Выбрать главу

vit dans ses souvenirs. La révolution

de 1830 donnera à tous l’espoir de voir renaître la dynastie impériale. Espoir vite déçu : la monarchie de Juillet s’installe. Après la mort de l’Aiglon downloadModeText.vue.download 535 sur 583

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 3

1632

(1832), Louis Napoléon, le dernier fils de Louis et d’Hortense, se considère, du fait de la carence de ses oncles, comme le seul candidat à l’Empire. Il sera proclamé empereur en 1852, sous le nom de Napoléon III.

A. M.-B.

F Empire (premier) / Napoléon Ier / Napoléon III.

La famille : F. Masson, Napoléon et sa famille (Ollendorff, 1897-1919 ; 13 vol.). /

F. Charles-Roux, Rome, asile des Bonaparte (Hachette, 1952). / J. Valynseele, le Sang des Bonaparte (chez l’auteur, Paris, 1954).

/ J. L. Rioux, les Bonaparte (Éd. Rencontre, Lausanne, 1968). / J.-P. Garnier, l’Extraordinaire Destin des Bonaparte (Perrin, 1969).

Letizia : L. Peretti, la Mère de l’Empereur : Letizia Bonaparte (Plon, 1932 ; nouv. éd., Fayard, 1959). / A. Augustin-Thierry, Madame Mère (A. Michel, 1939). / A. Decaux, Letizia, mère de l’Empereur (S. F. E. L. T., 1949) ; Letizia, Napoléon et sa mère (Perrin, 1969). / M. Stirling, A Pride of Lions (Londres, 1961 ; trad.

fr. Letizia Bonaparte, Buchet-Chastel, 1963).

Joseph : B. Nabonne, Joseph Bonaparte (1768-1844) [Hachette, 1949]. / G. Girod de l’Ain, Joseph Bonaparte (Perrin, 1970).

Lucien : F. Pietri, Lucien Bona-

parte (Plon, 1939) ; Lucien Bona-

parte à Madrid (1801) [Grasset, 1951].

Louis : D. Labarre de Raillicourt, Louis Bonaparte, roi de Hollande, frère et père d’empereurs (Peyronnet, 1963).

Jérôme : F. Berthet-Leleux, le Vrai Prince Napoléon (Grasset, 1932). / J. Bertaut, le Roi Jérôme (Flammarion, 1954).

Elisa : P. Fleuriot de Langle, Elisa, soeur de Napoléon Ier (Denoël, 1947).

Pauline : J. Kühn, Pauline Bonaparte (Plon, 1937). / P. Fleuriot de Langle, la Paolina, soeur de Napoléon (Éd. Colbert, 1946). / B. Nabonne, Pauline Bonaparte, 1780-1825 (Hachette, 1948). / S. Normand, le Coeur fidèle et infidèle de Pauline Bonaparte, princesse Borghèse (Grasset, 1952). / P. Chanlaine, Pauline Bonaparte (Buchet-Chastel, 1959). / M. Gobineau, Pauline

Borghèse, soeur fidèle (Amiot, 1959). / P. Dixon, Pauline, Napoleon’s Favourite Sister (Londres, 1964 ; trad. fr. Pauline Bonaparte, Fayard, 1965).

Caroline : M. Dupont, Caroline Bonaparte (Hachette, 1937). / J. Turquan, Caroline, soeur de Napoléon (Tallandier, 1954). / J. Bertaut, le Ménage Murat (Le Livre contemporain, 1958).

Bonaventure

(saint)

Théologien et philosophe (Bagnorea, Toscane, 1221 - Lyon 1274).

Sa carrière

Giovanni Fidanza, le futur saint Bonaventure, vint à Paris pour y poursuivre ses études à l’université, alors en plein essor créateur. De 1236 à 1242, il étudia les arts libéraux, puis la théologie.

En 1243, il entra chez les Franciscains : ceux-ci, retournant à l’Évangile, contestaient les structures féodales de l’Église et voyaient dans la pauvreté le principe de renouveau de la vie chré-

tienne, de même que la condition de la prédication apostolique. Pareille réforme s’inscrivait d’ailleurs dans la mutation profonde de la société.

