MOYEN ÂGE
On construit en 1342 les premiers canaux servant de fortification à la plus ancienne partie de la ville, située le long de l’Amstel et limitée par la digue (Dam). L’ancienne église (Oude Kerk), des XIVe et XVe s., est le principal monument de la ville, typique pour sa construction de style « gothique paysan ». L’intérieur est décoré de peintures murales, devant lesquelles étaient disposées les statues des apôtres. La tour fut démolie en 1560 et reconstruite en 1566 sur les plans de Joost Janszoon Bilha-mer. La nouvelle église (Nieuwe Kerk), second monument gothique, fut détruite par les incendies de 1421 et 1452, puis reconstruite. L’expansion économique prise par Amsterdam dès le XVe s. nécessita une nouvelle extension comprenant les « Schreier-storen » (1487), « Sint Anthoniespoort »
(1488), « Munttoren » et « Montalbaansto-ren », fortifications qui existent toujours.
L’architecture civile du Moyen Âge était fort élégante : maisons en briques rouges décorées de grès de Bentheim, avec des boiseries peintes en blanc.
XVIE SIÈCLE
La peinture se manifeste au début du XVIe s., de façon typique, avec Jacob Cornelisz. Van Oostzanen (v. 1470-1533), travaillant dans un style maniériste archaïsant. Son fils Dirk Jacobsz. (v. 1495-1567) parvient à une expression plus personnelle et réaliste, sous l’influence de l’école de Haarlem. Il donne à ses portraits de groupes — genre nouveau — une sévérité un peu rigide. L’austérité qui caractérise l’art d’Amsterdam se retrouve dans les portraits de groupes et de familles attribués au Maître Herman. Les copieuses et savoureuses natures mortes de Pieter Aertsen* sont plus mouvementées et ne présentent pas la froideur que
l’on retrouve dans les portraits collectifs de Jan Van Amstel (v. 1500-1541) et Cornelis Ketel (1548-1616). Les compositions de Dirck Barentsz. (1534-1592) reflètent l’influence du maniérisme italien.
XVIIE SIÈCLE
La ville connaît une grande extension, principalement après la chute d’Anvers en 1585. Son caractère moyenâgeux disparaît.
Le vieil hôtel de ville (Raadshuis) est remplacé par un nouveau (auj. Palais royal), construit entre 1648 et 1655 par Jacob Van Campen (1595-1657). L’architecture civile s’amplifie et s’agrémente de décorations de style Renaissance, par exemple ces grands pilastres dont Philips Vingboons (1607-1678) décore les façades.
L’importance économique de la ville attire les artistes. Nombreux sont les étrangers (surtout Flamands) qui y résident, notamment David Vinckboons, Gillis Van Coninxloo ; Saenredam* y peint le Vieil Hôtel de ville. Élève, en 1623, dans l’atelier de Pieter Lastman, Rembrandt* revient en 1631 à Amsterdam et s’y installe. Son art surpasse rapidement l’esprit bourgeois et terre à terre de ses concitoyens, pour parvenir à un niveau universel. Autour de lui se groupe une école comprenant Jacob Adriaensz. Backer, Ferdinand Bol, Govert Flinck, Nicolaas Maes, Carel Fabritius, Gerbrand Van den Eeckhout, etc. Bartho-lomeus Van der Helst peint des portraits, Willem Kalf des natures mortes, Simon de Vlieger, Jan Van de Cappelle et Willem Van de Velde des marines. Adriaan Van de Velde exécute des scènes animalières, Meindert Hobbema et Jan Van der Heyden des paysages d’une tranquille poésie.
XVIIIE SIÈCLE
L’esprit français pénètre à Amsterdam. Les styles Louis XIV, Louis XV et Louis XVI inspirent les décorateurs, mais sont adaptés aux caractères spécifiques de l’architecture locale. La peinture de genre est illustrée par des petits maîtres au classicisme élé-
gant : Cornelis Troost, Jan Maurits Quin-khard, Tibout Regters, Philips Van Dijk, George et Frans Van der Mijn, Hendrik Pothoven... Sous l’influence française et principalement celle de Perronneau*, qui séjourna à Amsterdam, Adriaan de Lelie et Wybrand Hendriks peignent d’allègres compositions mondaines et des portraits.
