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et transmise I, est proportionnelle à la concentration c de la solution et à l’épaisseur l traversée. La relation permet donc en principe le calcul de c si l’on mesure I ; c’est le rôle des photomètres d’absorption, ou colorimètres, qui en réalité permettent la comparaison de l’intensité transmise par la solution étudiée et de celle qui est transmise par une solution de concentration connue. Ces méthodes se signalent par leur extrême sensibilité, ce qui permet de les utiliser pour la recherche des traces ; leur précision, par contre, n’est jamais très élevée, de l’ordre de 1 p. 100.

Les méthodes électriques répondent à des besoins divers. En mesurant la conductivité électrique de la solution (conductimétrie), on peut calculer la concentration d’un électrolyte ; on peut effectuer un titrage en solution en suivant la variation de conductivité ; ou encore, dans une chromatographie* en phase gazeuse, doser successivement les gaz sortants en mesurant la conductivité du gaz préalablement ionisé. Par des mesures de différence de potentiel (potentiométrie), on peut suivre, aux fins de dosage, les variations de pH

d’une solution. La polarographie* permet l’identification d’un ion et la mesure de sa concentration ; la méthode est réservée aux faibles concentrations.

Au moyen de l’électrolyse (coulomé-

trie ou électrogravimétrie), on peut doser un élément par pesée de son dépôt sur une électrode ; la méthode se prête à des séparations des dépôts suivant leur nature.

Parmi les méthodes modernes de

dosage dont les applications vont croissant, citons : la méthode par spec-

trographie de masse ; la méthode par dosage de la radio-activité, naturelle ou provoquée ; dans ce dernier cas, le dosage s’effectue à l’aide de radio-isotopes obtenus par exemple en exposant la substance à un bombardement de neutrons. La sensibilité est extrême, la méthode est applicable à la recherche de traces d’impuretés.

R. D.

B G. Chariot, Théorie et méthode nouvelle d’analyse qualitative (Masson, 1946) ; les Mé-

thodes de la chimie analytique (Masson, 1960).

/ V. Auger, Principes de l’analyse chimique (A. Colin, 1947). / H. Guérin, Traité de manipulation et d’analyse des gaz (Masson, 1952).

/ C. Duval, l’Analyse chimique quantitative (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965 ; 2e éd., 1970).

analyse

organique

élémentaire

Recherche et dosage des éléments contenus dans un composé organique.

Les éléments les plus courants dans la molécule organique, C, H, N, sont dosés par des méthodes qui n’ont pas subi, depuis 120 ans, de modifications de principe ; il s’agit de « minéraliser »

ces éléments à l’état de gaz carbonique ou d’eau, dont il existe des absorbants spécifiques, ou d’azote gazeux, appré-

cié par volumétrie.

La minéralisation s’opère par chauffage vers 1 000 °C d’un poids connu de substance en présence d’un excès d’oxyde cuivrique. Les difficultés résident dans le choix d’un appareillage bien anhydre, dans le balayage du tube laboratoire par un gaz sans action sur les absorbeurs et dans un chauffage régulier et progressif. Pour le dosage du carbone et de l’hydrogène, le balayage est réalisé par un courant d’oxygène pur ; pour celui de l’azote, par un courant de gaz carbonique pur, celui-ci étant éliminé par barbotage dans la potasse. Jusqu’à ces dernières années, l’oxygène n’était dosable que par différence, mais de nos jours on procède autrement : la substance est pyrogénée, l’oxygène est libéré, soit à l’état d’eau, soit à l’état de gaz carbonique, soit

à l’état de monoxyde de carbone. Le passage de ces gaz sur carbone pur à 1 100 oC les convertit en monoxyde de carbone, dosé par libération de l’iode de l’anhydride iodique.

Les halogènes (Cl, Br, I) sont transformés en sels de calcium par chauffage à 800 °C avec la chaux vive, et les halogénures de calcium sont dosés par argentimétrie ; mais il existe de nombreuses autres méthodes de minéralisation des halogènes.

