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/ J. et H. Dauberville, Catalogue raisonné de l’oeuvre peint de Bonnard (Bernheim-Jeune, 1966-1973 ; 3 vol. parus). / A. Fermigier, Pierre Bonnard (Cercle d’art, 1969). / J. Clair, Bonnard (Screpel, 1975).

bonneterie

Tout vêtement ou sous-vêtement fabriqué en tissu à mailles. Par extension, industrie productrice de tissus et articles à mailles.

L’ensemble des tissus de mailles est généralement désigné sous le terme de tricot.

Historique

Les traces les plus anciennes des tricots, qui sont apparus beaucoup plus tard que les étoffes tissées, ont été découvertes parmi les ruines de Doura-Europos, en Syrie. Leur ancienneté remonterait au moins à l’an 256. Des objets tricotés ont été retrouvés dans des tombes égyptiennes des IIIe, IVe, Ve et VIe s. Selon certaines sources, les Chinois auraient été les premiers à connaître l’art du tricotage. En tout cas, il semble plausible d’admettre que l’art du tricotage nous soit venu d’Orient. En Europe occidentale, la connaissance et l’utilisation du tricot sont étroitement liées aux conquêtes arabes ainsi qu’aux croisades. Le Metropolitan Museum de New York pos-sède des tricots provenant d’Orient qui dateraient du XIIe ou du XIIIe s. Des gants tricotés auraient revêtu les mains du pape Innocent IV (v. 1195-1254). En 1505 est créée à Troyes la confrérie des bonnetiers qui fabriquent des bonnets

de laine. Plus tard, au XVIe s., on commence à fabriquer des bas tricotés. En 1589, un Anglais de Calverton, près de Nottingham, le pasteur William Lee (v.

1550-1610), invente le premier métier à tricoter, qui, pendant près de 250 ans, ne reçoit pratiquement aucune modification. Ne pouvant obtenir de la reine Elisabeth le privilège qui lui aurait permis de promouvoir une manufacture, William Lee s’établit à Rouen avec son frère James et six compagnons, mais la mort d’Henri IV ne lui permet pas de tirer profit des lettres patentes du roi.

Aussi, l’art de la bonneterie mécanique se perd-il en France, tandis qu’il prospère en Angleterre. Cependant, grâce à Jean Hindret qui, à l’instigation de Colbert, rapporte de Grande-Bretagne les downloadModeText.vue.download 540 sur 583

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 3

1637

secrets du métier à bas, Louis XIV peut créer une manufacture au château de Madrid à Neuilly. Cette manufacture fut le point de départ de l’implantation de la bonneterie mécanique dans plusieurs villes et régions de France.

Aspects techniques

Dans le tissage chaîne et trame, on obtient une surface textile en entrelaçant deux ensembles de fils, la chaîne et la trame, alors que les surfaces textiles obtenues par les techniques de tricotage sont dues à l’entrelacement de mailles. À moins d’être réalisés à partir de fils extensibles, les tissus chaîne et trame ne présentent que de très faibles allongements à la traction, tandis que les tricots, constitués de mailles, sont beaucoup plus déformables, même s’il ne s’agit pas de fils extensibles. On peut fabriquer les tricots selon deux techniques principales :

— le tricotage trame, ou tricotage à mailles cueillies, qui correspond, dans le cas de tricotage manuel, aux tricots obtenus avec des aiguilles à tricoter ;

— le tricotage chaîne, ou tricotage à mailles jetées, qui correspond aux tricots exécutés au crochet. Suivant le mode de fabrication, les produits de la bonneterie se divisent en deux grandes

classes : les articles proportionnés, encore appelés diminués, ou fully fashioned, et les articles coupés cousus.

y Les articles proportionnés sont en quelque sorte façonnés sur le métier lui-même. Grâce à des diminutions et à des augmentations, on fabrique des panneaux présentant, tombé métier, la forme qu’ils auront une fois assemblés. L’avantage résulte de ce que les pertes sont extrêmement limitées (inférieures à 5 p. 100).

