tré que la différenciation sexuelle des mâles génétiques de certains Crusta-downloadModeText.vue.download 606 sur 635
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 20
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cés résulte de la sécrétion d’une glande spéciale : la glande androgène.
Des travaux importants ont été éga-
lement réalisés dans les domaines de la sexualité (parthénogenèse, intersexualité, gynandromorphisme, etc.) et de l’embryologie de divers Invertébrés ou Vertébrés. Les recherches écologiques ont également fait de grands progrès en raison du perfectionnement des méthodes d’étude (mesures des divers facteurs du milieu, méthodes de prise des échantillons, etc.).
L’exploration faunistique de di-
vers milieux biologiques jusqu’alors inconnus ou inaccessibles a pu être entreprise. C’est le cas notamment des grandes profondeurs marines (au-delà de 10 000 m), où ont pu descendre les bathyscaphes (engins sous-marins capables de supporter de très fortes pressions) munis d’appareils de photographie et de cinématographie sous-marines. Chacun connaît également le scaphandre autonome de Y. Cousteau, permettant à des zoologistes (Pierre Drach, 1946) l’exploration des fonds littoraux jusqu’à 60 m environ.
La faune interstitielle (organismes vivant dans la pellicule d’eau entourant des grains de sable) des eaux continentales ou marines donna lieu à de nombreuses études poursuivies dans divers pays d’Europe et aux États-Unis à partir de 1927. Cette faune très particulière se compose de Protozoaires (Ciliés), d’Acariens, de Crustacés, etc., dont de nombreuses espèces jusqu’ici inconnues ont été découvertes.
La faune cavernicole (grottes et cavernes), déjà étudiée au XIXe s., donna lieu à de nombreuses études à partir de 1900 (travaux de René Jeannel, d’Emil Racoviţă, de Robert Leruth, etc.). La construction de laboratoires souterrains (Moulis, dans le département de l’Ariège, 1954) permit d’observer les animaux cavernicoles (troglobies et troglophiles) dans leur milieu naturel.
Éthologie et physiologie
La notion de tropisme, établie par Jacques Loeb (1890), fut précisée par divers auteurs (H. S. Jennings, G. Bohn, G. Viaud, etc.) entre 1906 et 1956.
L’étude du comportement animal
est devenue une discipline autonome,
avec ses méthodes particulières incitant à une observation dans le milieu naturel des espèces étudiées et non plus au laboratoire. Une telle méthode fut appliquée par Konrad Lorenz et Nikolaas Tinbergen, qui étudièrent principalement le comportement des Oiseaux (canards sauvages, mouettes, etc.). On tenta également de résoudre le problème posé par les migrations des Poissons et des Oiseaux. Pour ce qui est des Anguilles, Johannes Schmidt (1877-1933) découvrit (1905-1925) que les espèces européennes vont se reproduire exclusivement dans la mer des Sargasses.
Les tropismes et les instincts ont été également étudiés chez les insectes, et principalement chez les espèces dites
« sociales » (abeilles, fourmis, termites, etc.). Rappelons les remarquables observations de Karl von Frisch sur la
« danse » des abeilles (1942) et la correction de leurs angles de marche par rapport à la position du Soleil ; les travaux de P.-P. Grassé sur les Termites (notion de stigmergie), André Steiner (1962) sur un Hyménoptère prédateur (Liris), rejoignant les observations de Fabre.
L’importance de ces travaux sur le comportement animal est attestée par l’attribution (1973) du prix Nobel de médecine à K. von Frisch, Lorenz et Tinbergen.
Les découvertes en physiologie animale furent extrêmement nombreuses au cours du siècle et il est impossible ici de les énumérer même partiellement. Nous nous bornerons à en citer deux, à savoir celle de glandes situées au-dessus des yeux et du bec de divers oiseaux de mer (goélands, mouettes) et leur permettant d’excréter le sel de l’eau de mer absorbée (K. Schmidt-Nielsen) et celle de l’écholocation (ou sonar, ou émission d’ultrasons) chez divers Mammifères (chauves-souris, Cétacés), leur permettant de s’orienter et d’éviter les obstacles (travaux de D. R. Griffin et R. Galambos).
