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*Titre : *La Grande encyclopédie. 2, Amiens-Austen / Larousse

*Auteur : *Larousse

*Éditeur : *Larousse (Paris)

*Date d'édition : *1972

*Type : *monographie imprimée

*Langue : * Français

*Format : *P. 613 à 1244 : ill. en noir et en coul. ; 30 cm

*Format : *application/pdf

*Droits : *domaine public

*Identifiant : * ark:/12148/bpt6k12005130

*Source : *Larousse, 2012-129398

*Relation : *Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb342941967

*Relation : * http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb35875467g

*Provenance : *bnf.fr

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Volume 2

Cet ouvrage est paru à l’origine aux Éditions Larousse en 1971 ; sa numérisation a été réalisée avec le soutien du CNL. Cette édition numérique a été spécialement recomposée par les Éditions Larousse dans le cadre d’une collaboration avec la BnF

pour la bibliothèque numérique Gallica.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2

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Amiens

Ch.-l. du départ. de la Somme et capit.

de la Région Picardie, sur la Somme, à 70 km environ de la Manche ;

135 992 hab. (Amiénois).

Le site et la situation

Amiens est la seule ville picarde de plus de 100 000 habitants (plus de 150 000 pour l’agglomération en

1975). Son rôle fut initialement très lié à sa situation et à son site : à 130 km au nord de Paris, Amiens gardait le passage de la Somme, défense naturelle à proximité immédiate de la frontière française pendant des siècles, tandis que la rivière même connaissait un certain courant commercial vers la mer.

Aussi la ville était-elle une croisée de routes d’invasions et de commerce, ce qui lui assura diverses fonctions, un peu étrangères à la région même.

La fonction de défense, qui avait été longtemps assurée par l’obstacle que constitue la vallée marécageuse, a disparu aujourd’hui.

La fonction de passage, attestée dès la conquête romaine, a été revivifiée par le rail au milieu du XIXe s. La ligne Paris-Lille dessert Amiens en 1846 ; l’embranchement Amiens-Boulogne

crée dès 1848 un noeud ferroviaire centré sur la bifurcation de Longueau, à quelques kilomètres à l’est d’Amiens, et complété en 1857 par les liaisons Amiens-Rouen et Amiens-Tergnier-Reims, outre une étoile de lignes d’intérêt plus local (vers Beauvais, Doullens-Arras, Montdidier-Compiègne) réalisées dans le dernier quart du XIXe s. Actuellement, Amiens demeure un carrefour ferroviaire de première importance. Sa gare a un mouvement journalier de 10 000 voyageurs et de 1 300 wagons. Longueau est un gros centre de triage, et un grand dépôt d’autorails pour compléter l’électri-fication de la ligne Paris-Lille par la diésélisation des autres branches de l’étoile ferroviaire. C’est aussi un noeud de routes nationales importantes (Paris-Dunkerque, Le Havre-Valenciennes, Abbeville-Compiègne), mais la création du réseau autoroutier laisse la ville en marge de la liaison Paris-Lille, comme de la future liaison Calais-Bâle. Le réseau de cars centré sur Amiens ne dessert guère qu’un rayon de 30 à 40 km.

De même, Amiens n’a qu’un

simple terrain d’atterrissage à côté des aérodromes du Touquet et de

Beauvais-Tillé.

Enfin, il faut noter que la Somme canalisée n’a qu’un trafic local et très faible, la croisée des voies d’eau se faisant à l’est d’Amiens avec l’Oise et les canaux du Nord et de Saint-Quentin.

J.-P. M.

L’évolution historique

Centre de la cité des Ambiani, l’ancienne Samarobriva, « Pont sur la Samara (la Somme) », au confluent de la Somme, de l’Avre et de la Selle, était protégée par des marais. Après la conquête romaine, la ville devient une station militaire et une étape de la voie qui relie Lyon à Boulogne-sur-Mer et, de là, à l’île de Bretagne. Au IIe s., à l’apogée de l’Empire romain, elle fait figure de ville importante.

