ne disparut complètement qu’un peu avant la Seconde Guerre mondiale. La Grande-Bretagne partagea la région en sept petites principautés : Abū Ẓabī, Dubayy, Chārdja, Fudjayra, ‘Adjmān, Umm al-Qīwayn, Ra’s al-Khayma.

La domination anglaise était assurée par un officier politique qui dépendait du résident politique du golfe Per-

sique. En mars 1892, les princes des États de la Trêve s’engageaient par traité à n’avoir de rapports qu’avec la Grande-Bretagne et à lui remettre leur souveraineté externe en échange de sa protection, surtout contre le puissant voisin Saoudite. En 1911-12, enfin, des accords donnaient l’exclusivité à la Grande-Bretagne en matière d’exploitations pétrolières et perlières.

En 1955, un conflit surgit entre Abū

Ẓabī, soutenu par la Grande-Bretagne, et l’Arabie Saoudite*, à propos de la possession de l’oasis de al-Buraymī.

Dans ces étendues désertiques, les frontières sont mal fixées et dépendent du désir de chaque État de déterminer les limites entre les concessions pétrolières respectives.

Le 2 décembre 1971, six des prin-

cipautés des États de la Trêve déci-dèrent de se fédérer en un État des émirats arabes unis ; le septième, Ra’s al-Khayma, rejoignit la Fédération le 10 février 1972.

Deux jours avant l’indépendance

de la Fédération, le 30 novembre

1971, l’Iran s’empara de trois îlots du détroit d’Ormuz qui verrouillent le golfe Persique et qui appartenaient aux principautés de Chārdja et de Ra’s al-Khayma. À la suite de cet événement, une tentative de coup d’État a eu lieu à Chārdja ; il a avorté, mais le cheikh a été assassiné (25 janv. 1972). En juin 1972, un conflit frontalier entre Chārdja et Fudjayra a pris fin après l’intervention des troupes d’Abū Ẓabī.

Au lendemain de l’indépendance,

la Fédération s’est dotée d’un conseil suprême composé des souverains de