Выбрать главу

mois après, celui-ci lui ouvre son atelier lors de leur retour à Paris. C’est alors que les deux artistes exercèrent l’un sur l’autre l’influence la plus vive, Bonington peignant des sujets orien-talistes, le Chibouk (Dublin, National Gallery), l’Odalisque au palmier (1827, Louvre).

En 1826-27, Bonington accomplit un nouveau voyage, en Italie cette fois et surtout à Venise, qui fut une véritable révélation pour le génie de coloriste du peintre. L’aquarelle du Colleone (Louvre), le tableau intitulé l’Espace (musée de Reims), les toiles du Quai des Esclavons (Louvre), du Palais des Doges (Londres, Tate Gallery), de la Vue de l’Adriatique (Louvre) fixent les éléments atmosphériques les plus diffus, annonçant l’impressionnisme.

Lorsque Bonington rentre à Paris, en 1827, il est déjà très atteint par la tuberculose. Il expose au Salon parisien ainsi qu’à la Royal Academy de Londres, puis à la British Institution en 1828. Ces deux dernières années sont consacrées à la peinture d’histoire dans le goût de Walter Scott, de Goethe ou d’Alexandre Dumas : Anne d’Autriche et Mazarin (Louvre), François Ier et la duchesse d’Étampes (Londres, Wallace Collection).

À partir de 1830, l’art de Bonington sera l’objet de nombreuses imitations, et le terme de « boningtonisme »

désignera un nouveau type de paysage romantique inspiré par l’artiste prématurément disparu.

P. H. P.

A. Shirley, Bonington (Londres, 1941). /

Catalogue d’exposition : Bonington, musée Jacquemart-André, Paris (1966).

Bonn

Capit. de la République fédérale d’Allemagne, sur le Rhin ; 300 000 habitants.

Bonn est devenue capitale de la

République fédérale d’Allemagne par suite de la rivalité de Cologne et de Francfort qui, toutes deux, après la partition de l’Allemagne et la proclamation de la souveraineté de la République fédérale d’Allemagne en 1949, ont prétendu recueillir la succession de Berlin. Rien ne prédestinait cette ville universitaire et bourgeoise des bords du Rhin à devenir la capitale d’un État de 60 millions d’habitants.

Le nom de Bonn est d’origine pré-

romaine. À l’époque romaine, une

garnison y est installée. L’occupation franque ne fait pas sortir la bourgade de l’anonymat. Le XIIIe s. est plus brillant. Charles IV de Luxembourg est couronné roi de Germanie, en 1346, dans la cathédrale de Bonn. Située sur une terrasse du Rhin, la ville devient, à partir du XVIe s., la résidence des archevêques-Électeurs de Cologne.

La ville est détruite partiellement au cours des guerres du XVIIe s. Au siècle suivant, la fonction résidentielle prend de l’ampleur. De célèbres architectes, Enrico Zuccali et Robert de Cotte, travaillent aux constructions de l’Électeur. Beethoven dont la maison natale est conservée, naît dans la ville en 1770. Le dernier Électeur, Maximilien-François, fils de Marie-Thérèse d’Autriche, transforme en université, en 1786, l’Académie créée en 1777. Les professeurs de l’université joueront un rôle important lors de la révolution de 1848. Au cours des hostilités de la guerre de 1939-1945, la ville subit de graves bombardements qui détruisent partiellement le vieux noyau urbain.

C’est en septembre 1949 que se

réunit à Bonn la première assemblée de députés (Bundestag), qui proclama le 3 novembre 1949 Bonn capitale de la République fédérale d’Allemagne.

Cette promotion nécessita une révision de la conception de l’urbanisme dans le cadre de la reconstruction. Il s’agissait de faire de cette ville provinciale une ville politique et administrative susceptible de recevoir et d’héberger

de hautes personnalités étrangères et allemandes. Ministères, ambassades et légations durent trouver des abris provisoires en attendant des constructions définitives. Les hôtels et résidences bourgeoises ne suffirent pas.

