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Après 1945, Amiens s’est recons-

truite en tant que ville et centre économique local ; depuis 1960, devenue capitale régionale, elle s’efforce de s’adapter à ce nouveau rôle.

J.-P. M.

▶ Picardie / Somme (départ. de la).

B A. de Calonne, Histoire de la ville d’Amiens (Piteux frères, Amiens, 1899-1906 ; 3 vol.). /

G. Durand, Monographie de l’église Notre-Dame, cathédrale d’Amiens (Picard, 1901-1903 ; 2 vol.). / E. Maugis, Recherches sur les transformations du régime politique et social de la ville d’Amiens des origines de la commune à la fin du XVIe s. (Picard, 1906). / A. Boinet, la Cathédrale d’Amiens (H. Laurens, 1951). /

P. Vasselle, la Tragédie d’Amiens. Mai-juin 1940 (Librairie Leveillard, Amiens, 1952). /

J. Estienne, Amiens (Alpina, 1953). / B. Champi-gneulle, Amiens (Challamel, 1955). / Mgr Stourm et M. Eschapasse, Notre-Dame d’Amiens (Hachette, 1960). / P. Deyon, Amiens capitale provinciale, étude sur la société urbaine au XVIIe s.

(Mouton, 1967). / J. Estienne et F. Vasselle, le Bel Amiens (Yvert et Cie, Amiens, 1968). / P. Ou-dart, Amiens (la Documentation fr., 1974).

Amiens,

ville d’art

Vingt-quatre monnaies de cuivre, découvertes en 1899, témoignent de la pré-

sence d’une bourgade celtique à ce passage de la Somme. Dans la ville romaine, dont le plan est connu grâce aux fouilles, deux édifices étaient fort importants : les thermes et l’amphithéâtre, aujourd’hui disparus.

Au régulier quadrillage romain se superpose le réseau compliqué de la ville médiévale, dont il subsiste d’admirables caves des XIIIe et XVe s. Le monument le plus ancien qui nous soit parvenu est la cathédrale, un des témoignages majeurs de l’art gothique, très homogène, puisque construite de 1220 à 1279 environ. Aux

XIVe et XVe s. furent complétées les parties hautes de la façade et insérées des chapelles entre les contreforts de la nef.

L’édifice a des dimensions impressionnantes (133 m de longueur ; 42,30 m de hauteur sous les grandes voûtes) ; un plan remarquable équilibre nef et choeur de part et d’autre du transept et donne aux éléments du chevet une distribution qui en fit un modèle classique. Quant à l’élé-

vation à trois étages de la nef, elle repré-

sente avec Reims l’apogée de la basilique de type chartrain, mais dans une version plus nerveuse, plus élancée. Par un privilège unique en France, le programme sculpté nous est parvenu à peu près intact. Achevés vers 1236, les trois portails occidentaux, encadrés par les avancées des contreforts, sont très profonds et offrent ainsi de vastes surfaces aux cycles iconographiques : à la porte centrale, le Christ enseignant du trumeau est entouré par les douze Apôtres et surmonté par le Jugement dernier et la Résurrection des morts ; le portail de droite est consacré à la Vierge ; celui de gauche aux saints et martyrs vénérés dans le diocèse, avec, au trumeau, saint Firmin, premier évêque d’Amiens. Ces trois cycles consacrés à la Nouvelle Loi sont complétés par une série de Prophètes placés sur l’avancée des contreforts. Mais lé portail le plus célèbre est celui du transept nord, avec la Vierge autrefois dorée du trumeau, les douze Apôtres sur le linteau et la vie de saint Honoré dans le tympan (1260-1270) ; autour de la rose, une roue de Fortune. Enfin, des sculptures du XIVe s. s’échelonnent sur les faces sud et nord de la nef, les plus remarquables étant l’ensemble de la chapelle du cardinal de La Grange (v. 1375). Parmi le mobilier, des oeuvres exceptionnelles : deux dalles funéraires en bronze du XIIIe s., des clôtures de pierre sculptées entre 1490 et 1531 et surtout un des plus beaux ensembles de stalles (1508-1519). Au tré-

sor, des pièces d’orfèvrerie de l’ancienne abbaye du Paraclet.