y Les articles coupés cousus sont réalisés à partir de tricots fabriqués en pièces. Les métiers rectilignes produisent des pièces ouvertes, tandis que les métiers circulaires produisent des pièces tubulaires. Dans le cas des tricots en pièces, les pertes à la coupe sont assez importantes, mais la production est très élevée et très diversifiée. Il existe en effet de nombreux types de métiers (jersey, côte, interlock, Jacquard) qui permettent la fabrication d’autant de types d’articles distincts. De plus en plus, les bonnetiers sont actuellement amenés à livrer à l’industrie de la confection du tricot en pièces. Parallèlement, on voit se créer de nouvelles entreprises dont les fabrications sont entièrement destinées à la vente au mètre. Les mé-

tiers à mailles jetées et ceux à mailles cueillies peuvent être équipés de deux types principaux d’aiguilles : les aiguilles à clapet et les aiguilles à bec.

Comparaison et

développement des

techniques

Tricoteuses ou métiers rectilignes à aiguilles à clapet

Métiers à mailles cueillies, les tricoteuses sont les machines de bonneterie dont les possibilités sont le plus étendues. Leurs possibilités Jacquard sont les plus complètes. Leur automatisation est très poussée, mais leur productivité est faible. Elles peuvent être utilisées pour la fabrication de panneaux à bord-côte tenant. En raison de leur grande souplesse pour la production de mailles variées, la fabrication de tricots layette est encore en majeure partie assurée par des tricoteuses ou des ma-

chines rectilignes à mailles retournées.

Certaines fabrications peuvent exiger des possibilités Jacquard si étendues que le tricotage sur rectilignes reste valable même dans des jauges relativement fines comme les jauges 12 ou 14, la jauge correspondant au nombre d’aiguilles pour 1 pouce anglais, soit 25,4 mm ; c’est le cas pour les maillots de bain. Dans le domaine des grosses jauges (jusqu’à 7), ces métiers, même à faible cadence, sont suffisamment productifs pour être rentables, soit en Jacquard (pulls d’hiver), soit pour des articles plus simples tricotés sur machine à main. Les ouvrières, très habiles, produisent sur ces machines des panneaux fantaisie (mailles chargées, mailles coulées, chevalement, etc.).

Par poinçonnage, elles font des augmentations et des diminutions pour obtenir des panneaux proportionnés. Les tricoteuses offrent, de plus, la possibilité de la mise en action d’un nombre d’aiguilles correspondant à la largeur du panneau à fabriquer. Cela diminue les pertes à la coupe.

Les tricoteuses à diminutions et augmentations peuvent produire des panneaux proportionnés comme les mé-

tiers Cotton, mais avec les avantages des deux fontures, c’est-à-dire avec la possibilité d’une gamme d’échantillonnages très large.

Quoi qu’il en soit, les tricoteuses sont principalement utilisées pour la fabrication de garnitures (col, bord-côte, etc.).

Métiers circulaires

La disposition circulaire des fontures a permis, grâce au mouvement circulaire continu ainsi qu’à la disposition tout autour des fontures d’un grand nombre de chutes (points de tricotage), d’augmenter considérablement la vitesse de production. Cet avantage est toutefois assorti d’un inconvénient.

Alors que, sur les métiers rectilignes, le Jacquard intégral est possible par construction, il n’en est pas de même pour les circulaires, et l’obtention d’un motif Jacquard même simple et limité en dimensions est fort délicate et fort complexe sur les métiers circulaires.

Les dimensions des motifs obtenus sur

métiers circulaires sont donc pendant longtemps demeurées limitées. Malgré de très grands progrès, les dispositifs mécaniques ne permettront vraisemblablement pas la sélection individuelle des aiguilles sans répétition de celle-ci dans une rangée. En revanche, l’utilisation de l’électronique a permis d’y parvenir. Le motif Jacquard peut maintenant avoir toute la largeur de la pièce et pratiquement la hauteur que l’on veut.