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Elle donne parfois des troubles de la voix, plus rarement une gêne à la

déglutition, mais jamais de véritable gêne respiratoire lorsqu’elle est isolée. L’indication de leur ablation doit être particulièrement nuancée devant la constatation de grosses amygdales.

L’infection

On ne saurait dissocier l’amygdalite aiguë de l’angine*, les deux termes pouvant être utilisés indifféremment.

On peut pourtant noter parfois une localisation élective du processus pathologique au niveau des amygdales ; c’est le cas en particulier des angines unilatérales (angine de Vincent par exemple). Les complications à distance, rhumatismales (rhumatisme articulaire aigu, rhumatisme postangi-neux), rénales (néphrites), dépendent du germe en cause et non de la localisation. La répétition des angines constitue une des meilleures indications de l’amygdalectomie.

Le phlegmon de l’amygdale réalise une collection purulente située entre l’amygdale et la paroi du pharynx ; c’est dans la zone clivable que le pus devra être recherché. Il entraîne des douleurs atroces et une importante atteinte de l’état général, avec l’impossibilité de s’alimenter. Un traitement antibiotique peut parfois amener la guérison au tout début, mais, en règle générale, l’ouverture chirurgicale et, ultérieurement, l’amygdalectomie sont nécessaires. La tendance à la récidive est en effet habituelle.

L’amygdalite chronique est fré-

quente et marquée par une gêne pharyngée, une mauvaise haleine et la présence d’amas blanchâtres dans les cryptes amygdaliennes : le caséum, qui peut être expulsé par pression de l’amygdale. Elle subit généralement des poussées aiguës, s’accompagnant d’adénopathies cervicales ; son traitement n’est guère que chirurgical.

Enfin, l’amygdale peut être le siège de lésions tuberculeuses ou syphilitiques.

Le cancer de l’amygdale a un traitement difficile. La précocité du diagnostic est le facteur le plus favorable.

Toute douleur unilatérale qui persiste en dehors d’une angine impose un examen par un spécialiste, surtout si

elle s’accompagne d’une douleur dans l’oreille du même côté.

Chirurgie des amygdales

L’amygdalectomie, ou ablation chirurgicale de l’amygdale, peut être réalisée chez l’enfant à l’aide d’un amygda-lotome, formé de deux lames coulissantes : l’une est fenêtrée, permettant d’engager l’amygdale dans sa lumière, l’autre, glissant dans cette lumière, permet de détacher l’amygdale de la paroi du pharynx.

Cette intervention se fait généralement avec anesthésie de courte durée au masque. Chez l’adulte, sous anesthésie locale ou générale, on réalise une dissection de l’amygdale suivant les techniques chirurgicales habituelles ; les suites sont généralement simples. La complication essentielle est représentée par l’hémorragie, aussi ces interventions doivent-elles être pratiquées en milieu chirurgical après étude de la coagulation sanguine. Une anomalie importante des examens du sang, non corrigée par un traitement simple, contre-indique l’intervention.

Celle-ci ne sera pas non plus effectuée en période d’infection. La cautérisation de l’amygdale, chimique ou mieux downloadModeText.vue.download 30 sur 561

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2

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électrique, peut se justifier lorsqu’il existe une contre-indication à l’intervention. C’est une méthode longue et qui ne donne souvent que des résultats partiels. Plus récemment, on a proposé la cryothérapie, c’est-à-dire l’application de froid intense au niveau de l’amygdale ; l’azote liquide (– 180 °C) constitue la source de froid. Cette méthode presque indolore permet de supprimer le tissu amygdalien qui a pu proliférer après intervention ancienne.

Elle peut être utilisée lorsque la chirurgie est contre-indiquée.

J. T.

B R. Maduro, Pathologie de l’amygdale (Masson, 1953) / A. Ennuyer et J.-P. Bataini, les Tumeurs de l’amygdale et de la région vélo-pa-

latine (Masson, 1956).

