Mais dès 1529 la situation se radi-
calise : face aux succès protestants, les catholiques s’allient à l’Autriche, l’ennemi héréditaire des Confédérés ; la guerre de religion est à la porte ; différée un moment, que Zwingli utilise pour essayer de constituer une ligue d’États protestants opposés à la coalition catholique, recherchant des alliés en haute Allemagne et même en France ; il s’efforce d’obtenir l’appui de François Ier, en lui dédiant, en 1531
(comme il l’avait fait en 1525 de son De vera et falsa religione commen-tarius, exposé systématique de la religion réformée), son dernier écrit théologique, la Brevis ac Distincta Summa sive Expositio christianae fidei.
Comme la situation entre l’Église et le pouvoir se tend à Zurich même, il offre sa démission ; on la refuse ; finalement, les catholiques attaquent les cantons protestants qui les ont soumis à un blocus : le 11 octobre 1531, à Kappel, les Zurichois, privés de l’appui des Bernois, subissent une défaite complète ; Zwingli, qui est avec les siens comme aumônier, est tué ; son cadavre est coupé en quatre par le bourreau et brûlé. La paix qui s’ensuit fixera pour trois siècles les frontières confessionnelles à l’intérieur de la Confédération helvétique.
Tel est le dernier acte de cette vie intense. Si l’on peut, à juste titre, regretter que, comme tant d’autres, Zwingli n’ait pas été préparé à la tâche historique qu’il devait assumer et que sa théologie, élaborée au fur et à mesure des besoins de tout un peuple, n’ait pas la rigueur et l’équilibre des oeuvres de cabinet, il n’en est pas moins exemplaire à plus d’un titre : non seulement parce qu’il a eu le souci permanent de ne pas laisser retomber dans une « religion » d’autorité et d’évasion, dans un système clos de garanties, de rites et de médiateurs l’Évangile redécouvert dans sa pureté ; mais encore parce qu’il a compris et vécu jusqu’à la mort qu’il doit être cru et traduit dans le domaine politique ; car si l’amour ne vise pas à la constitution d’une cité nouvelle, esquissant la nouvelle Jérusalem, c’est qu’il n’est pas celui du Christ de la foi, ni de Jésus de l’histoire, pour qui c’est bien « la justice qui est l’épanouisse-
ment de l’amour et de son avènement triomphal » (Bernanos).
G. C.
F Calvin / Protestantisme / Réforme.
& J. Courvoisier, Zwingli (Labor et Fides, Ge-nève, 1947) ; Zwingli, théologien réformé (Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 1965). / J. V. Pollet,
« Zwinglianisme » dans Dictionnaire de théologie catholique, t. XV, 2e partie (Letouzé et Ané, 1950) ; Huldrych Zwingli et la Réforme en Suisse d’après les recherches récentes (P. U. F., 1963).
/ J. Rilliet, Zwingli, le troisième homme de la Réforme (Fayard, 1959).
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La Grande Encyclopédie Larousse
11829
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ALLEAU (René), licencié ès
lettres, licencié ès sciences, diplômé d’études supérieures de philosophie, ingénieur-conseil.
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