Выбрать главу

Le plus doué de ceux-ci fut le père

Giuseppe Castiglione (1688-1766), en Chine de 1715 à sa mort, auteur de portraits, de scènes de cour, de chevaux qu’il signait Lang Shining (Lang Che-ning) et où il alliait la technique chinoise à l’emploi des ombres.

L’influence des Jésuites n’affecta pas les groupes de « peintres-lettrés »

inspirés par Dong Qichang (Tong

K’i-tch’ang*, 1555-1636) et par les paysagistes Yuan*. Les plus célèbres sont les « Quatre Wang » : Wang Shi-min (Wang Che-min, 1592-1680),

dont les paysages comptent parmi les chefs-d’oeuvre du XVIIe s., Wang Jian (Wang Kien, 1598-1677), Wang Hui

(Wang Houei*, 1632-1717) et Wang

Yuanqi (Wang Yuan-k’i, 1642-1715), peintre favori de Kangxi. À ce groupe s’ajoutent Yun Shouping (Yun Cheou-p’ing, 1633-1690), dont les peintures de fleurs furent reproduites en estampes et ont inspiré certains motifs des porcelaines de « famille rose », et Wu Li (Wou Li, 1632-1718), devenu

jésuite sans avoir pour autant modifié sa manière. Parmi les nombreux artistes provinciaux, Hongren (Hong-jen,

† 1663) peint des paysages à l’encre sèche proches de ceux de Ni Zan (Ni Tsan*), et Gongxian (Kong Hien,

v. 1618-1689) est l’auteur de paysages tragiques d’où toute présence humaine est bannie.

Les peintres les plus originaux sont cependant les « individualistes », moines bouddhistes en révolte contre l’art officiel : Bada shanren (Pa-ta chan-jen*, 1626-1705), Shi Tao (Che T’ao*, v. 1641 - apr. 1717), Kun Can (K’ouen Ts’an*, 1612 - av. 1680).

L’art de l’estampe, au XVIIe s., s’enrichit à Nankin et à Suzhou (Sou-tcheou) d’impressions en couleurs, notamment pour des « méthodes » de peinture

comme le célèbre Jardin du grain de moutarde (1679 et 1701). Les estampes dites « Kaempfer » (British Museum, Londres), vers 1685, marquent le sommet d’un art tout de fraîcheur et de raffinement, qui se limitera surtout, par la suite, à l’estampe populaire.

À part quelques fabrications provinciales comme celles des « blancs de Chine » au Fujian (Fou-kien) ou des grès dits « boccaro » à Yixing (Yi-

downloadModeText.vue.download 572 sur 631

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 19

11153

hing), au Jiangsu (Kiang-sou), toute la production de la porcelaine est concentrée à Jingdezhen (King-tö-tchen), au Jiangxi (Kiang-si), ville qui compte en 1712 près de 3 000 fours. Sous Kangxi, le bleu sous couverte est d’un beau ton saphir et s’emploie aussi « poudré » ou

« soufflé ». Les monochromes se multiplient, « sang-de-boeuf », noirs parfois dorés, turquoise, céladons, etc., cherchant souvent à reproduire les chefs-d’oeuvre des Song*. Mais les émaux polychromes dominent : « famille

verte » aux tons francs, « biscuits » à fonds colorés ou noirs, « famille rose »

à partir de 1720 environ, d’une gamme plus délicate, accordée à un nouvel émail carminé. Des objets raffinés destinés à la cour (« coquille d’oeuf », par exemple) sont produits, aussi bien que des séries de commande pour l’exportation, transportées par les navires des

« compagnies des Indes » européennes.

Une maîtrise parfaite de la technique conduira à des recherches de tours de force (imitations d’autres matières, incrustations, tons superposés, etc.) qui tariront l’élan créateur. Le déclin est sensible dès la fin du XVIIIe s.