Les influences étrangères se manifestent également dans les décorations peintes de Jurriaan Andriessen et Jacob de Wit.
XIXE SIÈCLE
Pour abriter les très riches collections du Rijksmuseum, fondé en 1808, Petrus J. H. Cuypers (1827-1921) construit de nouveaux bâtiments dans le style de la Renaissance hollandaise (1876-1885). Il donne également les plans de la gare centrale, ainsi que de l’église du Sacré-Coeur (Heilig-Hartkerk) et de son quartier, qui présente un aspect tout particulier (1875). Adriaan W. Weissman (1858-1923) construit le Stedelijk Museum (1895) et Mendrik P. Berlage (1856-1934) la Bourse (1897-1903), qui marque une date dans l’architecture néerlandaise. À partir de la seconde moitié du XIXe s., l’académie des Beaux-Arts de la ville joue un rôle important dans révolution de la peinture hollandaise, sous la direction enthousiaste d’Auguste Allebé (1838-1927). George Hendrik Breitner (1857-1923) quitte l’académie de La Haye pour poursuivre ses études à Amsterdam, où il travaille la plus grande partie de sa vie. Se détachant du réalisme hollandais minutieux, et influencé par l’impressionnisme, il adopte un style plus dégagé et plus vigoureux. Sa peinture marque une génération entière d’artistes, parmi lesquels Jan Sluy-ters (1881-1957) et Leo Gestel (1881-1941).
Ce dernier, quittant Amsterdam, devient l’un des membres de l’école de Bergen, qui exercera une influence sur toute la Hollande. Richard N. Roland Holst (1868-1938) et Antonius J. der Kinderen (1859-1925) se rattachent plutôt à un symbolisme spiri-tualiste exprimé par la ligne et la couleur.
XXE SIÈCLE
Vers 1930, l’école de Bergen regagne Amsterdam, où Raoul Hynckes (1893-1973) joue un rôle dominant. Un courant que l’on pourrait intituler « nouvel objecti-visme » ou « réalisme magique » se déploie à Amsterdam, principalement autour d’Albert Carel Willink (né en 1900). Vers 1945, le groupe international de peinture non figurative Cobra* est représenté par Karel Appel pour la ville d’Amsterdam, et groupe des peintres tels que Corneille et Constant. Une nouvelle génération d’artistes est active dans la seconde partie de ce siècle : Wessel Couzijn (né en 1912), Pieter Engels (né en 1928), Lucebert (né en
1924)... Important est le rôle joué par le Stedelijk Museum, qui organise des expositions d’art contemporain d’importance internationale.
H. B.-V.
Amundsen
(Roald)
Explorateur norvégien (Hvitsten, près d’Oslo, 1872 - dans l’Arctique 1928).
Une vocation
d’explorateur
Fils d’un armateur, il est très vite attiré par les voyages dans les régions polaires et dira combien il a été marqué par les oeuvres de John Franklin : « Le passage qui, dans le récit de sir John, me frappa tout particulièrement, fut celui où il relate les souffrances que ses hommes et lui eurent à supporter. Je me sentis brûler de la curieuse ambition d’endurer les mêmes souffrances [...]
je pris la résolution définitive de devenir explorateur des régions arctiques. »
Sa mère, devenue veuve, obtient
pourtant de lui qu’il entame des études de médecine. Elle meurt à son tour et le jeune Amundsen peut songer à ses ambitions personnelles : il s’entraîne par de grandes randonnées dans la montagne et apprend le métier de marin sur des bâtiments qui l’emmènent au large du Groenland.
En 1897, le jeune homme se fait
engager comme officier en second dans l’expédition que le Belge de Gerlache conduit vers l’Antarctique : Amundsen participe ainsi, en 1898, au premier hivernage effectué par l’homme dans ces régions.
Le passage du
Nord-Ouest
Cette expérience polaire n’était que le tremplin d’une tentative à laquelle Amundsen pensait depuis longtemps : si depuis la fin du XVIe s., avec Cabot, jusqu’à l’exploit avorté de McClure (1850-1854), les essais avaient été nombreux pour trouver un passage navigable vers l’Orient, au nord de l’Amérique, on avait, depuis, abandonné toute recherche d’un nouvel