Выбрать главу

ral et de trois sous-chefs d’état-major.

Cette organisation est commune dans ses grandes lignes à toutes les marines militaires.

A. L.

Amirauté

y Dans la France de l’Ancien Régime, on appelait Amirauté un organisme administratif et judiciaire chargé de faire exécuter les ordonnances de l’amiral et de juger toutes les causes relevant du droit maritime. Il avait dans ses attributions la police des ports et des côtes, le commandement des milices gardes-côtes, la délivrance des congés de mer, le règlement des prises, bris et naufrages, la perception des rede-vances maritimes, etc.

On distinguait les amirautés particulières, sises dans les ports, et les amirautés générales, qui siégeaient auprès des parlements et jouaient à l’égard des premières le rôle de juridiction d’appel. La

plus importante, celle du parlement de Paris, portait le nom d’Amirauté de France, qui formait avec la Connétablie et les Eaux et Forêts les juridictions de la Table de marbre.

y En Angleterre, l’Amirauté a toujours eu une organisation indépendante et originale. C’est un organisme à direction collé-

giale qui exerçait le pouvoir sur la marine par l’intermédiaire du Board of Admiralty, conseil composé d’un ministre, le Premier lord de l’Amirauté, et de cinq amiraux, dont l’un porte le titre de Premier lord de la mer, assisté d’un secrétaire permanent.

Ce système a fonctionné avec une efficacité certaine pendant le XIXe s. et les deux guerres mondiales. Le Board of Admiralty a disparu lors de la grande réorganisation de la défense, qui, en 1963, a pris acte de la primauté navale américaine, désormais indiscutable. Au siècle dernier, l’Amirauté constituait un véritable pouvoir doté de biens propres (elle possédait en particulier la majeure partie des actions de l’Anglo-Persian Oil Company). Son influence a été souvent prépondérante dans les décisions du gouvernement britannique.

A. L.

‘Ammān

Capitale de la Jordanie ; 520 000 hab.

environ.

La ville conserve le nom de Rabbath Ammon, ville principale des Ammonites, population sémitique parente des Hébreux et établie au-delà du Jourdain.

Embellie par Ptolémée II Philadelphe, qui l’avait rebaptisée Philadelphia, et prospère à l’époque romaine, elle était tombée sous les coups des Bédouins et n’était plus qu’un champ de ruines au XIXe s., lorsque des Tcherkesses, réfu-giés du Caucase, s’y établirent en 1878

et fondèrent sur les vestiges de la ville antique une modeste bourgade, qui comptait quelques milliers d’habitants à la fin de la Première Guerre mondiale. C’est alors que l’émir Abdullah y établit en 1921 son quartier général, avant d’en faire en 1928 la capitale de la Transjordanie.

L’existence de l’agglomération est liée d’abord à la richesse de ses eaux.

Dans ce plateau transjordanien déjà semi-aride (de 300 à 400 mm de pluies), une ville ne peut prospérer qu’avec des ressources suffisantes en eau. Celles-ci sont fournies par une très grosse source résurgente alimentant un cours d’eau pérenne, le seil ‘Ammān, qui s’écoule vers le nord-nord-est et constitue une des têtes de la Zerqa‘, qui va rejoindre, après un coude brusque vers l’ouest, downloadModeText.vue.download 7 sur 561

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2

544

la vallée du Jourdain. C’est là, immé-

diatement à l’aval des sources, que s’est développée la cité. Le site — une vallée profondément encaissée dans un plateau disséqué par les nombreuses vallées affluentes — était assez peu favorable à l’expansion d’une grande ville, que devaient gêner rapidement des pentes raides. Mais la situation, elle, était éminemment favorable.

C’est en effet au nord de la barrière de la mer Morte que se trouve la première voie de passage transversale ouest-est, à travers l’escarpe orientale du fossé du Jourdain, conduisant de Palestine en Transjordanie, à la hauteur où se situent obligatoirement les relations. Un itinéraire de rechange, tout proche, est contrôlé par la grosse bourgade d’Al-Ṣalṭ, qui était la principale agglomération du versant oriental du Jourdain à la fin de la Première Guerre mondiale. Mais sa population, arabe et sédentaire, plus ou moins dé-

pendante des tribus bédouines locales, avait accueilli assez fraîchement l’émir Abdullah, qui préféra s’installer chez les Tcherkesses d’‘Ammān.

