serves du nord de l’État.
Les possibilités agricoles sont limitées par la sécheresse, qui règne sur une grande partie de son territoire ; les précipitations, trop irrégulières, ne permettent qu’un élevage extensif des ovins pour la laine, et le Nord-Ouest peut même être considéré comme de climat désertique.
La culture n’est possible que dans les zones qui jouissent d’un climat de type méditerranéen, en particulier dans les péninsules d’Eyre et de Yorke, ainsi que dans la région d’Adélaïde. Les cé-
réales couvrent la majeure partie des terres labourées, mais les rendements ne sont pas très élevés, et la récolte de blé ne représente que 14 p. 100 de celle de l’Australie (c’est-à-dire qu’elle est inférieure à 2 Mt). Les exploitants ont tendance à diversifier leurs activités et à pratiquer le mixed farming, c’est-à-dire à ajouter au blé un élevage des moutons rendu plus intensif par l’amélioration des pâturages. Dans les monts Lofty, les précipitations sont insuffisantes pour permettre l’élevage des vaches laitières et les cultures fruitières. La vallée de Barossa possède un beau vignoble créé au XIXe s. par des paysans originaires d’Allemagne. Le long du Murray, en particulier dans le district de Renmark, 50 000 ha ont été
mis en irrigation ; de petites exploitations pratiquent une culture intensive des arbres fruitiers (poiriers, pêchers) et surtout des agrumes, et possèdent des vignobles qui permettent la production de raisins secs et de vins. À
l’extrémité sud de l’État, la région de Mount Gambier a quelques vignes, des fermes d’élevage et de grandes forêts de pins de reboisement. Les ressources de la mer sont assez mal exploitées ; toutefois, Port Lincoln reçoit 70 p. 100
des thons pêchés par des bateaux
australiens.
Les gisements d’Iron Knob et d’Iron Monarch, dans le nord de la péninsule d’Eyre, fournissent un minerai de fer de haute teneur (65 p. 100), qui constitue une matière première essentielle pour la sidérurgie de la côte pacifique (Newcastle et Port Kembla). Grâce au charbon à coke importé de Nouvelle-Galles du Sud, une partie du minerai est travaillé sur place dans les hauts fourneaux de Whyalla, et l’acier produit est utilisé dans des chantiers de construction navale qui sont les plus importants d’Australie. Le charbon de Leigh Creek (2 Mt par an) est de qualité médiocre : il est brûlé dans la grande centrale thermique de Port Augusta. Un gisement de gaz naturel a été découvert dans le nord de l’État, à Gid-gealpa, et un gazoduc de 770 km approvisionne Adélaïde. Il existe également des gisements d’uranium, et, sur la côte, de vastes salines fournissent 80 p. 100 du sel australien. De plus, c’est par Port Pirie que sont exportés la plupart des métaux non ferreux produits par le gisement de Broken Hill, situé en Nouvelle-Galles du Sud ; une grande fonderie de plomb a été installée à Port Pirie.
La valeur de la production des indus-
tries de transformation a plus que doublé au cours des dix dernières années, et sa part dans le revenu de l’État est aujourd’hui supérieure à celle du secteur primaire ; presque toutes les usines sont situées dans l’agglomération d’Adélaïde. Mais l’immensité du pays pose de difficiles problèmes de communications. Il existe plus de 6 000 km de voies ferrées, mais avec trois écartements de rails différents, et les chemins de fer se consacrent de plus en plus au transport des produits miniers.
L’avion prend la place principale dans le trafic des passagers à longue distance, d’autant qu’il y a seulement 14 000 km de routes asphaltées. Sauf autour d’Adélaïde, le réseau routier est surtout constitué de pistes poussié-
reuses. Le vide de certains territoires a permis l’installation d’une vaste base de lancement pour fusées à Woomera, dans le Nord-Ouest. Il a permis aussi de délimiter des parcs nationaux dans des régions pittoresques telles que la Flinders Range ou l’île de Kangaroo.
A. H. de L.
F Adélaïde.
Australie-
Occidentale
En angl. WESTERN AUSTRALIA, État
d’Australie ; 2 527 621 km 2 ;
1 084 000 hab. Capit. Perth*.
