longtemps qu’ailleurs, mais le pays se divisa en une multitude de petites principautés en butte aux incursions des Kirghiz de Sibérie. Les khodjas, pré-
tendant descendre du Prophète, avaient acquis la prépondérance et avaient institué une sorte de théocratie musulmane. Après une courte domination
des Dzoungars, le Turkestan oriental fut finalement annexé par les Chinois à la fin du XVIIIe s. et devint en 1884
la province chinoise du Xinjiang (Sin-kiang*, Nouvelle Marche).
Les Turcs dans le monde
contemporain
République de Turquie
Tous les habitants sont citoyens turcs,
mais il y a de fortes minorités de langue iranienne (Kurdes) et de faibles minorités grecques, arabes, caucasiennes.
Russie (R. S. F. S. R.)
En R. S. F. S. R., les républiques autonomes des Tatars (de Kazan), des Bachkirs, du Daguestan, des Kabardins (ou Kabardines), des Tchouvaches et des Yakoutes sont turques, bien que parfois peuplées d’une majorité de colons (en Bachkirie). Des îlots turcs existent en dehors de ces républiques, et particulièrement en Sibérie.
Républiques fédératives de l’U. R. S. S.
Des six républiques socialistes soviétiques
« musulmanes », quatre sont en majorité peuplées par des Turcs : Azerbaïdjan (86 000 km2), Turkménistan (488 000 km 2, avec 65 p. 100 de Turkmènes, d’Ouzbeks et d’autres Turcs), Ouzbékistan (449 600 km 2, avec majorité turque importante), Kirghizistan (198 500 km 2, avec minorité importante d’Ouzbeks). Le Kazakhstan (2 715 000 km 2) compte maintenant une majorité de colons russes et ukrainiens.
Le Tadjikistan (143 000 km2), en majorité iranien, abriterait 24 p. 100 d’Ouzbeks. Au Caucase, il y a de fortes minorités turques en Géorgie et en Arménie.
Chine
Au Xinjiang (Sin-Kiang), les trois cinquièmes de la population seraient Ouïgours, et il y a de fortes minorités turques, en particulier les Kazakhs. Au Gansu (Kan-sou), il y a une importante minorité turque (un quart de la population ?).
Afghānistān
Les plaines du Nord sont peuplées d’Ouzbeks et de Turkmènes. Il y a 5 p. 100 d’Ouzbeks et d’autres Turcs ailleurs. Minorités faibles, mais intéressantes, de Kirghiz au Pamir.
Iran
Un huitième de la population serait de langue turque. Centre principal : Azerbaïd-
jan iranien (province de Tabriz).
Diaspora
Il existe des minorités non négligeables en Syrie et en Iraq ; en Yougoslavie vivent de 300 000 à 400 000 Turcs, à côté des musulmans non turcs. En Bulgarie, les Turcs étaient 700 000 en 1949 ; mais il y a une émigration rapide vers la Turquie.
En Grèce vivent 100 000 ou 150 000 (?) Turcs, mais en Thrace occidentale seulement. Les Turcs forment une communauté importante à Chypre. Quelques groupes existent en Roumanie, en Pologne, en Finlande même. De nombreux ouvriers turcs ont émigré en Europe occidentale (surtout en Allemagne).
Les peuples turcs de Sibérie
y Iakoutes. Habitat : Lena moyenne, bas Aldan, Viliouï, bouches de l’Olekma, cours du Iana, Indiguirka, Kolyma, Olemek et Adytcha. Ils se nomment eux-mêmes
Sakha.
La langue iakoute est celle d’un peuple détaché depuis des temps anciens des autres Turcs et émigré dans le Nord-Est, où il vit isolé. Ce serait vers le XIVe-XVe s. que les Iakoutes, venus du Baïkal, auraient atteint la haute Lena. Ils furent connus des Russes dès 1620 et soumis à leur autorité en 1632. Le territoire de la république autonome de Iakoutie représente 14 p. 100 de l’U. R. S. S. (en 1972 : environ 694 000 hab., dont 43 p. 100 de Iakoutes). La république a été proclamée en 1922. Les Iakoutes ont offert une résistance tenace à la russifica-tion (« nationalisme » réprimé en 1937). Un effort d’adaptation leur permet de subsister et de se développer.
y Tatars de l’Altaï. Ce sont les Altaïs, les Téléoutes (Telengets ou Telengits), les Koumandins, les Toubas, les Tchelkans et les Tatars de Kouznetsk. Ils sont souvent divisés en deux groupes : peuples du Nord-Altaï et du Sud-Altaï.
