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P. G.

Der Schriftsteller Heinrich Böll, ein bio-graphisch-bibliographischer Abriss (Cologne, 1960).

Bologne

En ital. BOLOGNA, v. d’Italie, capit.

de la région de l’Emilie-Romagne ; 494 000 hab.

Bologne est un important centre

commercial, industriel, administratif et universitaire. C’est aussi un noeud de communications essentiel entre l’Italie du Nord et l’Italie centrale et méridionale.

Les conditions géographiques ont

fixé très tôt les hommes sur l’emplacement actuel de Bologne. La situation est favorable, car l’obstacle de l’Apennin est ici moins rigoureux grâce à la présence de cols (Porretta, monte Ci-terna, Futa) ouvrant la route de la Toscane. Bologne, outre sa position sur la Via Emilia joignant Milan à l’Adriatique, commande ainsi la liaison nord-sud, empruntée par les voies ferrées et l’autoroute du Soleil. La ville, à 55 m d’altitude, se trouve au contact des derniers contreforts de l’Apennin et de la fertile plaine padane, entre le fleuve Reno et le torrent Savena ; ce site, à l’abri des inondations des rivières, permettait dans le passé une défense aisée.

Les documents archéologiques prouvent la présence humaine dès le Néolithique. Au VIe s. av. J.-C., une ville étrusque (Felsina) s’y élève, détruite ensuite par les Gaulois. En 189 av. J.-C., les Romains y placent un castrum (Bononia), qui devient un centre commercial et agricole notable.

De nouveau détruite lors des invasions barbares, soumise à diverses dominations, réduite à l’état de misérable bourgade, Bologne renaît avec le mouvement communal médiéval. À la fin du XIe s., elle devient, grâce à son université, un foyer culturel de rayonnement européen. Elle atteint son apogée au XIVe s. et compte alors 55 000 habitants. Ses progrès sont, par la suite, plus lents, et, au moment de l’unité italienne, Bologne dépasse à peine 100 000 habitants. La mise en place du chemin de fer (1859) et celle des activités industrielles vont, toutefois, lui donner une vigoureuse impulsion.

Les différentes parties de la ville témoignent des phases de ce développement. Le centre présente un réseau de voies en damier, vestiges de l’ancien castrum romain. Les faubourgs médiévaux avaient été inclus au XIVe s.

dans une enceinte de murailles ayant le tracé d’un polygone irrégulier ; démolis en 1902, ces murs ont fait place à un anneau de boulevards extérieurs. Cette vieille ville est évidemment la partie la plus pittoresque de l’agglomération, avec ses vieux palais et ses rues à arcades. Des faubourgs ont été incorporés (San Ruffilo, Arcoveggio, Ber-tallia, Borgo Panigale). Des quartiers nouveaux au plan régulier ont surgi, d’abord au nord, au contact de la gare (Bolognina, Casalrata), puis le long des routes quittant Bologne. Dans la plaine, il s’agit de quartiers de résidences modestes ou de zones industrielles, tandis que, sur les collines, au sud, se portent les constructions plus aisées. Des communes, comme Casalecchio di Reno au sud-ouest ou San Lazzaro di Savena au sud-est, sont atteintes par l’expansion urbaine, et toutes les communes contiguës sont désormais intéressées par le développement de la ville. La

« Grande Bologne », dotée d’un plan intercommunal, couvre 17 communes et dépasse 600 000 habitants.

Ces progrès sont liés aux fonctions

qu’exerce Bologne. La population active approche 200 000 personnes, dont 3 p. 100 dans l’agriculture, 45 p. 100

dans l’industrie, 52 p. 100 dans le secteur tertiaire.

La fonction industrielle n’est donc pas négligeable. Comme il est normal pour une cité dominant une région agricole prospère, l’industrie alimentaire est présente (sucreries, conserveries).

