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itinéraire que l’on pensait, désormais, impraticable pour le commerce (il faudra attendre 1969, avec l’exploit du pétrolier brise-glace Manhattan, pour que l’on envisage de nouveau une utilisation commerciale du passage).

Mais, à l’aube du XXe s., Amundsen peut trouver des motifs scientifiques très forts pour appuyer ses recherches.

Avec la caution du grand Nansen, il va d’abord étudier le magnétisme terrestre chez un spécialiste de Hambourg : la recherche de la nouvelle position du pôle magnétique est un but essentiel de son expédition. En 1902, Amundsen acquiert un vieux cotre de 47 tonneaux, long de 22 m, le Gjøa. Il le remet en état, le pourvoit d’un moteur et prend la mer le 16 juin 1903, avec six compagnons. Après une escale au Groenland, le Gjøa traverse la mer de Baffin et pénètre le 20 avril dans le détroit de Lancaster, redoutable passage qui a été fatal à bien des prédécesseurs. Cependant, le tout petit navire d’Amundsen peut se faufiler sans difficulté entre les icebergs, et longe bientôt la péninsule de Boothia. Il faut affronter un début d’incendie et une terrible tempête, mais les navigateurs sont en mesure, en septembre, de se préparer à l’hivernage sur le rivage de la terre du Roi-Guillaume. Un raid avec des traîneaux et des chiens permet à Amundsen de déterminer le pôle magnétique. L’été revenu, les conditions de séjour sont si bonnes, et la recherche scientifique si fructueuse, que l’on décide d’hiverner de nouveau à « Port-Gjøa ».

Le Gjøa ne repart que le 13 août 1905, avec une foule de documents scientifiques. Mais on va aborder désormais d’étroits passages, que nulle embarcation n’a franchis, entre la grande île Victoria et le continent. Naviguant avec d’infinies précautions, Amundsen réussit à franchir les détroits : le passage du Nord-Ouest est ouvert.

Cependant, les glaces coupent déjà la voie vers le détroit de Béring, et il faut encore hiverner, près de l’embouchure du Mackenzie. Amundsen reprend la mer au début de juillet 1906 et atteint, downloadModeText.vue.download 29 sur 561

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2

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avec difficulté, le détroit de Béring à la fin d’août. Un petit triomphe sera fait, à Nome, au chef de l’expédition et à ses compagnons.

Les pôles

La gloire permet à Amundsen de faire de fructueuses tournées de conférences à travers le monde. Il va désormais pouvoir s’attaquer au pôle arctique, dont il prévoit la conquête en utilisant la lente dérive des glaces polaires vers le nord. Pour cet exploit, Nansen lui confie son beau navire, le Fram. Mais une grande déception attend les Scandinaves : c’est à l’Américain Peary que revient l’honneur de planter, le 6 avril 1909, la bannière de son pays au pôle... Amundsen ne renonce pas, officiellement, à son projet de dérive, et le Fram part le 6 juin 1910 pour tenter l’expérience à partir des passages du détroit de Béring. En fait, l’objectif secret du Norvégien, c’est le pôle Sud : cette fois, il va l’emporter sur un autre Anglo-Saxon, Robert Falcon Scott.

(V. Antarctique.)

Le passage du Nord-Est et

les dernières expéditions

Cet extraordinaire exploit se conclut également par des conférences très applaudies dans la plupart des grandes capitales. Amundsen peut réunir

les fonds nécessaires pour se faire construire un nouveau navire, le Maud, et tente encore une dérive en 1918, en partant du passage du Nord-Est. Il ne peut dépasser le cap Tcheliouskine, à proximité duquel il doit hiverner.

En 1919, la banquise est si compacte qu’il doit employer la dynamite pour repartir : il ne retrouve une mer un peu libre que le 12 septembre. Après avoir dépassé les îles de la Nouvelle-Sibérie, il se dirige vers le nord pour se faire prendre par le pack. Au bout de quelques jours, c’est l’affreuse déception, qui condamne toute sa tentative : la banquise dérive dans cette région vers le sud ! Amundsen n’a plus qu’à dégager le Maud des glaces : il va hiverner près de l’extrémité orientale de la côte sibérienne, dans la baie de la Tchaoun. Nouvel échec pendant l’été de 1920. Découragé, Amundsen abandonne sa tentative de dérive et

se tourne vers l’aviation : il a appris le pilotage dès 1913. Après des essais malheureux en Alaska avec un Jun-ker (1923), il atteint la latitude de 87° 44′ au cours d’un raid, avec Ellsworth et quatre autres compagnons sur deux hydravions Dornier (1925).