y Khakasses. Habitat : région de Krasnoïarsk. Avant la Révolution, ils étaient nommés Tatars d’Abakan et de Minoussinsk. En fait ce sont des Katchins, des Sa-gaïs, des Beltirs, des Kyzyls et des Koïbals.
y Touvas. Habitat : république autonome de Touva, au nord de la frontière mongole.
y Tatars de l’Ouest sibérien. Habitat : Tioumen, Tobolsk, Tomsk, Tchoulym, Barabinsk, Omsk, Novossibirsk. Ils se nomment Tatars de Tioumen, Tobolsk, Tchoulym, Barabinsk, et ont de nombreux noms tribaux. Ils relèvent du groupe des langues qiptchaqs.
y Chors : C’est un groupe à l’ouest des Khakasses, le long de la rivière Tom et de ses affluents.
y Toubas. Ils étaient jadis nommés Kara-gasses. C’est un groupe infime habitant au nord des monts Saïan.
y Dolganes. Habitat : cours de l’Ienisseï, à proximité des côtes (District autonome de Taïmyr). Ils parlent un dialecte iakoute, mais seraient d’origine toungouse.
y Kazakhs. Vivant en bordure de la Sibérie sud-ouest, ils sont regroupés essentiellement dans la république de Kazakhstan.
J. P. R.
F Afghānistān / Azerbaïdjan / Bulgarie / Chine
/ Chypre / Égypte / Gengis khān / Grèce / Huns /
Inde / Iran / Islām / Kazakhstan / Kirghizistan /
Mamelouks / Manichéisme / Moghols (Grands) /
Mongols / Mongolie (République populaire de) /
Ottomans / Ouzbékistan / Rhaznévides / Russie
/ Seldjoukides / Sin-kiang / Tadjikistan / Tatars /
Tīmūr Lang / Turkménistan / Turquie.
C. F. Neumann, Die Völker des südlichen Russlands (Leipzig, 1847 ; 2e éd., 1855). /
E. H. Parker, A Thousand Years of the Tartars (Londres, 1895 ; 2e éd., 1924). / V. V. Barthold, Turkestan down to the Mongol Invasion (en russe, Saint-Pétersbourg, 1898-1900, 2 vol. ; trad. angl., Londres, 1928) ; Zwölf Vorlesun-gen über die Geschichte der Türken Mittela-siens (Berlin, 1935 ; trad. fr. Histoire des Turcs de l’Asie centrale, A. Maisonneuve, 1945). /
M. A. Czaplicka, The Turks of Central Asia in History and at the Present Day (Oxford, 1918).
/ C. Brockelmann, Geschichte der islamischen Völker und Staaten (Munich, 1939 ; trad. fr. Histoire des peuples et des États islamiques, Payot, 1949). / P. Grousset, l’Empire des steppes.
Attila, Gengis khan, Tamerlan (Payot, 1948). /
P. Pelliot, Notes sur l’histoire de la Horde d’Or (A. Maisonneuve, 1950). / L. Hambis, la Haute Asie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1953 ; 2e éd., 1968) ; la Sibérie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1957 ; 2e éd., 1965). / D. M. Dunlop, The History of the Jewish Khazars (Princeton, 1954).
/ J. R. Hamilton, les Ouïghours à l’époque des
Cinq dynasties (P. U. F., 1955). / M. G. Levin et L. P. Potapov, The Peoples of Siberia (en russe, Moscou, 1956 ; trad. angl., Chicago et Londres, 1964). / J. P. Roux, Faune et flore sacrées dans les sociétés altaïques (A. Maisonneuve, 1966).
/ The Cambridge History of Iran, vol. V : The Saljuq and Mongol Period (Cambridge, 1968). /
C. Cahen, Pre-Ottoman Turkey (Londres, 1969).
Turenne
(Henri de La Tour
d’Auvergne,
vicomte de)
Maréchal de France (Sedan 1611 - Sasbach 1675).
Il naît dans une famille d’ardents calvinistes. Son père, Henri de La Tour d’Auvergne, duc de Bouillon,
ayant épousé Élisabeth de Nassau,
Turenne est par sa mère le petit-fils de Guillaume le Taciturne.
L’enfant perd son père de bonne
heure (1623) et, malgré sa faible
constitution, il embrasse la carrière militaire. Dès l’âge de quatorze ans, il passe en Hollande pour y apprendre le métier des armes sous la direction de ses oncles, Maurice et Frédéric-Henri de Nassau. À partir de 1625, il sert comme simple soldat d’abord sous les ordres de Maurice de Nasseau — un
des plus grands hommes de guerre de son temps et qui avait lutté contre la domination espagnole —, puis, après downloadModeText.vue.download 613 sur 631