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Augsbourg fut la ville du journal de Cotta, l’Augsburgische Allgemeine Zeitung, la ville où vécurent l’économiste Friedrich List, l’ingénieur Rudolf Diesel, l’écrivain B. Brecht ; elle a effacé aujourd’hui les graves blessures de la Seconde Guerre mondiale et a gardé son ancien noyau tout en continuant à s’étendre. Après avoir perdu au profit de Munich sa prééminence financière (Bourse fermée en 1934), Augsbourg doit maintenir coûte que coûte ses activités industrielles, mais reste néanmoins dans l’ombre de la capitale bavaroise.

J. B. N.

▶ Allemagne / Bavière / Fugger.

B B. Riehl, Augsburg (Leipzig, 1903). / M. Har-tig, Augsburgs Kunst (Augsbourg, 1922). /

O. Schürer, Augsburg (Augsbourg, 1934). /

N. Lieb, Die Fugger und die Kunst (Munich, 1952-1958 ; 2 vol.). / C. Bauer et coll., Augusta, 955-1955, Forschungen und Studien (Munich, 1955). / W. Zorn, Augsburg, Geschichte einer deutschen Stadt (Munich, 1955). / L. Wegele, Augsburg (Augsbourg, 1956). / T. Breuer, Die Stadt Augsburg (Munich, 1958).

Augsbourg,

ville d’art

Vers le milieu du XVIe s., alors que son enceinte l’entourait encore, la cité avait

la configuration d’une agglomération oblongue, ou ville haute, flanquée, en contrebas vers l’est, d’un faubourg, ou ville basse, die Jakobervorstadt (le faubourg Saint-Jacques). Cet aspect se retrouve dans le plan actuel. Le grand axe de la ville haute est constitué par une percée nord-sud (Maximilianstrasse et Karolinenstrasse) qui relie les principaux centres religieux et commerciaux de la cité : la place de la cathédrale, la Ludwigsplatz, où se dressent l’hôtel de ville et la tour Perlach, symbole de la ville en quelque sorte, et les deux églises dédiées à saint Ulrich.

De la cité romaine, rien n’a subsisté.

Elle englobait l’emplacement actuel de la cathédrale, qui, consacrée en 1065, fut complètement transformée aux XIVe et XVe s.

en une église gothique à cinq nefs. Celle-ci abrite les Scènes de la vie de la Vierge peintes par Holbein l’Ancien, mais possède surtout des ouvrages insignes par leur ancienneté et leur qualité : les portes de bronze du XIe s., formées de panneaux indé-

pendants aux motifs d’inspiration antique, et plusieurs vitraux des Prophètes, du XIe et du XIIe s., dont la couleur n’a probablement jamais été égalée dans toute la vitrerie germanique.

On trouve le souvenir des Fugger avant tout à l’église Sainte-Anne, où Jakob Fugger, dit le Riche, fit établir de 1509 à 1518

par le sculpteur Adolf Daucher (v. 1460 - v.

1524) la chapelle funéraire de sa famille.

Cet ensemble marque l’entrée de la Renaissance à Augsbourg et comporte, outre les tombeaux mêmes, dont l’ornementation est fortement marquée par celle de Venise, un groupe sculpté monumental du Christ debout, soutenu par la Vierge et le disciple bien-aimé. Cependant, la meilleure réussite de Jakob le Riche fut la « Fuggerei », cité établie dans la ville basse pour des

« journaliers, ouvriers et bourgeois pieux et pauvres » ; elle comprend, suivant un plan en damier, cinquante-trois maisons à un seul étage, encore habitées et d’un goût parfait. Quant aux deux peintres qui incarnent le mieux la Renaissance augs-bourgeoise, Holbein* l’Ancien et Burgk-mair (1473-1531), ils sont largement repré-

sentés à la Staatsgalerie, notamment par les tableaux des sept basiliques de Rome.