Évangélisée par saint Firmin, sans doute vers la fin du IIIe s., elle devient au IVe s. le siège d’un évêché. Déjà ravagée par la première des invasions germaniques vers 256, elle est ruinée par les Francs en 409.

Au IXe s., la ville est envahie et pillée à plusieurs reprises par les Normands, qui l’incendient encore en 925. Elle participe à partir du Xe s. au renouveau de la vie urbaine. Sa bourgeoisie, enrichie par le commerce et l’artisanat, est assez puissante pour lutter contre l’autorité du comte d’Amiens, avec, il est vrai, l’appui du roi de France Louis VI. En 1117, la charte de la commune est proclamée. Dans le cadre de la politique générale d’extension du domaine royal, le comté d’Amiens est réuni à la couronne de France par Philippe Auguste en 1185. Par un traité conclu à Amiens en 1184, Philippe d’Alsace, qui était devenu, par son mariage avec Élisabeth de Vermandois, comte de Vermandois, de Valois et d’Amiens, avait dû renoncer à cette possession.

Le roi de France concède une charte qui, de manière générale, confirme la précédente. Point stratégique important pour la défense de la ligne de la Somme, la ville est entourée d’une nouvelle enceinte (commencée en

1193), qui marque son importante extension vers le nord, sur la rive droite de la Somme, et vers le sud. Deux activités assurent sa prospérité au XIIIe s. : la fabrication des draps et le commerce de la guède. Proche du port de Saint-Valery-sur-Somme et des Flandres, Amiens est un centre actif d’échanges.

C’est à Amiens que Saint Louis rend son célèbre arbitrage entre Henri III d’Angleterre et ses barons révoltés, et casse les Provisions d’Oxford (« Mise d’Amiens », 23 janv. 1264).

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Après le désastre de Crécy (1346), la construction d’une autre enceinte est décidée pour englober les faubourgs qui s’étaient étendus autour de la partie méridionale de la ville. Durant la guerre de Cent Ans, Amiens connaît d’ailleurs des troubles graves. Partisans et adversaires de Charles le Mauvais s’y affrontent en 1358. Des tensions sociales conduisent en 1385 à une révision de la Constitution municipale, qui renforce les pouvoirs de l’aristocratie bourgeoise. La ville soutient les Bourguignons contre les Armagnacs et, en 1435, comme les autres villes de la Somme, elle est le prix de la réconciliation offert par le roi de France au duc de Bourgogne (traité d’Arras).

En 1471, elle revient définitivement au royaume grâce à l’occupation de Louis XI.

Après l’abandon de l’Artois, en

1493, par Charles VIII au profit de Maximilien d’Autriche, Amiens demeurera jusqu’en 1659 une place frontière essentielle.

La ville n’adhère à la Ligue qu’en 1588, après l’assassinat du duc de Guise, dans un sursaut d’autonomie municipale. Ralliée à Henri IV en 1594, elle est, en 1597, occupée, non sans complicités, par les Espagnols et reprise la même année par le roi. En 1598, une citadelle est construite par Jean Érard.

Introduite à Amiens, à la fin du

XVe s., par des ouvriers arrageois que les représailles de Louis XI avaient chassés de leur cité, l’industrie de la draperie-sayetterie va devenir l’activité essentielle de la ville. Au XVIIe et au XVIIIe s., celle-ci est le premier centre textile du royaume (plus de 2 000 mé-

tiers battants au XVIIe s., plus de 5 000

au XVIIIe). Elle fabrique des étoffes légères de laine sèche non seulement pour le marché intérieur, mais aussi pour l’exportation.

Amiens accueille avec faveur la

paix qui y est signée avec l’Angleterre le 25 mars 1802. L’École pratique de santé, fondée en 1804, est confirmée par décret impérial en 1806. La ville devient pour un temps ville universitaire, rôle qu’elle retrouvera de nos jours. Au XIXe s., Amiens demeure fidèle à la fabrication des étoffes de laine, mais développe aussi d’autres industries, qui y sont apparues dans la seconde moitié du XVIIIe s. : filature et tissage du coton, velours de coton et velours d’ameublement.