Les autres artisanats d’art sont également florissants : soieries somptueuses, tapisseries de soie kesi (k’osseu), pierres dures habilement taillées, au style volontiers archaïsant ; verres colorés, émaux peints sur métal, émaux cloisonnés dont le décor n’a ni la fraî-

cheur ni la liberté de ceux de l’époque Ming. Les laques offrent une grande variété : laques rouges sculptés dits

« de Pékin », au relief quelque peu monotone, laques incrustés de pierres, de coraux, d’ivoire, paravents « de Coromandel » ornés de pigments colorés, très recherchés en Europe, grandes armoires peintes ou dorées de l’époque Kangxi, qui sont la meilleure réussite dans un ensemble de productions souffrant parfois de leur excès de richesse et de virtuosité.

D. L.-G.

F Chine.

R. S. Jenyns, Later Chinese Porcelain (Londres, 1951, 4e éd., 1971). / D. Lion-Goldsch-midt, les Poteries et porcelaines chinoises (P. U. F., 1957). / J. F. Cahill, la Peinture chinoise (Skira, Genève, 1960). / H. M. Garner, Chinese and Japanese Cloisonné Enamels (Londres, 1962).

tube électronique

Ampoule scellée comprenant, au

moins, deux électrodes entre lesquelles s’établit, dans certaines conditions, un courant électrique.

Historique

Le premier tube électronique (Tho-

mas Edison*, 1883) est une diode

(deux électrodes) comprenant un filament analogue à celui d’une lampe

d’éclairage et une plaque métallique électriquement accessible à l’exté-

rieur de l’ampoule. Destinée d’abord par Edison à l’analyse des particules de carbone qui, en s’échappant du

filament, viennent noircir le verre de l’ampoule, la plaque laisse passer un courant électrique lorsqu’elle est reliée au pôle positif de la source qui alimente le filament. Cet effet, dit « effet Edison », est utilisé par J. A. Fleming pour le redressement du courant alternatif (1904). Le dispositif reçoit peu après une troisième électrode (grille), prend le nom de triode et devient une sorte de relais (Lee De Forest, 1906).

Ce relais électronique présente de très intéressantes propriétés amplifica-trices. Il est rapidement perfectionné : tétrode à grille accélératrice (Walter Schottky, 1915), lampes spécialisées à électrodes multiples (1926). Dans le même temps, le phénomène physique

initial, l’émission, est étudié : Joseph John Thomson* (1889) l’attribue à un mouvement de particules d’électricité ; Jean Perrin* (1895) décrit l’agitation thermique qui produit l’émission électronique ; Irving Langmuir (1913) dé-

montre l’importance d’un vide poussé dans l’ampoule. L’émission dite « ther-moionique » est donc, plutôt, thermo-

électronique. Le filament incandescent de la lampe d’Edison, d’abord de car-

bone, de tungstène, puis de tungstène thorié ou nickelé, est progressivement perfectionné : recouvert d’oxydes

divers selon un procédé découvert

par Arthur Rudolph Wehnell en 1904

et appliqué vers 1928, il fonctionne à plus basse température (rouge sombre) et présente une plus grande aptitude émissive. Enfin, pour permettre son alimentation en courant alternatif, le filament devient un simple élément chauffant et laisse la fonction émissive à une enveloppe tubulaire (cathode), généralement en nickel et recouverte d’oxyde de baryum et de strontium. La télégra-downloadModeText.vue.download 573 sur 631

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 19

11154

phie, puis la téléphonie sans fil doivent leur essor aux perfectionnements de la lampe (audion) de Lee De Forest. De 1914 à 1918, le général Gustave Ferrié contribue au lancement des premières fabrications en série d’une lampe triode destinée à la télégraphie militaire, puis à son développement dans le secteur civil. L’ampoule de la lampe que l’on appelle alors lampe de T.S.F., puis lampe radio est d’abord sphérique, comme celle des lampes d’éclairage, puis elle prend une forme de poire ; mais la technologie de construction conduit à utiliser des rondelles de mica munies de fines perforations qui immobilisent les montants des électrodes.

Pour centrer ces rondelles dans l’ampoule, celle-ci forme un épaulement, puis devient simplement tubulaire. La lampe de T.S.F. prend le nom de tube électronique.

Deux savants

Lee De Forest, ingénieur américain (Council Bluffs, Iowa, 1873 - Hollywood 1961). Ajoutant, en 1906, une grille à la valve de Fleming, il créa la lampe triode.