Le commerce
Les exportations représentent 13 p. 100
du produit national brut. Bien qu’il s’agisse d’un pays développé, le commerce repose toujours sur l’exportation de matières premières : les produits agricoles gardent la prépondérance, mais leur part dans les ventes austra-
liennes a diminué, en raison de la diversification des exportations. En 1973, la valeur des exportations agricoles a avoisiné 3 000 millions de dollars australiens, soit environ la moitié de la valeur totale de la production agricole.
L’Australie est le premier fournisseur de laine du monde, mais la part de la laine dans les exportations est tombée de 43 p. 100 en 1949 à 16 p. 100
en 1973 ; de même, le blé et la farine ne représentent plus que 5 p. 100 au lieu de 18 p. 100, les produits laitiers 2 p. 100 au lieu de 7 p. 100. Par contre, le pourcentage de la viande s’est accru (13 p. 100 au lieu de 5 p. 100), de même que celui du sucre (5 p. 100 au lieu de 2 p. 100). L’essor de l’industrie minière s’est naturellement accompagné d’une hausse importante du pourcentage des exportations (de 6 p. 100
à plus de 20 p. 100), qui, en 1973, ont dépassé la valeur de 1 milliard de dollars et doivent s’accroître considérablement dans les années futures. Les exportations de produits manufacturés ne jouaient jadis qu’un rôle insignifiant (5 p. 100 en 1949) ; leur part devient maintenant appréciable (15 p. 100) et souligne le développement industriel australien.
Les importations comportent des
matières premières et des combus-
tibles (47 p. 100), des biens d’équipement (29 p. 100), des produits de consommation (16 p. 100). La part des produits manufacturés est donc assez faible, ce qui prouve une fois encore l’activité industrielle du pays, mais elle ne diminuera guère plus, parce que les besoins des consommateurs ne cessent de se diversifier. Les achats des matières premières doivent continuer à s’accroître, mais, dans le domaine des combustibles, les importations de produits pétroliers vont se stabiliser ou diminuer grâce aux récentes dé-
couvertes d’hydrocarbures, évolution qui permettra de mieux équilibrer une balance commerciale presque toujours déficitaire.
Le commerce de l’Australie est
devenu de plus en plus mondial, et la part des échanges avec l’Asie a considérablement augmenté au cours des dernières décennies : en 1973, plus de
40 p. 100 des exportations australiennes ont été dirigées vers l’Asie, et le Japon est devenu le premier client de l’Australie (30 p. 100). L’Europe, malgré ses gros achats de laine, n’absorbe plus que le quart des ventes australiennes (Grande-Bretagne 10 p. 100, Allemagne de l’Ouest 4 p. 100 et France 3 p. 100). Les États-Unis viennent en deuxième position comme client de l’Australie (11 p. 100), dont ils sont le principal fournisseur (15 p. 100).
Le niveau de vie
Le quart du produit national brut est investi en biens d’équipement, ce qui représente un taux très élevé. Afin d’encourager les investissements, le gouvernement a autorisé les industriels à déduire de leur revenu imposable 120 p. 100 des acquisitions de biens d’équipement. Mais, malgré
ces efforts, l’épargne australienne ne parvient à financer que 88 p. 100 des investissements ; le reste doit provenir de l’étranger, et, de 1945 à 1966, les investissements étrangers ont repré-
senté environ 25 milliards de francs, dont 49 p. 100 sont venus de Grande-Bretagne et 38 p. 100 de l’Amérique du Nord (États-Unis et Canada). Le montant global des apports de capitaux a ré-
cemment considérablement augmenté (5,5 milliards de francs en 1968) ; le recul des Britanniques est largement compensé par l’accroissement des
investissements réalisés par les États-Unis et le Japon, mais une partie de ces capitaux sont des investissements de portefeuille ; il faut y ajouter des apports technologiques importants. Il est certain que la stabilité des structures politiques, l’expansion continue de l’économie, la qualité de la main-d’oeuvre placent l’Australie parmi les pays qui attirent le plus les capitaux ex-térieurs. Environ 500 entreprises sont totalement étrangères, mais le gouvernement australien favorise surtout les entreprises mixtes avec participation australienne en matière de financement et de gestion. Le gouvernement et les grandes banques ont créé récemment l’Australian Resources Development Bank, dont l’objectif est d’aider les compagnies australiennes et leurs associés étrangers dans les grands projets de développement du pays. Dans tous
les domaines de l’économie, les entreprises profitent du remarquable travail downloadModeText.vue.download 8 sur 583
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 3
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réalisé par la Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization, créée en 1926, dont l’essor a été particulièrement spectaculaire au cours des deux dernières décennies. Pour proté-
ger les nouvelles industries, la Commission des tarifs douaniers établit une protection plus ou moins temporaire sur certaines productions. Cette production peut intéresser aussi bien des produits agricoles (le sucre par exemple) que des produits industriels (acier, certains produits chimiques de base, matériel électronique, etc.).
Les investissements étrangers compensent une partie du déficit commercial et contribuent à l’équilibre de la balance des paiements. Toutefois, les profits réalisés par les sociétés étrangères ne sont pas totalement réinvestis sur place, et la tendance au rapatrie-ment des bénéfices préoccupe les autorités, qui souhaiteraient également une certaine diversification dans les pays fournisseurs de capitaux. En 1968, sur 320 millions de dollars australiens, 200 millions ont fait l’objet de rapatriement ; le régime des changes est en effet libéral. Le système fiscal est très simple : il n’existe pas de taxe sur le capital ; pour les dividendes, une taxe est retenue à la source.
Quant à l’impôt sur le revenu, il est proportionnel et progressif : il atteint les deux tiers des revenus des tranches les plus élevées (au-dessus de 176 000 francs). Il s’ensuit un certain nivellement de la société, les grosses fortunes étant assez rares et les gens misérables encore plus. Depuis plusieurs années, le nombre de chômeurs est resté à un niveau extrêmement bas, et l’Australie a parfaitement intégré les New Australians arrivés chaque année dans le pays.
L’Australie a joué le rôle de pionnier dans la législation du travail ; elle reste
encore aujourd’hui un des pays les plus avancés du monde au point de vue social. La semaine de 40 heures en cinq jours est générale. Il existe trois semaines de congés annuels et dix jours de fêtes légales qui réduisent encore la durée effective du travail. En cas de maladie, le salarié a droit à une semaine payée par année de service dans l’entreprise. Au bout de quinze ans passés au service du même employeur, le salarié a un congé exceptionnel de trois semaines. Les femmes âgées de plus de 60 ans et les hommes âgés de plus de 65 ans qui résident sur le territoire australien depuis au moins dix ans perçoivent une retraite. Trois cent cinquante syndicats défendent les inté-
rêts des travailleurs, mais se refusent à intervenir dans les problèmes politiques. Un salaire minimum garanti est fixé dans chaque ville et pour chaque profession. L’Australie est un pays à haut niveau de vie, plus élevé que celui de l’Europe occidentale. En 1967, le salaire moyen était de 1350 francs par mois. Le salaire féminin est au minimum de 75 p. 100 du salaire masculin (une part importante [40 p. 100] des femmes mariées sont salariées).
La sécurité sociale est bien organisée, et l’Australie est un des pays où les services médicaux sont le mieux assurés. On compte 15 000 médecins, soit une proportion de 1 pour 800 habitants, et les domaines isolés sont desservis par des médecins volants ; certains d’entre eux ont leur clientèle répartie sur plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés. En plus des cliniques privées, il existe 750 hôpitaux publics.