Génétique et évolution
Les lois de Mendel, redécouvertes chez les plantes en 1900, furent éten-
dues aux animaux par William Bateson (1861-1926) et Lucien Cuénot (1866-1951) [v. adaptation]. À partir de 1910, la génétique prit un grand essor à la suite des travaux de Thomas Hunt Morgan (1866-1945) [v. génétique] et de son école sur la mouche du vinaigre (Drosophila), chez qui furent décrites un grand nombre de mutations. Cette discipline se développa alors en trois branches qui sont : la génétique formelle et cytologique, la génétique physiologique et la génétique évolutive.
Le nombre de chromosomes de di-
verses espèces animales fut déterminé, y compris ceux de l’Homme, qui sont au nombre de 46 (dont 2 chromosomes XX ou XY, dits « sexuels »).
Les deux grandes théories explicatives de l’évolution : le lamarckisme et le darwinisme, subsistèrent avec diverses modifications (néo-lamarckisme, néo-darwinisme).
Le grand écueil du lamarckisme fut l’impossibilité de démontrer l’hérédité des caractères acquis. De même, les prétendus succès obtenus par Lyssenko et son école, assurant avoir modifié par la greffe des espèces végétales, n’ont jamais été prouvés. Beaucoup plus vraisemblable est l’hypothèse faite par Paul Wintrebert (1962), qui a comparé le mécanisme des mutations à celui de l’immunisation (lamarckisme chimique).
À partir de 1900, le mutationnisme allait renforcer les idées darwiniennes et, selon les idées des néo-darwiniens, ce sont les mutations qui donneraient prise à la sélection naturelle. La théorie dite « synthétique » de l’évolution combine le rôle de l’adaptation et celui de la sélection ; elle n’explique cependant pas un certain nombre de faits, tels que la genèse des coaptations (constituées par l’agencement de deux parties indépendantes) ou d’organes hautement perfectionnés (oeil, cerveau).
Récemment, P.-P. Grassé (1973)
a tenté d’expliquer le mécanisme de l’évolution en s’appuyant sur les faits de la paléontologie et de la biologie moléculaire sans faire obligatoirement appel au rôle des mutations.
J. T.
F Anatomie / Biologie / Buffon / Cuvier / Cytolo-gie / Darwin / Entomologie / Évolution biologique
/ Génétique / Jussieu / Lamarck / Linné / Océanographie / Van Leeuwenhoek.
& V. Carus, Geschichte der Zoologie bis auf J. Müller und Charles Darwin (Munich, 1872 ; trad. fr. Histoire de la zoologie depuis l’Antiquité jusqu’au XXe siècle, Baillière, 1880). /
F. Hoefer, Histoire de la zoologie depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours (Hachette, 1873). / E. Guyénot, les Sciences de la vie aux XVIIe et XVIIIe siècles. L’idée d’évolution (A. Michel, 1941). / F. J. Cole, A History of Comparative Anatomy from Aristotle to the 18th Century (Londres, 1944). / R. Taton (sous la dir. de), Histoire générale des sciences, t. III (P. U. F., 1961). / G. Petit et J. Théodoridès, Histoire de la zoologie des origines à Linné (Hermann, 1962). / J. Théodoridès, Histoire de la Biologie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965 ; 2e éd., 1971).
zootechnie
Le terme de zootechnie fut utilisé une des premières fois à l’occasion de la création à Versailles, en 1848, de l’Institut national agronomique pour désigner la chaire dont l’objet était de
« créer une doctrine nouvelle de la production animale fondée sur la science expérimentale et dont le caractère fondamental consiste précisément dans la manière de considérer le bétail en économie rurale ».
Depuis, l’évolution des connais-
sances et des conditions de la production a fait que les méthodes mises en oeuvre se sont progressivement modifiées ; mais si la gamme des préoccupations s’est élargie, l’esprit initial demeure. En effet, la zootechnie a pour objet l’application des sciences à l’amélioration des productions animales et des produits animaux. Elle contribue à rechercher les moyens à mettre en oeuvre pour améliorer les conditions économiques et sociales de la production et pour répondre à la demande du marché. C’est dire qu’elle est dominée non seulement par des contraintes techniques, mais aussi de plus en plus par des impératifs économiques et sociaux.