Le soufre, le phosphore, l’arsenic sont transformés, par chauffage en tube scellé avec l’acide nitrique, en acides sulfurique, phosphorique, arsénique, dont il existe des dosages précis. Les métaux sont transformés en sulfates par chauffage avec l’acide sulfurique, que l’on renouvelle jusqu’à oxydation totale du carbone ; à partir de ces sulfates, le métal est dosé par des réactifs spécifiques, ou par électrolyse.

Il existe pour l’azote des méthodes de dosage moins générales : la transformation en sulfate d’ammonium, la distillation de l’ammoniac après alcali-nisation et le dosage de ce gaz.

Le fluor, le bore, le silicium, le mercure nécessitent des méthodes particulières, variables selon les cas.

La précision d’une analyse a une très grande importance lorsqu’on cherche à déterminer la formule brute d’un composé un peu compliqué. Elle est de l’ordre de 2/1 000 pour les halogènes et la plupart des métaux, de l’ordre de 5/1 000 pour le carbone et l’azote, de 1

à 5 p. 100 pour l’hydrogène (selon la teneur, car la moindre trace d’humidité des appareils peut avoir une influence importante si cette teneur est faible) ; l’oxygène est dosé avec une précision de 2 à 5 p. 100, selon la teneur ; pour les éléments rares (F, B, Si, Hg), la pré-

cision est comparable.

Les progrès récents de l’analyse organique résident dans le perfectionnement des appareils, qui a permis d’opérer sur moins de substance, sans perdre de précision, et en réduisant la durée des opérations.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2

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Autrefois, il convenait, pour chaque dosage, de mettre en oeuvre environ 0,3 g de substance, et l’opération durait 3 heures pour le dosage de H, de C et pour celui de N (macroanalyse). Il a été possible de réduire ce poids à 0,1 g (semimicroanalyse), à 10 mg (microanalyse), enfin à 1 mg (picoanalyse) ; le dosage du carbone et de l’hydrogène ne demande alors qu’un quart d’heure environ.

De nos jours, toutes les analyses sont confiées à des laboratoires spécialisés.

C. P.

B L. Velluz, M. Pesez et P. Poirier, Méthodes et réactions de l’analyse organique (Masson, 1952-1954 ; 3 vol.).

ananas

F BROMÉLIACÉES.

anaphylaxie

F ALLERGIE.

anarchisme

Idéologie qui refuse l’autorité, spécialement celle de l’État, et qui préconise la liberté absolue et la spontanéité.

Introduction

Chacun a de l’anarchisme, pensée ou mouvement, une vue personnelle.

Aussi est-ce avec prudence que l’on doit tenter une définition de portée générale. Il semble néanmoins que l’on puisse affirmer avec quelque assurance que la pensée anarchiste, dans ce qu’elle a d’essentiel, se présente en un double volet : un refus et une affirmation. « Plus d’autorité, ni dans l’Église, ni dans l’État, ni dans la terre, ni dans l’argent », proclame Proudhon dans l’Idée générale de la révolution au XIXe siècle (1851). Cet antiautori-tarisme, qui s’exprime spécialement dans l’antiétatisme, est même, selon Bakounine, ce qui distingue essentiellement l’anarchisme des autres écoles

socialistes. Il écrit en effet : « Les communistes [autoritaires] croient devoir organiser les forces ouvrières pour s’emparer de la puissance politique des États. Les socialistes révolutionnaires

[anarchistes] s’organisent en vue de la destruction ou, si l’on veut un mot plus poli, en vue de la liquidation des États. » Ce caractère « négatif » de la doctrine a été également jugé essentiel par Elisée Reclus, qui écrivait dans les Temps nouveaux, en mai 1895 : « Ce n’est [...] pas sans raisons que le nom d’« anarchistes », qui, après tout, n’a qu’une signification négative, reste celui par lequel nous sommes universellement désignés. On pourrait nous dire « libertaires », ainsi que plusieurs d’entre nous se qualifient volontiers, ou bien « harmonistes », à cause de l’accord libre des vouloirs, qui d’après nous constituera la société future ; mais ces appellations ne nous différencient pas assez des autres socialistes. C’est bien la lutte contre tout pouvoir officiel qui nous distingue essentiellement. »