De même, la desserte commerciale de la région entraîne la fixation d’entreprises diverses, en particulier pour la fabrication d’articles vestimentaires et de chaussures. Le secteur prédominant est celui de la mécanique (machines pour emballages [90 p. 100 de la

production italienne], machines-outils, machines automatiques, matériel électronique). L’entreprise moyenne domine, née le plus souvent de l’initiative locale. Cependant, dans certains cas, l’intrusion du capital étranger a été décisive.

La fonction tertiaire est plus caractéristique. Sur le plan commercial, Bologne est un centre très actif, avec de nombreux grossistes ; elle assure le transit et l’emballage de produits alimentaires redistribués dans tout le pays. La plupart des services de haut niveau y existent. Les banques locales (Credito Romagnolo) et le journal Il Resto del Carlino assurent à la ville une hégémonie régionale ainsi que certaines administrations supraprovin-ciales (le district ferroviaire notamment). L’université a également un rôle essentiel. Avec 17 000 étudiants, elle est la quatrième d’Italie par le nombre des inscrits, et son ancienneté lui vaut une grande renommée. Enfin, il faut souligner la fonction touristique de passage, car Bologne est une des plus belles villes médiévales de l’Italie du Nord, avec de nombreuses oeuvres d’art et des restaurants appréciés. C’est un exemple de ces solides capitales régionales qui jalonnent l’Italie.

E. D.

F Émilie-Romagne.

I. B. Supino, L’Arte nelle chiese di Bologna, Secoli VIII-XIV (Bologne, 1932). / A. Raule, Archi-tetture Bolognesi (Bologne, 1952). / U. Beseghi, Introduzione alle chiese di Bologna (Bologne,

1956). / R. Renzi, Bologna, una cittā (Bologne, 1960). / A. Emiliani, La Pinacoteca nazionale di Bologna (Bologne, 1967).

Bologne, ville d’art

Bologne a été l’un des principaux foyers artistiques de l’Italie du Nord. Le noyau ancien de la ville actuelle garde à peu près intact son plan circulaire, ses rues rayonnantes le long desquelles des promenoirs à arcades plantent un décor de noble allure.

Il doit sa couleur à l’emploi constant de la brique, souvent enrichie de marbres ou d’ornements moulés en terre cuite. Églises et palais, de même que les musées (Museo civico et Pinacoteca nazionale), abondent en oeuvres d’art attestant l’éclat des écoles locales de sculpture et de peinture.

BOLOGNE MÉDIÉVALE

De son passé de ville étrusque, puis romaine, de même que du haut Moyen Âge, Bologne n’a gardé que de faibles traces.

Son histoire artistique commence avec la formation de la commune, dont l’apogée se situe au XIIe et au XIIIe s. C’est alors que Bologne acquiert une renommée internationale de ville savante grâce à son studio, la plus ancienne université d’Europe. L’art roman est représenté par le complexe de San Stefano, assemblage de plusieurs petites églises de tradition lombarde (XIe-XIIe s.). Vers la même époque, l’aristocratie commença à fortifier ses demeures au moyen de très hautes tours carrées (tours penchées degli Asinelli et Garisenda). La torre dell’Arengo est le témoin du palais que la commune se fit bâtir au début du XIIIe s. et qui, transformé au XVe s., devint le palais du Podestat ; vers 1245, la commune s’installa dans un nouveau palais, dit palazzo di Re Enzo, franchement gothique avec ses fenêtres en arcades subdivisées.

C’est aussi au XIIIe s. que le style gothique s’empara de l’architecture religieuse sur l’initiative des dominicains et des franciscains. L’église San Domenico, transformée au XVIIIe s., garde un témoignage capital de la sculpture gothique, le tombeau, ou arca, du saint, par Nicola* Pisano et ses aides.

San Francesco conserve sa structure gothique d’influence française.

Le XIVe et le début du XVe s. virent l’effacement de la commune au profit de tyrans successifs, mais l’épanouissement de l’art