À la fin de la Renaissance, l’axe de la ville haute se ponctue de fontaines monumentales dues à des artistes néerlandais : celle

d’Auguste, dont la margelle supporte de souples figures de nymphes, est l’oeuvre d’Hubert Gerhard (v. 1545-1620) ; celles de Mercure et d’Hercule sont dues à Adriaen de Vries (v. 1546-1626) ; les unes et les autres restent dans la tradition de Giam-bologna. Augsbourg a alors le privilège d’un architecte municipal de haute valeur, Elias Holl (1573-1646), qui, formé par un voyage en Italie et surtout par les livres d’architecture, n’ignore rien de l’art ultra-montain mais garde une personnalité singulière. Son chef-d’oeuvre, un peu froid, est l’hôtel de ville (1615-1620) à nombreuses et hautes fenêtres superposées, couronné d’un fronton. D’autres édifices de sa ma-nière sont l’arsenal (1602-1607), dont la façade porte un superbe saint Michel en bronze de Gerhard, la boucherie (1606-1609), la chancellerie et l’hôpital. Les bombardements de la Seconde Guerre mondiale ont détruit la célèbre « salle dorée »

de l’hôtel de ville, imposante mais lourde, due à Matthias Kager.

Aujourd’hui, le visiteur ne manque point d’être frappé par l’aspect classique, presque italianisant du vieil Augsbourg, dû sans doute à l’absence de relief des façades et à la largeur des rues principales.

P. D. C.

Auguste

En lat. CAIUS IULIUS CAESAR OCTAVIANUS

AUGUSTUS, empereur romain (Rome

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2

1083

23 sept. 63 av. J.-C. - Nola 19 août 14

apr. J.-C.).

La jeunesse

d’Octave

Du côté paternel, Octave appartenait à une famille honorable de Velitrae (auj.

Velletri), dans le Latium, mais qui n’était ni patricienne ni anciennement noble. Son arrière-grand-père et son grand-père faisaient partie de l’ordre équestre et avaient fait carrière dans des fonctions subalternes. Son père avait été le premier à pénétrer dans la noblesse sénatoriale par les échelons

du cursus honorum : après avoir rempli la prêture, il avait été gouverneur de Macédoine, charge qu’il accomplit à la satisfaction de tous. Comme compensation à cette médiocre notoriété, Octave connut l’aisance, sinon la richesse, ce qui permit, plus tard, de le calomnier en tant que fils de changeur. Du côté de sa mère, Atia, il était, en revanche, lié aux plus grandes familles de Rome.

Atia était la fille de M. Atius Balbus, d’ancienne famille sénatoriale apparentée au grand Pompée, et de Julie, une des soeurs de Jules César. Être le petit-neveu du dictateur fut la chance du jeune Octave.

Il fut élevé à Velitrae, où il perdit son père à l’âge de quatre ans. Quoique remariée à L. Marcius Philippus, sa mère suivit de près son éducation, d’autant plus que sa faible constitution, prompte à succomber aux atteintes de la maladie, lui donnait de multiples craintes. Il fut un élève doué et attentif, que ce soit en rhétorique, dont M. Epi-dius lui inculqua les éléments, ou dans les lettres et la pensée grecques, que lui enseignèrent des maîtres imprégnés de stoïcisme, Apollodore de Pergame, Arius d’Alexandrie, Athénodore de Tarse.

C’est en grande partie cette intelligence ouverte qui, très tôt, attira sur lui l’attention de son grand-oncle Jules César. Dès l’âge de douze ans, il eut à prononcer, devant le peuple assemblé, l’éloge de sa grand-mère lors de ses funérailles ; ce fut son premier rôle public. À quatorze ans, il revêtit la toge virile. Les distinctions n’allaient plus, désormais, manquer au jeune Octave.

En 48, il pénétra dans le collège des pontifes, que présidait Jules César en tant que grand pontife. En 47, durant l’absence de César de Rome, il exerça les fonctions de préfet de la ville. Mais le dictateur aurait aussi voulu lui faire prendre une part active à ses succès militaires ; malheureusement, la santé d’Octave ne lui permit pas de se rendre en Afrique, ce qui n’empêcha pas son grand-oncle de lui faire accorder les dona militaria et la participation à la cérémonie du triomphe en 46. L’année suivante, atteint d’une grave maladie, il ne put rejoindre César en Espagne qu’une fois terminée la campagne déci-

sive de Munda.

Tout le désignait déjà comme l’héritier de César, mais ce dernier voulait qu’il confirmât son éducation intellectuelle et militaire. Il l’envoya en Grèce, à Apollonia, achever ses études et surveiller les préparatifs de l’armée, que César avait dans l’idée de lancer bientôt contre les Parthes. C’est là que, à la fin du mois de mars 44, le jeune Octave reçut la terrible nouvelle ; l’homme qu’il admirait et respectait tant avait été assassiné en pleine curie.