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y L’Angleterre pendant les guerres d’Italie. Le tourbillon des guerres d’Italie* va permettre à Henri VII d’observer une habile attitude de neutralité, tout en cherchant à atteindre les objectifs qui lui paraissaient importants. Le premier de ces objectifs est de conclure avec le plus grand nombre de puissances possible des

accords commerciaux favorables à

l’Angleterre. Dans cette optique, ses relations avec la Flandre sont essentielles : si les intrigues de Marguerite de Bourgogne et l’affaire Perkin Warbeck entraînent d’abord l’Angleterre dans une véritable guerre économique, Henri conclut bientôt des accords extrêmement favorables avec Philippe le Beau. En fait, ici, inter-

vient le second objectif de l’Angleterre ; il s’agit pour elle de conserver tout le bénéfice du traité de Medina del Campo sans risquer d’être impliquée dans une guerre avec la France, donc d’échapper à la domination de Ferdinand. Le jeu politique est très serré, car Henri VII et Ferdinand

sont peu scrupuleux, aussi avides et intrigants l’un que l’autre. Peu à peu, cependant, Henri l’emporte : Ferdinand doit envoyer Catherine d’Ara-

gon en Angleterre avec une partie

de son énorme dot, et elle épouse en 1501 Arthur : mais ce dernier meurt six mois plus tard (1502).

Henri va reprendre sa politique selon trois orientations principales : renégocier un mariage entre Catherine et son second fils Henri (futur Henri VIII) ; améliorer ses relations avec le roi d’Écosse, Jacques IV, sur qui Ferdinand compte pour gêner l’action de l’Angleterre (ce sera fait par le mariage en 1503 de Jacques IV et de sa fille Marguerite) ; profiter au maximum des dissensions entre Ferdinand et Philippe le Beau, qui, après la mort d’Isabelle Ire la Catholique (1504), réclame la Castille au nom de sa femme, Jeanne la Folle.

Cette politique, tortueuse et parfaitement sordide (chantage exercé sur Ferdinand en « coupant les vivres » à Catherine d’Aragon, confinée à Londres, tentative pour épouser, après la mort de Philippe [1506], Jeanne, alors qu’elle est dévorée par la folie), est couronnée de succès : traités commerciaux fructueux avec la Flandre et les Pays-Bas, contrôlés par un Philippe le Beau tout dévoué à son principal appui ; mariage enfin de Catherine et du prince Henri (1509). Même si la dernière année du règne est moins heureuse, il est évident qu’Henri a été capable de jouer un rôle politique essentiel en Europe. Ses succès, très profitables à l’Angleterre, ont été possibles parce que sa légitimité et la solidarité de son pouvoir n’étaient pas contestables, mais aussi parce qu’il avait construit un État impressionnant par son efficacité.

Arthur, le fils aîné d’Henri VII,

étant mort prématurément, le trône échut à son frère Henri : au cours d’un règne qui a laissé dans l’histoire de l’Angleterre une marque indélébile,

Henri VIII* (roi de 1509 à 1547) travailla à la constitution d’une véritable nation anglaise. Mais les tentatives de ses deux enfants et successeurs, l’un Édouard VI* (roi de 1547 à 1553), pour faire triompher la Réforme*, l’autre Marie Ire Tudor (reine de 1553 à 1558), pour rétablir les liens avec Rome, provoquèrent de très graves difficultés intérieures. Après ces deux règnes qui, pour un temps, compromirent l’oeuvre des premiers Tudors, il revint à Élisabeth (Élisabeth Ire*, reine de 1558 à 1603), seconde fille d’Henri VIII, de poursuivre les progrès réalisés sous le règne de son père : « Avec elle et par elle, le peuple anglais fut définitivement constitué en nation. » À la mort d’Élisabeth Ire, dernier représentant de la dynastie des Tudors, cette nation allait échoir à une autre dynastie, d’origine écossaise, les Stuarts*.

J.-P. G.

F Angleterre / Deux-Roses (guerre des) /

Édouard VI / Élisabeth Ire / Henri VIII / Lancastre /

Marie Ire Tudor / York.

A. E. Conway, Henry VII’s Relations with Scotland and Ireland (Cambridge, 1932). /

J. D. Mackie, The Earlier Tudors, 1485-1558

(Oxford, 1952). / S. B. Chrimes, Lancastrians, Yorkists and Henry VII (Londres, 1964 ; 2e éd., 1968). / A. Fletcher, Tudor Rebellions (Londres, 1968). / E. N. Simons, Henry VII (Londres, 1968).

tularémie

Maladie animale touchant plusieurs es-pèces dans certaines régions (enzootie) et transmissible à l’homme.

Épidémiologie et

bactériologie

La tularémie atteint essentiellement les rongeurs et plus particulièrement les lièvres, infectés dans 80 p. 100

des cas. La contamination a presque toujours lieu en découpant ou surtout en dépouillant le gibier. La tularémie atteint essentiellement les chasseurs, les marchands de gibier, les employés de restaurant ou de cuisine. Les régions les plus atteintes sont la Lorraine et le Massif central.

Le microbe en cause est Pasteurella

tularensis, bacille Gram négatif à la coloration bipolaire, ne poussant que sur des milieux enrichis.

Signes cliniques

La forme habituelle comporte une

ulcération, un ganglion et de la fièvre.

C’est le ganglion gonflé (adénopathie) apparaissant au cours d’une poussée de fièvre avec frissons qui motive la consultation. Il s’agit le plus souvent d’un ganglion de l’aisselle, unique, douloureux, gros comme une noix,

accompagné d’oedème, mais sans traî-

nées de lymphangite (de rougeurs)

sous-jacentes. L’examen montre une porte d’entrée souvent réduite à une simple tache sur un doigt, au début.

Cette lésion deviendra douloureuse, rouge et suintante, s’ulcérera pour ressembler à un chancre et se couvrira de croûtes. Cette évolution, accompagnée de fièvre, durait plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant les traitements antibiotiques. Il existe également une forme pharyngée où la porte d’entrée se fait par les muqueuses de la bouche (doigt porté à la bouche en coupant le gibier) et qui se manifeste par une angine avec fièvre et gros ganglions au cou.

Le diagnostic, suspecté clinique-

ment, est confirmé par le prélèvement et la culture de l’exsudat de l’ulcéra-downloadModeText.vue.download 581 sur 631

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 19

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tion et par l’intradermo-réaction à la tularine.

Traitement

Les antibiotiques raccourcissent la durée de l’évolution. On utilise habituellement le chloramphénicol ou une tétracycline, qui doivent être poursuivis deux semaines après la guérison apparente.

Prophylaxie

La détection des animaux malades,

l’instruction des chasseurs, le contrôle des gibiers provenant des zones

d’enzootie constituent les éléments de la prophylaxie. Il faut y ajouter la déclaration obligatoire de l’affection humaine.

P. V.

tumeur

Enflure d’une partie de l’organisme due au gonflement d’un organe existant ou à l’apparition d’une nouvelle formation tissulaire.

Le terme de tumeur désignait autrefois toutes les masses anormales, quelle qu’en soit la nature, et en particulier les tissus inflammatoires. Actuellement, il s’applique à une prolifération exagérée des éléments cellulaires d’un tissu, ayant tendance à persister et à s’accroître.