Amiens possède d’autres églises, parmi lesquelles Saint-Germain, Saint-Leu, toutes deux du XVe s., et Saint-Acheul, de la fin du XVIIIe s.

La Seconde Guerre mondiale a fait disparaître la plupart des vieilles maisons. Ont été restaurés : le beffroi (XVe et

XVIIIe s.), le baillage (début du XVIe s.), la maison du Sagittaire (fin du XVIe s.), l’hôtel des trésoriers de France (XVIIe s. et porte remontée du XVIIIe s.), la façade classique de la caserne Stengel, les bâtiments de l’ancienne abbaye des Prémontrés (XVIIe-XVIIIe s.) et la façade Louis XVI de l’ancien théâtre.

Au XIXe s., un urbanisme trop systématique a fait disparaître la ceinture des remparts. Depuis, par contre, les créations importantes sont rares : le décor de Puvis de Chavannes dans l’escalier de l’important musée de Picardie (abritant notamment des primitifs picards de la confrérie du Puy-Notre-Dame), la place de la gare et les vingt-quatre étages de la tour d’Auguste Perret (1947), la maison de la culture de l’architecte Pierre Sonrel (1965).

M. E.

amines

Nom donné à tous les dérivés alcoylés ou arylés de l’ammoniac, à savoir : Les dérivés I et IV sont les amines primaires, les dérivés II, V et VI des amines secondaires et les dérivés III, VII et VIII des amines tertiaires ; on downloadModeText.vue.download 5 sur 561

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2

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rapproche des amines les sels quaternaires ; par exemple :

N+(CH3)4, Cl–.

La nomenclature officielle désigne les amines primaires du nom du carbure dont elles dérivent par substitution de NH2 à H, précédé du préfixe amino :

CH3—CH(NH2)—CH3 amino-2

propane.

Les autres amines sont considérées comme des dérivés de substitution de l’azote par des radicaux dans l’amine primaire dérivée du carbure le plus long ou le plus ramifié :

Mais il est courant de désigner

les amines d’après notre définition, c’est-à-dire comme des dérivés de substitution de l’ammoniac ; l’amine ci-dessus s’appellera alors méthyl-

éthyl-isopropyl-amine. L’amine Φ—

NH2 s’appelle aniline, de sorte que Φ—N(CH3)2 sera couramment désigné par diméthylaniline.

Les amines à fonction simple sont rares dans le règne vivant ; tout au plus doit-on signaler la présence de trimé-

thylamine (CH3)3N parmi les produits de putréfaction de la chair des poissons ; mais les alcaloïdes et les acides aminés jouent un rôle fondamental en biochimie.

Tant dans leurs préparations que dans leurs propriétés, les amines se pré-

sentent de façon fort différente, selon que l’azote n’est relié qu’à des groupes alcoyles ou qu’il est relié à un radical phénylique au moins ; d’où la division en alcoylamines et en arylamines.

Préparation

des alcoylamines

Les alcoylamines se préparent par la réaction d’Hofmann : action d’un éther halohydrique sur l’ammoniac, généralement en solution alcoolique ; la première phase est une monoalcoylation : Mais ce sel est plus ou moins dissocié par un excès d’ammoniac :

L’amine primaire se comporte ensuite comme l’ammoniac, conduisant à

X–, et, les équilibres se pour-

suivant, on aboutit généralement à

un mélange de NH3, RNH2, (R)2NH, (R)3N, de leurs sels et du sel quaternaire (R)4N+, X–. Le choix de l’halogène, des proportions et du temps de contact permet de modifier l’importance des diverses amines et de leurs sels dans le mélange, mais il est exceptionnel d’arriver à un résultat univoque. C’est pourquoi la préparation des amines primaires utilise les méthodes de blocage.

Il s’agit de substituer dans NH3 deux hydrogènes par des radicaux susceptibles d’être ensuite éliminés, de façon à n’alcoyler que le troisième hydrogène ; deux réactifs sont particulièrement recommandés : l’isocyanate de sodium NaNCO, que RX transforme

en R—N=C=O, le phtalimide potassé, aussi transformé en homophtalimide : Les amines secondaires sont obtenues par des blocages semblables : dans R—NH2, on bloque un hydrogène sous forme de sulfamide Φ—SO2NH—