Le coeur de la cité, le Central Business District, correspond à la ville primitive et s’allonge du nord au sud, de part et d’autre de l’artère centrale de Queen Street. Pendant la journée, les deux cinquièmes de la population active de l’agglomération viennent y travailler, dans les bureaux, les grands magasins, et la circulation y est difficile. La nuit, après la fermeture des cinémas et lieux de spectacle, c’est le calme : la population résidente diminue chaque année. De l’autre côté d’Albert Park se dresse l’université.
C’est en bordure de la baie de Waitemata que se trouvent la plupart des installations portuaires ; la baie de Manukau est très peu utilisée. Les mouvements de passagers ont beaucoup diminué depuis le développement de l’aviation (un aéroport international a été installé à Mangere, au sud de la ville). Le trafic commercial du port dépasse 4 Mt. Les exportations des produits agricoles (produits laitiers, laine, viande, etc.) représentent un tonnage inférieur aux entrées des combustibles, des produits de consommation et des matières premières né-
cessaires aux industries du nord de la Nouvelle-Zélande.
Auckland est en effet le principal centre industriel du pays. Dans la zone urbaine, plus de 2 300 usines occupent quelque 80 000 personnes, dont un tiers de femmes. La valeur ajoutée de la production représente le tiers de celle de toute l’industrie néo-zélandaise. Les usines se localisent surtout sur les bords de Waitemata Harbour (raffinerie de sucre de Chelsea, construction navale de Devonport), et dans les quartiers de New Lynn (textile, céramique) et de Mount Roskill (bois), à l’ouest de la ville, de Penrose, au sud (caoutchouc, verreries), et du Tamaki, à l’est (constructions mécaniques). Sur une ramification de Manukau Harbour, à Glenbrook, une usine sidérurgique est en voie d’achèvement.
Les quartiers de résidence sont très largement étalés : ils sont constitués de villas individuelles entourées de jardins. Sur les 125 000 logements de l’agglomération, on compte 85 p. 100
de maisons particulières. À l’ouest de la City, les faubourgs ont souvent des habitations assez denses (Grey Lynn), tandis qu’à l’est on trouve des quartiers de belles villas, avec jardins exotiques et vue sur la baie de Waitemata. Située à 36° 5 de latitude S., Auckland est une ville au climat humide, mais agréable, très doux en hiver et aux chaleurs estivales tempérées par la présence de l’océan. Ses baies constituent de magnifiques plans d’eau pour le yachting, et de belles plages s’étendent à proximité de la ville, en particulier au nord de celle-ci (Hibiscus Coast). Le développement des quartiers de résidence
sur la rive nord de Waitemata Harbour a rendu nécessaire la construction d’un grand pont de 1 km de long à travers la baie ; ce Harbour Bridge achevé en 1959, a son tablier à 43 m au-dessus de l’eau.
Auckland est la ville la plus dynamique et la plus cosmopolite de la Nouvelle-Zélande. C’est aussi l’agglomération où le groupe maori est le plus important : il représente environ 35 000 personnes, soit près de 6 p. 100
de la population totale. Il s’y ajoute une vingtaine de milliers de Polyné-
siens venus depuis la dernière guerre de leurs archipels surpeuplés (Samoa Cook, Tonga).
A. H. de L.
Aude. 11
Départ. de la Région Languedoc-
Roussillon ; 6 232 km 2 ; 272 366 hab.
(Audois). Ch.-l. Carcassonne. S.-préf.
Limoux et Narbonne.
L’Aude assure la transition entre le Midi méditerranéen et le Bassin aquitain par sa double appartenance au vignoble de masse du bas Languedoc et au secteur de polyculture qui caractérise les marges du Lauragais ; le reste du territoire, par son économie de type montagnard, se rattache au Massif central ou aux Pyrénées. Le relief et la répartition des densités humaines permettent de définir plusieurs grands ensembles.
Les Corbières forment un quadri-
latère de hautes terres inscrites entre les vallées de l’Agly et de l’Aude sur la moitié du département. Elles s’ordonnent autour du massif primaire du Mouthoumet, d’Alet à Durban-Corbières, et de ses enveloppes calcaires du Jurassique et du Crétacé. L’ensemble est isolé entre les deux voies de circulation périphériques, vers le Bassin aquitain par la vallée de l’Aude et vers la plaine du Roussillon par le pas de Salses (ou Salces). La végétation xérophile, typiquement méditerranéenne, laisse peu à peu vers l’ouest la place au domaine du chêne à feuilles caduques. Les densités varient entre 5
et 20 habitants au kilomètre carré selon
les communes.
Au nord et au sud de l’Aude, deux zones montagnardes sont tout aussi vides : le rebord méridional de la Montagne Noire, malgré la présence du secteur minier du Cabardès ; le pays de Sault et le Razès, à l’ouest d’une verticale Limoux-Quillan. La forêt et les herbages gagnent ces moyennes montagnes, qui deviennent peu à peu des zones de loisir pour les citadins.
Les confins du Lauragais appar-
tiennent déjà au monde aquitain par la dispersion de la population rurale et leur économie agraire, fondée sur la polyculture, mais restent en étroite liaison avec le bas Languedoc grâce aux voies de communication : rail, nationale 113, canal du Midi. En effet, en dehors du secteur situé à l’amont de Limoux et surtout du bassin de Quillan (défilés de Saint-Georges et de Pierre-Lys), la vallée de l’Aude regroupe les densités humaines les plus fortes sur la grande zone de passage entre le littoral méditerranéen, Toulouse et Bordeaux.
Du Narbonnais au Carcassès et au Lauragais, les villes du vignoble jalonnent l’axe du vieil isthme gaulois par le seuil de Naurouze.
Mais deux villes seulement comptent plus de 30 000 habitants : Carcassonne et Narbonne. La première, à l’ombre de sa cité médiévale, constitue une étape touristique ; la seconde, fière de son passé de capitale romaine, souffre de la proximité de Béziers, mais espère retrouver un regain d’activité grâce à la mise en valeur du littoral. Castelnau-dary (10 847 hab.) est un marché qui vit au rythme des campagnes du Lauragais ; Limoux (11 713 hab.) est un centre viticole — dont la réputation repose sur la production de la « blanquette », vin blanc mousseux —, comme Lézignan-Corbières (7 431 hab.), qui commercialise les vins rouges des Corbières et du Minervois. Les noms de Quillan et d’Espéraza restent liés à la fabrication des chapeaux, puis des panneaux de downloadModeText.vue.download 538 sur 561
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2
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bois agglomérés. De part et d’autre de Port-la-Nouvelle, dont le trafic annuel atteint 1 Mt, deux stations touristiques nouvelles sont en cours d’aménagement à Gruissan et Leucate-Barcarès.
Le département n’a pas gagné
10 000 habitants entre 1962 et 1968 et il en a perdu un nombre presque égal entre 1968 et 1975. La montée de la population a été régulière durant tout le XIXe s., mais cette population baisse régulièrement ensuite jusqu’en 1946
pour se stabiliser vers 1950 et enregistrer une reprise vers 1960 avant le recul récent. Le dynamisme biologique étant quasiment nul pour une population vieillie, les gains sont dus au seul bilan migratoire, mais l’Aude est le moins dynamique des départements du littoral languedocien. La progression enregistrée s’effectue au bénéfice du couloir audois, qui pourrait prolonger vers l’ouest l’axe urbain en cours d’élaboration entre la côte languedocienne et la vallée du Rhône.