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Ricardo Flores Magón, anarchiste mexicain (San Antonio Eloxochitlán, Oaxaca, 1873 - prison de Leavenworth, Kansas, 1922). L’« apôtre de la révolution sociale mexicaine » (Diego Abad de Santillan) en est aussi le précurseur. Son journal Regeneración (1900), organe du parti libéral mexicain, annonce la tempête qui emportera le régime de Porfirio Díaz en 1911. Son programme du parti libéral (1906) préfigure les grandes revendications sociales de la révolution. Ennemi de tout « jacobisme » et de toute autorité, il évolue ouvertement à partir de 1908

vers le communisme anarchiste. Son mot d’ordre, « Terre et liberté », anime-ra les armées de Zapata et continuera de secouer le continent sud-américain.

Manuel González Prada, anarchiste péruvien (Lima 1848 - id. 1918). Aristocrate péruvien, marié à une Fran-

çaise, ce disciple de Renan, poète aussi remarquable que raffiné, se révèle le critique le plus aigu de la société de son temps et le plus prestigieux propagandiste du communisme libertaire au Pérou.

Pietro Gori, anarchiste italien (Messine 1865 - Portoferraio 1911). Avocat, poète, dramaturge, sociologue réputé, ce « chevalier de l’idéal », comme l’appellent ses contemporains, est, avec Malatesta, l’un des principaux propagandistes italiens de l’anarchie dans le monde. « Nouvel Orphée, le camarade Gori a le don d’apprivoiser les bourgeois, qui accourent en foule écouter sa parole. » (Les Temps nouveaux, 24-30 septembre 1898.)

Jean Grave, anarchiste français (Le Breuil, Puy-de-Dôme, 1854 - Vienne-en-Val, Loiret, 1939). De 1883 à 1914, Jean Grave dirige le Révolté, auquel succèdent le Révolté et les Temps nouveaux. Il se voulut le vigilant gardien de la pure doctrine.

Émile Henry, anarchiste français (Saint-Martin-Provensals, Espagne, 1872 - Paris 1894). Auteur de plusieurs attentats, Henry fut guillotiné. Il avait déclaré à ses juges : « Vous avez pendu à Chicago, décapité en Allemagne, garrotté à Jerez, fusillé à Barcelone, guillotiné à Montbrison et à Paris, mais ce que vous ne pourrez jamais détruire, c’est l’anarchie. Ses racines sont trop profondes ; elle est née au sein d’une société pourrie qui se disloque, elle est une réaction violente contre l’ordre établi. Elle représente les aspirations égalitaires et libertaires qui viennent battre en brèche l’autorité actuelle, elle est partout, ce qui la rend insaisissable. Elle finira par vous tuer. »

Piotr Alekseïevitch KROPOTKINE. V.

l’article.

Errico Malatesta, anarchiste italien (Santa Maria Capua Vetere, près de Caserte, 1853 - Rome 1932). Étudiant en médecine à Naples et déjà républicain, il est converti à l’anarchisme par l’écho de la Commune de Paris. Au congrès de Berne, il préconise la « propagande par le fait ». Condamné à seize mois de prison pour avoir participé à l’insurrection de Bénévent (1877), il vit en exil jusqu’en 1914. Rentré en Italie, il est considéré comme le principal responsable de la « Semaine rouge »

d’Ancône. Exilé de nouveau, il rentre en Italie en décembre 1919.

Louise Michel, anarchiste française (château de Vroncourt, Haute-Marne, 1830 - Marseille 1905). Institutrice à Paris, affiliée à l’Internationale, elle combattit dans les rangs des commu-nards et fut déportée en Nouvelle-Ca-lédonie (1871). Amnistiée (1880), elle reprit sa propagande révolutionnaire.

« Ceux qui savent tes vers mystérieux et doux, Tes jours, tes nuits, tes soins, tes pleurs donnés à tous, Ton oubli de toi-même à secourir les autres, Ta parole semblable aux flammes des apôtres

[...] Ceux-là, femme, devant ta majesté farouche, Méditaient... » (Victor Hugo,

« Viro Major », Toute la lyre) [v. COMMUNE DE PARIS].

Élisée Reclus, géographe et anarchiste français (Sainte-Foy-la-Grande 1830 -

Thourout, Belgique, 1905). Fils d’un pasteur, auteur d’une monumentale Géographie universelle (1875-1894), anarchiste militant, il participa à la Commune, ce qui le fit condamner à la déportation et ensuite au bannissement.

▶ Communisme / Internationale / Proudhon (P. J.) / Socialisme / Syndicalisme.

B P. Eltzbacher, Der Anarchismus (Berlin, 1900 ; trad. fr. l’Anarchisme, Giard, 1923). /

H. Arvon, l’Anarchisme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1951 ; 4e éd., 1968). / J. Joll, The Anarchists (Londres, 1964). / D. Guérin, l’Anarchisme (Gallimard, 1965) ; Ni Dieu, ni maître (Éd. de Delphes, 1966 ; nouv. éd., Maspéro, 1970). / P. Ansart, Marx et l’anarchisme (P. U. F., 1969) ; Naissance de l’anarchisme (P. U. F., 1970). / M. Nettlau, Histoire de l’anarchie (Éd.

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FRANCE. J. Maitron, Histoire du mouvement anarchiste en France (1880-1914) [Société universitaire d’éd. et de librairie, 1955] ; Ravachol et les anarchistes (Julliard, coll. « Archives », 1964).

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RUSSIE. P. Archinoff, l’Histoire du mouvement makhnoviste (Libr. internationale, 1929). /

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Quelques dates

essentielles

juillet 1868 Bakounine adhère à la section

centrale de Genève de l’Internationale.

1872 Une section française de l’Association internationale des travailleurs (A. I. T.) est fondée à Buenos Aires.

avril 1877 Cafiero et Malatesta inaugurent dans la province de Bénévent (Italie) la propagande par le fait, leçon de choses de socialisme.

octobre 1880 Le congrès de la Fédération jurassienne, auquel participent Kropot-downloadModeText.vue.download 44 sur 561

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2

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kine, Élisée Reclus et Cafiero, se prononce pour le communisme anarchiste.

1882-1886 Incendies et attentats en Andalousie, attribués à la société secrète la

« Mano Negra ». Sauvage répression.

1885 Arrivée de Malatesta en Argentine. Il va fonder les premières sociétés de résistance (1887).

1886 Aux États-Unis, cinq compagnons (George Engel, Adolph Fisher, Louis Lingg, Albert Richard Parsons, August Spies) sont exécutés. Ils avaient été accusés, faussement semble-t-il, de complicité avec ceux qui, début mai 1886, à Chicago, avaient lancé des bombes contre un détachement de police au cours de la grève qui suivit la manifestation du 1er mai pour l’obtention de la journée de 8 heures.

janvier 1891 Au congrès de Capolago, auquel participent Malatesta et Francesco Saverio Merlino, s’organise un parti socialiste anarchiste révolutionnaire, ouvert à tous les socialistes italiens. Un an plus tard, les anarchistes se séparent définitivement des socialistes.

1892-1894 Série d’attentats terroristes en France, avec Ravachol, Vaillant, Émile Henry, Caserio.