Dans le développement de la ville, des épisodes décisifs furent constitués par les événements politiques, qui, à deux reprises et à vingt ans d’intervalle, vinrent secouer la région.

‘Ammān restait entre les deux guerres mondiales une capitale très modeste, dont la population était estimée à une vingtaine de milliers d’habitants. Elle ne comptait guère que 60 000 habitants en 1948.

L’arrivée des réfugiés de Palestine lors de la naissance de l’État d’Is-raël la porta à 108 000 habitants en 1952. ‘Ammān, devenue dès lors la capitale d’un État étendu sur les deux rives du Jourdain, s’accrut rapidement, Jérusalem, coupée en deux, ne pouvant faire figure de centre pour le nouvel État. La population atteignait 246 000 habitants en 1961 et 330 000

en 1966. Après la guerre de juin 1967, on estime que 100 000 à 150 000 réfu-giés se sont ajoutés à la population de la ville, qui devait dépasser en 1969 le demi-million d’habitants. Dès avant 1967, la proportion des habitants d’‘Ammān nés en Palestine était de

l’ordre de 50 p. 100. Cette situation n’a pas été sans créer des tensions internes entre les différents éléments, d’autant plus qu’une partie des réfugiés vivaient encore dans des camps et qu’au total un quart de la population loge dans des habitats sommaires. Ces tensions ont dégénéré en conflit ouvert en 1970

lorsque fedayin palestiniens et forces royales jordaniennes se sont affrontés violemment, détruisant ou endomma-geant la majeure partie de la ville ; les combats ont fait des centaines de victimes dans la population.

X. P.

B J. M. Hacker, Modern ‘Amman, a Social Study (Durham, 1960).

ammoniac

Gaz à l’odeur caractéristique, âcre, pé-

nétrante et suffocante, de formule NH3, utilisé comme fertilisant et pour la fabrication des engrais azotés de grande consommation. (V. azote.)

Fabrication

Sa synthèse à partir d’hydrocarbures et d’azote atmosphérique est aujourd’hui une sous-industrie commune du pétrole et de la chimie. Industrialisée en Allemagne pendant la Première Guerre mondiale, elle permet de passer par oxydation à l’acide nitrique et de remplacer les nitrates auparavant importés.

Actuellement, la quasi-totalité de l’ammoniac dans le monde est produite par synthèse à partir d’hydrogène d’origine pétrolière et d’azote, réaction très exothermique :

N2 + 3 H2 # 2 NH3 + 22 calories.

La production mondiale d’engrais azotés est de 50 millions de tonnes par an, et la taille unitaire des usines d’ammoniac atteint 1 500 t par jour. Les trois étapes successives de cette fabrication, dans le procédé intégré, sont la production de gaz de synthèse, sa purification et la synthèse proprement dite.

Production de gaz de synthèse

Les procédés anciens de production d’hydrogène (gaz à l’eau ou électro-

lyse) ont fait place à la dissociation catalytique d’hydrocarbures gazeux ou liquides suivant la réaction générale accompagnée de la réaction partielle CO + H2O # CO2 + H2.

Dans ce procédé dit « de steam-reforming » (reformage à la vapeur d’eau), le catalyseur, constitué par du nickel sur un support en céramique, est placé dans les tubes d’un four. L’opération est continue, le four étant chauffé au gaz ou au fuel. L’hydrocarbure à dissocier (gaz naturel, butane ou essence) a été désulfuré au préalable afin de ne pas désactiver le catalyseur. Il traverse les tubes mélangé à une quantité triple de vapeur d’eau et, à 950 °C environ, subit une première dissociation (reforming primaire). Dans un second four, constitué par une cuve en maçonnerie dans laquelle on injecte de l’air, se produit le reforming secondaire vers 1 100 °C : le rendement en hydrogène est amélioré, et la proportion voulue d’azote est introduite dans le gaz de synthèse.