P. T.
▶ Barbares / Huns.
B E. A. Thompson, A History of Attila and the Huns (Oxford, 1948). / F. Altheim, Attila und die Hunnen (Baden-Baden, 1952 ; trad. fr. Attila et les Huns, Payot, 1952). / L. Hambis, Attila et les Huns (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1972).
attitude
En psychologie, disposition de l’individu qui oriente ses comportements et l’amène à adopter des conduites similaires dans différentes circonstances.
Ce n’est donc pas une entité im-
médiatement accessible ; il n’est pas possible de l’étudier par l’observation directe, mais seulement de l’inférer, downloadModeText.vue.download 534 sur 561
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2
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ou de la construire, à partir de l’observation de différents comportements.
C’est donc une variable intermédiaire ou une variable latente.
Par exemple, on dira d’un individu qu’il a une attitude conservatrice si, lorsqu’il est amené à effectuer un choix dans le domaine politique, et peut-être aussi dans d’autres domaines, il opte le plus souvent pour l’éventualité traditionnelle, la moins novatrice. Parler d’une attitude conservatrice, c’est affirmer l’existence d’une cohérence entre des comportements et aussi que cette cohérence peut varier d’un individu à l’autre.
Le concept d’attitude est principalement employé en psychologie sociale, mais il peut également être utilisé dans d’autres domaines : dans l’étude de la perception ou de l’intelligence, par exemple, on pourra parler d’une attitude analytique ou synthétique.
La mesure des attitudes
On ne s’intéresse le plus souvent qu’aux cas où l’attitude permet d’ordonner des individus, c’est-à-dire ceux que l’on peut classer selon qu’ils sont plus ou moins favorables à un certain objet ou qu’ils ont plus ou moins ten-
dance à adopter un certain type de comportement. L’instrument qui permet de constituer cet ordre s’appelle une échelle d’attitude (en anglais, attitude scale) et se présente le plus souvent sous la forme d’un questionnaire, les réponses à ces questions étant ensuite utilisées en les combinant de diverses manières pour classer les individus qui les ont données.
Le point de départ de la construction d’une échelle d’attitude est le plus souvent informel : à partir de suppositions suggérées par des recherches antérieures, on fait l’hypothèse qu’une certaine attitude « existe ».
On passe alors en revue tous les indicateurs élémentaires qu’on peut imaginer et qui sont susceptibles de susciter des réactions significatives du point de vue de l’objet de notre étude. Le plus souvent, il s’agira de questions portant sur des préférences, des opinions, des habitudes ou des intentions. Elles sont en général formulées de telle sorte que la personne interrogée n’ait le choix qu’entre un petit nombre de réponses, parfois entre deux seulement. Cela suppose évidemment que ces questions aient été formulées avec beaucoup de soin, pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté, ni dans le sens de la question elle-même, ni dans celui de la réponse.
On dispose de cette façon, pour
chaque individu, de la liste de ses ré-
ponses, ce qu’on appelle son patron de réponses (en anglais, pattern).
C’est l’analyse de la cohérence interne de ces patrons qui nous indiquera si, effectivement, cela a un sens d’ordonner les individus interrogés selon qu’ils sont plus ou moins favorables à l’objet étudié : si oui, l’ensemble des questions (l’échelle) constituera un instrument permettant de les ordonner effectivement.
Pour voir les principes utilisés dans une telle analyse, nous partirons d’un exemple très simple : admettons que nous ayons posé simplement deux
questions, que nous supposons se rapporter toutes deux au même domaine.
Par exemple, si nous voulons étudier l’attitude conservatrice dont nous avons parlé, il s’agirait de questions portant sur des situations différentes, mais qui
peuvent, toutes deux, donner lieu soit à des réponses qu’on juge « traditionnelles », soit à des réponses jugées
« modernes » ou « progressistes ».
Pour fixer les idées, supposons encore qu’une des questions porte sur une situation explicitement politique (Q 1) et l’autre sur un aspect du mode de vie (Q 2). Si, à chaque question, deux ré-
ponses seulement sont possibles, l’une
« conservatrice » (+), l’autre « non conservatrice » (–), nous pouvons, au moyen de ce petit questionnaire, définir quatre groupes de personnes, caractérisés par des réponses différentes : 1° ceux qui ont donné deux réponses conservatrices (+ +) ; 2° ceux qui ont répondu de façon conservatrice à la première question et non conservatrice à la seconde (+ –) ; 3° ceux qui ont donné les réponses inverses (– +) ; 4° ceux qui ont donné deux réponses non conservatrices (– –).
Le problème qui se pose est d’ordonner ces quatre groupes. Il est évident que le groupe + + est le plus conservateur, que le groupe – – est le moins conservateur et que les deux autres sont intermédiaires. Une première manière de procéder consiste à s’en tenir là et à considérer qu’on n’a qu’un seul groupe intermédiaire, confondant les réponses
+ – et – +. Mais cela suppose, premiè-
rement, qu’il est effectivement légitime de combiner ainsi des réponses et, deuxièmement, que les deux questions ont bien le même poids. Or, ces deux conditions ne sont pas nécessairement remplies ; il faut les vérifier.
Supposons que nous trouvions
autant de personnes dans chacun
des quatre groupes. Cela signifierait qu’une position conservatrice en politique ne s’accompagne pas nécessairement d’une position de même type dans l’autre domaine considéré.
D’après notre définition, on ne pourrait donc pas parler d’une attitude conservatrice générale, et il serait inutile de chercher à construire une échelle qui la mesurerait.
Considérons maintenant un autre
cas, particulièrement intéressant, celui qui est fourni par les situations où un des deux patrons de réponses intermé-
diaires (soit + –, soit – +) est absent :
personne n’a donné cet ensemble de ré-
ponses. Il n’y a plus aucune ambiguïté.
De tels cas, où ne sont représentés que les patrons qu’on peut ordonner sans difficulté et sans hypothèses supplé-
mentaires, peuvent se retrouver avec un nombre quelconque de questions.
Lorsqu’on pose quatre questions, l’échelle comprendra les patrons suivants :
Lorsque cet ordre est possible, c’est-
à-dire si l’on n’a pas trop de combinaisons du type – + – + ou – – + +, on a ce qu’on appelle une échelle hié-
rarchique (ou échelle de Guttman, du nom du psychologue qui, en 1939, a, le premier, attiré l’attention sur cette structure et sur l’intérêt de son utilisation dans les sciences humaines). Elle présente les propriétés suivantes :
— Il est possible d’ordonner les patrons de telle sorte que chacun ait toutes ses réponses identiques ou « supérieures »
aux réponses correspondantes des patrons qui le suivent ;
— Tous les individus placés dans le même groupe et au même niveau de l’échelle ont donné les mêmes réponses ;
— Les questions sont également ordonnées de telle sorte que celui qui a donné une réponse « favorable » à la question n a aussi donné des réponses favorables aux n – 1 questions précédentes.