L’Australie-Occidentale est le
plus vaste des États australiens (près du tiers de la superficie du pays). Sa superficie représente presque cinq fois celle de la France, mais elle est très peu peuplée : la densité de la population dé-
passe à peine 1 habitant pour 3 km 2. Or, la seule agglomération de Perth groupe environ les deux tiers de la population totale de l’État (739 000 hab.). Perth exclu, la densité moyenne tombe alors à 1 habitant pour 7 km 2.
Jusqu’à une époque récente, cette partie de l’Australie s’est trouvée très isolée, même des autres parties du pays. Le peuplement a été particulièrement faible et tardif : la petite colonie de Perth a été fondée en 1829, mais il n’y avait encore que 46 000 Européens en 1890. La découverte de l’or a provoqué un certain afflux d’immigrants, mais les conditions difficiles de l’extraction ont rapidement découragé les chercheurs individuels. La population de l’État a atteint tout de même 239 000 personnes en 1904. Les arrivées se sont ralenties ensuite, et le manque de main-d’oeuvre a entravé le développement économique. Comme
dans le reste de l’Australie, une immigration plus active a eu lieu depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais, bien que le taux d’accroissement de la population soit élevé (2 p. 100 environ par an), le point de départ était trop bas pour que l’insuffisance du peuplement puisse s’atténuer rapidement.
Dans ce pays immense et vide,
quelques groupes d’aborigènes ont pu rester à l’écart de la civilisation occidentale, 2 000 environ mènent toujours une vie de chasseur semi-nomade.
Mais la plupart se sont fixés à proximité d’établissements européens. En comptant les métis, leur nombre ne dépasse pas 20 000.
La mise en valeur du pays est gênée non seulement par l’insuffisance du peuplement, mais aussi par la médiocrité des conditions de climat et de sol.
Sur d’immenses territoires règne un downloadModeText.vue.download 12 sur 583
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 3
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climat subdésertique. Dans les déserts de Victoria, de Gibson et de Canning, des plateaux rocheux dénudés alternent avec de vastes massifs de dunes, que couvrent irrégulièrement des touffes d’herbes coupantes (spinifex) et des buissons épineux ; sur le plateau de Nullarbor, l’absence d’eau est totale, et les quelques puits qui ont été forés atteignent des nappes souterraines trop salées pour être utilisables. Par contre,
au nord, dans le district de Kimberley, les pluies tropicales d’été (décembre à mars) permettent un élevage extensif du gros bétail (plus d’un million de têtes) dans d’immenses domaines. Les possibilités d’irrigation ne sont pas né-
gligeables : la vallée de la rivière Ord a été aménagée, et quelques colons y cultivent surtout du coton. Mais c’est le sud-ouest de l’État qui fournit la majeure partie de la production agricole : le climat est de type méditerranéen, avec des hivers doux et pluvieux, des étés chauds et secs. En bordure de la mer, les plaines côtières, souvent irriguées, fournissent les fruits et légumes nécessaires à la capitale et permettent un élevage actif des vaches laitières. À
l’est de Perth, sur le plateau cristallin, une bande de terrain de 200 à 300 km de large reçoit encore suffisamment de pluies pour permettre la culture du blé.
Au-delà, dans le Salinaland plus aride, la culture disparaît, et seul l’élevage très extensif des mérinos peut réussir ; le troupeau d’ovins de l’État est de 27 M de têtes.
Au total, l’agriculture de l’Australie-Occidentale permet d’importantes exportations de blé vers l’Asie (Chine, Japon) et de laine vers l’Europe occidentale, mais seulement 16 p. 100 de la population totale est considérée comme rurale. Dans ce chiffre sont compris ceux qui exploitent les belles forêts d’eucalyptus (Jarrah, Karri), qui couvrent 1 800 000 ha dans le Sud-Ouest. Quant à la pêche, elle reste très secondaire ; celle des langoustes alimente des exportations vers les États-Unis. Il ne reste plus qu’une station de chasse de la baleine (Frenchman Bay, 600 baleines tuées par an) ; la pêche et la culture des huîtres perlières sont localisées dans le golfe d’Exmouth et la région de Broome.