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Hors du demi-cercle des canaux

s’étendent les quartiers d’habitation du XIXe s. et du début du XXe s., un peu monotones dans leurs alignements de murs de brique ; sauf dans quelques secteurs plus cossus (au sud-ouest notamment, près de Vondelpark), les habitants appartiennent à la petite bourgeoisie et aux classes populaires.

Au nord de l’IJ, la fonction résidentielle, ici surtout ouvrière, coexiste avec une présence industrielle liée au port ; jusqu’à une époque récente, seuls des bacs permettaient la traversée ; les travaux réalisés dernièrement (pont et

surtout tunnels, dont un en pleine ville) ont sensiblement amélioré la situation.

Au-delà de cette première couronne, l’urbanisation s’est faite de façon plus variée et plus discontinue entre les deux guerres et surtout à partir de 1950. On a voulu éviter une extension linéaire le long des axes de communication : il en résulte des quartiers construits en « open planning » autour d’espaces verts et de pièces d’eau, avec de petits immeubles le plus souvent, mais aussi quelques bâtiments plus importants où une déconcentration des activités tertiaires a pu être réalisée dans certains cas (par exemple au sud-est de la ville, près du palais des congrès). Cette extension récente comprend deux groupes principaux de quartiers : au sud-ouest (Slotermeer) et au sud-sud-est de la ville, ce dernier se prolongeant sur le territoire de la commune voisine d’Amstelveen, dont la population dépasse aujourd’hui 60 000 habitants. Mais ces appartements ne suffisent plus à loger les habi-downloadModeText.vue.download 27 sur 561

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tants qui abandonnent le centre-ville ; depuis quelques années, la population d’Amsterdam tend à décroître, en dépit d’un sensible excédent des naissances sur les décès.

Les communes limitrophes ne

sont pas les seules à avoir bénéficié de cet exode ; depuis déjà plus d’un demi-siècle, Amsterdam possède une

« grande banlieue » résidentielle, siège de migrations quotidiennes vers les emplois de la capitale. La recherche d’un cadre naturel agréable a ainsi peuplé le Gooi (au sud-ouest du Zuiderzee), les régions dunaires de l’ouest, et même certaines des terres basses de Hollande-Septentrionale. On s’explique ainsi qu’à Amsterdam le revenu par tète ne soit supérieur que de 15 à 20 p. 100 à la moyenne nationale : une partie des catégories aisées réside hors de la ville, contribuant à porter le revenu par tête de certaines communes (Zandvoort, Bussum, Naarden) à 150 ou 200 p. 100

de la moyenne néerlandaise.

Malgré la domination de Rotterdam sur le plan portuaire et de La Haye dans le domaine administratif, Amsterdam apparaît comme la ville des Pays-Bas qui possède les fonctions les plus complètes et le rayonnement national et international le plus grand.

L’urbanisation

d’Amsterdam

À Amsterdam, la surface construite a doublé en une seule décennie (1950-1960).

Autour des canaux concentriques, les

« Grachten », qui forment le centre de la ville, s’était développée une ceinture de quartiers monotones, inorganisés, nés de la révolution industrielle du XIXe s. Avec la mise en oeuvre du Plan adopté en 1935, l’urbanisation a été dirigée essentiellement vers l’ouest et le sud avec la création de deux nouveaux quartiers : Geuze-veld-Slotermeer, construit autour d’un lac artificiel (130 000 hab. en 1968), et Amstelveen (70 000 hab. en 1968). Ces deux extensions ne suffirent pas à satisfaire les besoins en logements et, en 1962, un nouveau plan d’urbanisme décidait trois séries de mesures : le développement résidentiel de Nieuwendam-Noord (60 000 hab.

en 1970) ; l’agrandissement d’Amstelveen par un prolongement des unités d’habitations vers le sud (100 000 hab. en 1980) ; la création d’un quartier au sud-est, Bijlmermeer, dont les premiers habitants s’installaient en 1968, et qui devrait atteindre 110 000 hab. en 1980.

Le développement de ce dernier secteur s’imposa en raison de l’état du sol, un polder situé 4 m au-dessous du niveau de la mer. Il a nécessité une préparation coû-

teuse : relèvement du sol de 2 m par des apports de sable, drainage, pompage, édification sur des pieux de béton de toutes les constructions. Cette nouvelle extension comporte une zone résidentielle de 900 ha, une zone industrielle de 250 ha, des centres socio-culturels (200 ha) et des espaces verts et aires de jeux (400 ha).

L’étude globale du développement de l’équipement routier a montré que la meilleure solution était la réorganisation des moyens de transports en commun, qui doivent être en mesure d’acheminer 60 p. 100 de la population active à son lieu de travail, et vice versa. C’est ce principe qui présida à l’élaboration du plan-masse

de Bijlmermeer. Le réseau métropolitain comprend trois lignes, et les différents quartiers sont organisés autour des arrêts de métro ; aucun logement n’est à plus de 600 m d’une station, qui est au coeur d’un centre d’activité matérialisé par des immeubles élevés (commerce et équipements). Les pistes pour cyclistes et les voies pour piétons sont au niveau du sol, tandis que le réseau routier « artériel » est surélevé, solution la moins onéreuse. Une autoroute à fort débit relie Bijlmermeer au centre d’Amsterdam.

L’agencement des immeubles, qui

comptent une dizaine d’étages, dessine sur le sol des polygones destinés à créer des unités de voisinage ou des micro-quartiers. Les espaces verts, tous publics, s’inscrivent à l’intérieur et à l’extérieur de ces unités d’habitations, atténuant la rigidité des formes d’une construction standardisée. Une galerie de circulation intérieure, conçue comme une aire de rencontres et de contacts, court sans interruption le long de ces grands blocs. Elle comprend une salle de réunion, une bibliothèque, une salle de jeux, une crèche, un audito-rium, etc. C’est le point de convergence des accès verticaux vers les appartements et des accès horizontaux vers les garages et les jardins. La densité de la population sera relativement forte (120 hab. à l’hectare), en raison de l’importance de l’habitat collectif.

M. M. F.

J.-C. B.

B J. E. Elias, De vroedschap van Amsterdam, 1578-7795 (Harlem, 1903-1905 ; 2 vol. ; rééd.

1963). / L. Dumont-Wilden, Amsterdam et Haarlem (Laurens, 1913). / H. Brugmans, Geschiedenis van Amsterdam (Amsterdam, 1930-1933 ; 8 vol.). / N. W. Posthumus, Inquiry into the History of Prices in Holland (Leyde, 1946-1964 ; 2 vol.). / V. Barbour, Capitalism in Amsterdam in the Seventeenth Century (Baltimore, 1950). / P. J. Mijksenaar, Amsterdam, Ver-leden, Heden, Toekomst (Amsterdam, 1951).

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/ B. Bruins, Guide d’Amsterdam (Amsterdam, 1963). / A. F. E. Van Schendel et B. Haak, le

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/ P. Jeannin, l’Europe du Nord-Ouest et du Nord aux XVIIe et XVIIIe siècles (P. U. F., coll. « Nouvelle Clio », 1969).

Amsterdam, centre d’art

L’art d’Amsterdam se caractérise par sa réceptivité aux influences internationales, contrairement à celui de Haarlem et à celui de Leyde, qui gardèrent une plus grande autonomie artistique. Toutefois, il dénote un réalisme bourgeois plus raffiné qu’en ces deux dernières villes.