Sans doute la Koblenzer Strasse n’a-telle pas l’allure de l’avenue Unter den Linden, mais les promenades le long du Rhin, les villas englouties dans les parcs de verdure donnent aux zones entourant le noyau urbain central un aspect de calme et de fraîcheur, cette dernière n’étant pas à dédaigner lors des journées surchauffées d’été. Le palais Schaumburg est la demeure du chancelier, la villa Hammerschmidt celle du président de la République. L’urbanisation des espaces verts et non bâtis de la ville a été lente jusque vers 1960-1962. Au fur et à mesure que la réunification des deux Allemagnes s’est estompée, la nécessité de développer davantage les services centraux et fé-

déraux a entraîné une nouvelle forme d’urbanisme. Le style rhénan traditionnel, avec ses villas et maisons peu élevées, cède la place aux buildings, tels la nouvelle chambre des députés et certains sièges d’assurances ou autres organismes tertiaires. La proximité de Cologne est un handicap certain, mais les nouvelles fonctions ont profité aux villes de Bad Godesberg et Beuel (rive droite). Ambassades et résidences de luxe essaiment sur les deux rives du Rhin, reliées par des ponts et de nombreux bacs.

Les paysages urbains présentent ces différents stades de l’évolution historique et politique. À la vieille ville, qui est marquée par le noyau centré sur la cathédrale et la place principale, fait suite un ensemble de quartiers du XIXe s., qui se sont développés après la construction de la voie ferrée Bonn-Cologne, en 1844, et l’essor universitaire et intellectuel (Académie agricole de Poppelsdorf, Rheinisches Landesmuseum). Vers 1900, l’aménagement d’une sorte de ceinture routière (Wittelsbacher Ring, Augustus Ring) introduisit, dans l’urbanisme bonnois, des aspects de grande ville. L’extension s’est faite moins vers le nord que vers le sud et l’ouest, englobant des villages, dont les noyaux subsistent (En-denich, Kessenich, etc.). Là, les villas du début du XXe s. contrastent avec les

constructions et lotissements récents.

Le réseau autoroutier passe à l’ouest de la ville et permet des relations faciles avec les autres villes rhénanes. Le chemin de fer, lui, constitue un obstacle important à la circulation intra-urbaine, aussi est-on en train de l’« enterrer », afin de supprimer tous les passages à niveau.

De 32 000 habitants en 1871, la population est passée à 82 000 en 1905 et à 100 000 en 1939. Le maximum était atteint en 1961, avec 144 000 habitants. Depuis, la ville connaît une forte augmentation du secteur tertiaire et un exode accru de la population aisée vers la périphérie. En 1968, la population était tombée à 138 000 habitants et le déclin ne semble pas enrayé.

Sur le plan économique, Bonn est

avant tout une ville de commerce et de services. L’industrie a toujours été faiblement représentée ; elle ne regroupe que 28,5 p. 100 des actifs, ce qui est, de très loin, le pourcentage le plus faible de toutes les villes de Rhénanie. Le commerce et les transmissions occupent 19 p. 100 des travailleurs.

Le secteur services et administrations concentre 51,8 p. 100 de l’ensemble de la population active, illustrant, sur le plan de la répartition socio-professionnelle, les fonctions gouvernementales prédominantes.

L’exode de la population au profit de la périphérie et le manque d’industries ont suscité un regroupement de Bonn, Bad Godesberg et Beuel, réalisant le « Gross-Bonn » avec environ 300 000 habitants. Cette fusion permet de résoudre le problème de l’aménagement de l’espace urbain rhénan et assure un meilleur équilibre des activités susceptibles d’apporter un dynamisme nouveau.

F. R.

E. Ennen et D. Höroldt, Kleine Geschichte der Stadt Bonn (Bonn, 1967).

Bonnard (Pierre)

Peintre français (Fontenay-aux-Roses 1867 - Le Cannet 1947).

Sa mère était alsacienne. Son père, d’origine dauphinoise, faisait fonction de chef de bureau au ministère de la Guerre. Après avoir obtenu sa licence en droit, Pierre Bonnard se présente sans succès au concours d’entrée dans l’administration de l’enregistrement.