d’éléments en relief, tous à la même hauteur : caractères d’imprimerie, gravures, clichés de photogravure, clichés duplicata. Encrés par des rouleaux, ces éléments transfèrent sur le papier une mince pellicule d’encre d’épaisseur uniforme. Les valeurs de tonalités sont exprimées par les surfaces relatives des éléments imprimants.
C’est le plus ancien procédé d’impression, que Gutenberg inventa dans son ensemble, il y a plus de 500 ans (v. imprimerie). Avant lui, on utilisait couramment des bois gravés pour imprimer des images avec des textes succincts : c’était l’impression xylographique.
L’impression directe de caractères en métal a été et reste encore la caractéristique de la typographie, dont le matériel et les techniques n’ont évolué que lentement pendant trois siècles, et plus rapidement au cours du XIXe s., jalonné par les progrès successifs de l’invention de la presse mécanique, de la clicherie, de la presse rotative, de la photogravure. La typographie, à peu près le seul procédé d’impression de textes jusque vers 1900, se trouve de plus en plus concurrencée par l’offset*, et dans une moindre mesure par l’héliogravure*. Elle reste cependant le mieux connu des procédés et le plus souple d’emploi. La grande diversité de ses presses à imprimer et surtout la grande diversité de ses formes d’impression permettent une adaptation à tous les genres de travaux, depuis les
cartes commerciales jusqu’aux revues de luxe ou aux quotidiens.
Impression en
typographie
La presse de Gutenberg était constituée par un plateau horizontal en bois sur lequel était posée la forme d’impression, assemblage de caractères. On plaçait le papier par-dessus et la pression était donnée par un autre plateau, ou platine, qu’une vis en bois faisait descendre.
Ce type de pression plan contre plan se retrouve de nos jours dans les presses à platine, de petit format. Au début du XIXe s. sont apparues les premières presses à cylindre, où la pression est donnée par un cylindre qui entraîne le papier et sous lequel se déplace la forme d’impression plane. Les presses à cylindre ont eu de nombreuses variantes mécaniques, et sont largement utilisées aujourd’hui. Les rotatives, où la forme d’impression est elle-même fixée sur un cylindre, offrent l’avantage d’une plus grande rapidité. Les rotatives à journal, qui impriment sur du papier en bobines, ont été depuis un siècle l’objet de perfectionnements downloadModeText.vue.download 9 sur 635
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constants. Les rotatives à feuilles essaient depuis les années 1950 de concurrencer les machines offset.
Le papier reçoit directement l’encre de la forme, sur laquelle il est pressé.
La netteté et la précision de l’image ainsi décalquée caractérisent la frappe de la machine. Une pression insuffisante donnerait une image faible, avec des parties mal encrées, une pression exagérée écraserait l’encre sur le papier. Pour éviter le passage du papier entre deux surfaces dures, les presses typographiques portent sur leur platine ou leur cylindre un habillage, garnissage relativement souple constitué par une superposition de feuilles de papier, de carton ou de tissu caoutchouté.
L’emploi de clichés en caoutchouc ou en plastique souple laisse une plus grande latitude au conducteur pour le
réglage de sa machine. Il faut que tous les éléments imprimants exercent sur le papier une pression autant que possible égale par unité de surface. Or, la majeure partie des formes d’impression ne sont pas homogènes ; elles contiennent des caractères neufs ou vieux, des filets, des clichés tramés. Aussi doit-on d’abord amener toutes leurs surfaces sur un même plan, à la hauteur d’impression, ou hauteur en papier ; c’est le but de la mise de niveau. Puis il faut leur donner de petites différences de hauteur, de l’ordre de ± 0,02 mm, en fonction de leur pourcentage de surface imprimante : c’est la mise de puissance. L’ensemble de ce travail sur la forme d’impression constitue la mise en train, vieille habitude en typographie. L’imprimeur du XVIe s. collait déjà sur sa platine des petits morceaux de parchemin ou de papier pour compenser les défauts de la forme et ceux de la presse. Actuellement, les imprimeurs font encore certaines mises en train par découpage manuel de papier pelure. Mais c’est une perte de temps sur la machine à imprimer. L’usage s’est répandu de contrôler la hauteur des éléments de la forme d’impression et de préparer celle-ci avant son calage sur la presse. C’est la prémise en train, travail qui va de pair avec l’imposition et qui utilise les méthodes dites « de la protométrie » : tirage d’épreuves sur des presses de précision, mesures de hauteur avec des comparateurs, confection par des procédés mécaniques et chimiques des feuilles de mise en train qui seront placées dans l’habillage de la presse.
Caractéristiques de la
typographie
Elle permet d’imprimer sur toutes sortes de papiers, à condition d’adapter la grosseur de trame des clichés au lissé de leur surface : textes seuls sur papier bouffant, trame grossière sur le papier satiné des journaux, trame fine sur du papier couché, où les fins détails sont nettement reproduits. L’aspect des imprimés, mis en pages avec des éléments rigides, a une allure géo-métrique et classique ; les textes sont bien nets. On imprime souvent sur la composition elle-même, qu’on appelle le mobile ; la forme d’impression est
alors peu coûteuse. On peut y apporter des corrections, des changements, la conserver pour un nouveau tirage. En plus de l’impression proprement dite, les presses typographiques peuvent faire du numérotage, de la perforation, du découpage, du gaufrage ; de robustes presses à platine sont construites spécialement à cet effet.
Le procédé convient toujours bien aux petits tirages, mais la nécessité de la mise en train et la faible vitesse des presses à mouvement alternatif l’handicapent vis-à-vis de l’offset. Procédé traditionnel d’impression de livres, on l’emploie aussi pour l’impression de périodiques à petit ou moyen tirage, de travaux de ville (cartes, têtes de lettres), de catalogues, d’étiquettes, de billets.
Mis à part les imprimeries de presse, les imprimeries typographiques sont actuellement de petites ou moyennes entreprises qui ont des ateliers de composition, d’impression, de façonnage simple et qui font appel à des entreprises spécialisées pour la photogravure et pour des travaux particuliers.
Nombre d’entre elles ont acheté des petites machines offset et impriment par les deux procédés. Ayant souvent une clientèle locale, elles peuvent lui offrir des services tels que conception des imprimés, présentation de maquettes, réapprovisionnement rapide, fourniture d’articles de papeterie.
G. B.
F Clicherie / Composition / Imprimerie / Photogravure / Presse / Rotative.
& A. Bargilliat, Typographie, impression (Institut nat. des industries et arts graphiques, 1956 ; 5e éd., 1968). / G. Baudry et R. Marange, Comment on imprime (Dunod, 1956 ; 4e éd., 1971). / E. Kollecker et W. Matuschke (sous la dir. de), Der moderne Druck (Hambourg, 1956 ; 2e éd., 1958). / A. Javet et H. Matthey, Typographie (École romande de typographie, Lausanne, 1967). / V. Strauss, The Printing Industry (New York, 1967).
Tyr
Antique métropole phénicienne, située en bord de mer, entre Beyrouth et Haïfa, au pied du Liban. C’est l’ac-
tuelle Sour (Sūr), dont le nom arabe signifie « rempart ».
La ville phénicienne était située en partie dans une île proche de la côte, mais l’agglomération primitive se trouva d’abord dans la colline voisine, le Tell al-Ma’cheek, qui demeura par la suite un lieu vénéré. On y voit une nécropole phénicienne dont les tombes rupestres portent le signe de Tanit.
La tradition rapportée par Hérodote situe la fondation de la ville et de son temple de Melqart vers 2750 av. J.-C.