Quand Bonaventure arriva à Paris, les frères mineurs, comme leurs homologues les frères prêcheurs, exprimaient la conscience religieuse et l’aspiration fraternelle des nouvelles générations. Ainsi ils se trouvaient comme naturellement dans les universités. La renaissance des lettres et des sciences antiques faisait de Paris une

« nouvelle Athènes ». Le roi Louis IX

présidait, depuis 1234, à cet essor.

Les Franciscains bénéficiaient de ses faveurs.

À partir de 1248, Bonaventure

enseigna au collège universitaire des Franciscains, où il devint maître régent (1253-1257). L’opposition des maîtres séculiers lui barra l’agrégation officielle à la faculté, et ce n’est que sous la pression du pape qu’il reçut la maî-

trise en 1257. Il venait alors d’être élu ministre général des frères mineurs.

Les devoirs de sa charge l’écartèrent de l’enseignement ; il resta cependant en contact actif avec le mouvement des idées, et à plusieurs reprises il interviendra dans des conférences

universitaires.

Lorsqu’il prit le gouvernement de son ordre, dont l’extension et l’institutionnalisation croissante posaient le difficile problème de la fidélité à l’idéal primitif, Bonaventure dut affronter et dominer l’opposition de deux courants, les uns consentant à une évolution institutionnelle et théologique, tandis que les autres, les « spirituels », s’en tenaient aux premières intuitions. Bonaventure présenta la Legenda major de la vie de saint François, « oeuvre moins historique que spirituelle » (J. Bougerol) ; il dota l’ordre de constitutions, au chapitre de 1260, à Narbonne.

Son oeuvre personnelle réalise par ailleurs, en une théologie systématique, la conceptualisation de la spiritualité franciscaine. Comme tous les maîtres de son temps, Bonaventure a composé une oeuvre abondante : cours à l’université ; commentaires de la Bible et des Sentences de Pierre Lombard ; questions disputées, exercice spécifique des maîtres ; enfin, entre plusieurs, deux opuscules, le Brevilo-quium, qui, comme le nom l’indique, est une présentation concise de la théologie, et l’Itinerarium mentis ad Deum, son chef-d’oeuvre, composé en 1259

en expression de ses méditations sur le mont Alverne, le haut lieu de la prière de saint François.

Nommé cardinal évêque d’Albano

en 1273, Bonaventure participa activement au concile oecuménique de Lyon, en 1274, au cours duquel il mourut.

L’Église le canonisa en 1482, et le proclama docteur en 1587.

Sa pensée

La pensée de Bonaventure est expressément religieuse et théologique ; elle ne peut cependant se définir, en mé-

thode et en contenu, que par référence à la philosophie qu’elle met en oeuvre.

Lorsqu’il commença à enseigner

à Paris, la marée de l’aristotélisme submergeait déjà le terrain, en même temps que la séduction de l’Antiquité pénétrait la raison et les sensibilités.

Depuis plusieurs années, non sans vives réactions, Roger Bacon* et

Albert* le Grand enseignaient publiquement les textes du Stagirite ; les traités scientifiques, mathématiques, astronomiques, enrichis par les Arabes, étaient partout diffusés, minant le goût du merveilleux : le droit romain ratio-nalisait la justice et la politique. Les moeurs cédaient au naturalisme, avec ses ambiguïtés pour le chrétien. La réaction évangélique de Bonaventure, fils de saint François, anime et définit sa théologie comme intelligence de la foi.

Bonaventure refuse l’autonomie du savoir rationnel qu’implique l’aristotélisme ; la sagesse émane de la foi de telle manière que toute discipline de l’esprit est par elle assimilée et ramenée à son principe divin. C’est donner à l’augustinisme traditionnel une armature spéculative qui renforce l’opposition à l’aristotélisme.

Bonaventure connaît bien Aristote, et le met en oeuvre efficacement ; mais c’est en l’instrumentalisant au service de sa théologie. C’est là la clef non seulement de ses démarches personnelles, mais aussi de ses réactions dans les conflits en cours. Ainsi on a pu parler de « métaphysique de la mystique chré-