Amyot (Jacques)

F HUMANISME, PLUTARQUE, TRA-

DUCTION.

anabaptistes

Membres d’une secte religieuse du XVIe s.

Les anabaptistes ont été ainsi nommés parce qu’ils rebaptisaient les adultes, le baptême des petits enfants étant à leurs yeux illégitime ou nul.

En fait, ils vont bien au-delà de cette seule remise en question. C’est à une révolution globale dans l’Église et la société qu’ils visent :

y par rapport au catholicisme, considéré comme le carrefour de toutes les hérésies et de toutes les superstitions, ils refusent radicalement la soumission à la hiérarchie et affirment l’autorité de la conscience individuelle, éclairée par le Saint-Esprit.

Ils représentent ainsi un ferment de désintégration de toute institution ecclésiastique ;

y par rapport à la Réforme et à son principe fondamental de l’autorité de la Parole entendue dans la lecture communautaire de l’Écriture, ils refusent le recours au « pape de papier », et s’en remettent à l’inspiration directe, confirmée par de nombreuses visions et miracles divers ;

y par rapport à la relation de l’Église avec le pouvoir politique, ils dénoncent la prostitution que représente une liaison, quelle qu’elle soit, refusent le serment, le service militaire, le paiement de l’impôt, la nécessité des magistrats et de la morale traditionnelle.

C’est un radical « dépérissement de l’État » qu’ils préconisent, et la constitution d’une société nouvelle, sans autre règle que les « directions »

reçues et transmises par les charisma-tiques, reconnus comme les chefs de la communauté tout entière aux ordres de l’Esprit. À la limite, on le voit, ils reconstituent des îlots théocratiques

tout aussi intégrés et autoritaires que les pires formes du cléricalisme césaro-papiste. Leur anarchisme absolu donna naissance à d’absurdes absolutismes.

En Allemagne

Dès avant le début de la Réforme luthé-

rienne existent en Allemagne des jacqueries à l’état endémique. Les révoltés contre l’arbitraire féodal entendent le grand message De la liberté chré-

tienne (1520), de Luther, comme une invite à briser leurs chaînes et à renverser la hiérarchie sociale ; de révolte sauvage qu’il était jusqu’alors, le mouvement évolue de plus en plus vers un messianisme révolutionnaire. Luther, au début, espère que le peuple éclairé par son message comprendra mieux l’enjeu de la Réforme que les princes aveuglés par leurs calculs politiques.

Il se rend bientôt compte que tout risque de sombrer dans le désordre : son drame sera d’avoir à faire appel à la violence légale pour réprimer le sanglant désordre qui menaçait de tout engloutir ; il créera ainsi la tradition luthérienne allemande de soumission inconditionnelle au pouvoir.

L’aventure anabaptiste s’étend en suivant des itinéraires où la tragédie finale est à la mesure des enthousiasmes échevelés qui l’ont précédée et précipitée : après avoir réprimé en 1521 les

« prophètes de Zwickau » — le plus célèbre est Nikolaus Storck († 1525)

—, Luther voit se dresser en face de lui l’un d’eux, Thomas Münzer (ou Müntzer) [1489?-1525], qui, aux caractères généraux de l’illuminisme anabaptiste, ajoute la prédication d’une sorte de divinisation de l’homme, lieu de l’incarnation du Fils, par la communication intérieure du Verbe éternel. Il veut, en outre, fonder le royaume de Dieu sur l’égalité de tous et la communauté des biens, et somme les princes de se soumettre à sa constitution divinement inspirée. Après avoir violemment attaqué Luther, il se rend à la frontière suisse et soulève Zurich — où Zwingli lui-même avait quelque temps balancé sur la question du baptême — et toute l’Allemagne du Sud.

C’est la formidable insurrection paysanne de 1525, réprimée partout à coups d’anathèmes et d’exécutions