L’un des appareils sera endommagé, et le deuxième aura beaucoup de difficultés pour ramener tout le monde au Spitzberg.

Toujours à la pointe du progrès, Amundsen va encore essayer une nouvelle technique pour explorer l’Arctique : avec un dirigeable construit par l’Italien Nobile, le Norge, il part du Spitzberg, survole le pôle le 11 mai 1926, et gagne ensuite l’Alaska. Si Byrd l’a précédé par la voie aérienne, Amundsen n’en connaît pas moins un véritable triomphe lorsqu’il rentre par les États-Unis. Cette expédition lève un des derniers doutes que l’on gardait sur la géographie de l’Arctique : aucune terre ne s’étend entre le pôle et la pointe Barrow, sur la côte de l’Alaska.

La mort d’Amundsen ajoutera en-

core à sa gloire : en mai 1928, Nobile avait conduit un nouveau dirigeable, l’Italia, au-dessus de l’Arctique, mais sans Amundsen, auquel l’oppose une certaine rivalité. On apprend le 9 juin, par la radio, que le dirigeable a dû se poser sur la banquise, et que la situation des Italiens est difficile.

Amundsen veut faire quelque

chose pour son ancien compagnon. À

Tromsø, le 18 juin, il monte à bord d’un avion fourni par la France, un

« Latham » piloté par René Cyprien Guilbaud (1890-1928), qui avait fait le tour du monde avec un appareil de ce type. Nobile sera sauvé plus tard, mais le « Latham » disparaît à jamais, quelque part dans l’océan Arctique, sous des latitudes dignes de recevoir la dépouille du conquérant du pôle Sud.

S. L.

▶ Antarctique / Arctique.

B R. Amundsen, En avion vers le pôle Nord (trad. du norvégien ; Albin Michel, 1926). /

R. Amundsen et L. Ellsworth, D’Europe en Amé-

rique par le pôle Nord (trad. du norvégien ;

Albin Michel, 1927). / E. Peisson, Pôles, l’étonnante aventure de Roald Amundsen (Grasset 1952).

amygdales

Élément lymphoïde essentiel du pharynx. Les amygdales sont situées de part et d’autre de l’isthme pharyngien, dans une loge formée par les « piliers »

du voile du palais. En fait, le tissu lymphoïde de cette région forme un cercle, ou anneau lymphatique de Waldeyer, qui comprend aussi les végétations, ou amygdales pharyngiennes, l’amygdale linguale dans la base de la langue et les amygdales tubaires situées à l’orifice pharyngien de la trompe d’Eustache.

Anatomie

Les amygdales ont une forme

d’amande, de volume variable avec les individus et avec l’âge. Elles ad-hèrent à la paroi du pharynx au niveau d’un épaississement, ou coque amygdalienne, mais le clivage chirurgical est possible. La saillie plus ou moins grande de l’amygdale dans la cavité pharyngée permet de parler d’amygdales pédiculées, sessiles, ou, au contraire, enchatonnées, lorsqu’elles sont cachées par le pilier antérieur du voile. À leur face interne, on peut noter des dépressions irrégulières, qui repré-

sentent les orifices des cryptes amygdaliennes. Les cryptes contiennent du mucus.

Rôle

Comme l’ensemble du tissu lym-

phoïde, les amygdales ont un rôle de défense. Cependant, elles ne représentent qu’un élément du tissu lymphoïde pharyngé. C’est dire que leur suppression, lorsqu’elle est justifiée, ne saurait être considérée comme véritablement privative.

Pathologie

L’augmentation de volume des amygdales, ou hypertrophie amygdalienne, bien que fréquemment source de pré-

occupations chez l’enfant, ne constitue pas à proprement parler une affection.