en banlieue.
L’aménagement récent Si, dès la fin du XVIIIe s. et le début du XIXe, le marais de l’Archevêché avait été conquis (quartier de Mériadeck) et si les gares Saint-Jean et Saint-Louis avaient été aménagées sur des terres basses, les premières opérations de grande envergure furent entreprises seulement après la Seconde Guerre mondiale : édification de la cité de La Benauge sur le marais de rive droite de 1951 à 1955, construction de la cité du Grand-Parc à partir de 1965, amorce autour du lac artificiel du futur quartier de Bordeaux-Nord.
En même temps qu’ils se sont effor-cés de rééquilibrer l’agglomération en développant la construction dans les vastes espaces libres de la partie septentrionale de la commune de Bordeaux, les dirigeants locaux se sont préoccupés d’améliorer les liaisons entre les rives du fleuve. Au Pont de pierre, achevé en 1822, furent adjoints en 1965 un deuxième ouvrage dans la partie méridionale de la ville et en 1967
le pont suspendu de Lormont. Ce dernier pont constitue l’amorce de l’autoroute de dégagement du nord de la ville et doit être aussi le point de départ septentrional d’une rocade qui aboutira au sud à l’autoroute de Toulouse, dont la première section a d’ailleurs été ouverte en 1970. Par ailleurs, l’ouverture du pont de Lormont, en facilitant l’accès aux coteaux de la rive droite, a suscité la construction d’une ville nouvelle, toute composée d’immeubles dans la ZUP de la rive droite, sur le territoire des trois communes de Lormont, de Cenon et de Floirac.
Les fonctions
Le port
Avec un trafic de 13,5 Mt en 1974, Bordeaux est le sixième port français.
Le port autonome de Bordeaux a en fait la haute main sur les installations amé-
nagées le long de la Garonne et sur la rive médocaine de la Gironde. Dans la ville proprement dite se trouvent, sur la rive gauche de la Garonne, 2 900 m de downloadModeText.vue.download 545 sur 583
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 3
1642
quais, deux bassins à flot d’une superficie de 20 ha, et, sur la rive droite, des appontements industriels ; le Pont de pierre, au-delà duquel est le port de la batellerie, marque la terminaison, vers l’amont, de la navigation maritime.
Immédiatement en aval de la ville, le port de Bassens a été aménagé à partir de 1925 ; on y décharge essentiellement des pondéreux : bois, minerais et phosphates. Plus en aval sont les avant-ports pétroliers : Ambès, au confluent de la Garonne et de la Dordogne,
Pauillac (à une cinquantaine de kilomètres de la mer) et Le Verdon, sur la rive médocaine. L’approfondissement de la Grande Passe de l’Ouest, chenal d’accès à la Gironde à travers les bancs de sable qui barrent son débouché vers la mer, permet l’accès des unités de plus de 200 000 t, devant toutefois être partiellement allégées au Verdon.
Exception faite des années 1955-
56, les entrées ont toujours été supé-
rieures, en poids, aux sorties. Bordeaux n’importe plus guère de charbon, mais fait venir des quantités croissantes d’hydrocarbures pour les raffiner ; sont aussi débarqués de faibles tonnages de minerai de fer et de phosphates.
Bordeaux est par ailleurs un des plus anciens ports français pour les importations de produits tropicaux : sucre et rhum des Antilles, café, cacao et bananes d’Afrique occidentale. C’est aussi un port d’exportation des vins et du cognac. En pleine renaissance est le commerce du bois (exportation de bois de la forêt landaise, importations de bois du Nord et de bois du monde tropical). Traditionnel importateur de céréales, Bordeaux, depuis une dizaine d’années, expédie par Bassens des tonnages croissants de blé, de farine et de maïs : il est le second port céréalier français. Le trafic des voyageurs est aujourd’hui déchu. Ajoutons que Bordeaux est, avec 15 000 t de prises, le second port morutier français.
Bordeaux est plus ou moins réguliè-
rement en rapport avec une cinquantaine d’États ou de territoires. Déve-
loppés dès le Moyen Âge et fondés essentiellement sur la prospérité du vignoble, les liens avec l’Europe occidentale restent les plus importants.
Arrivent à Bordeaux les produits divers des ports de la C. E. E., des charbons britanniques, des pâtes à papier finnoises et suédoises ; partent de Bordeaux, pour les deux tiers, des hydrocarbures raffinés, dont la plus grande partie est destinée aux petits ports de la côte atlantique française. La vocation africaine de Bordeaux est née des initiatives des armateurs et des industriels bordelais au Sénégal : convergent vers Bordeaux agrumes et phosphates marocains, arachides du Sénégal, café, cacao, bananes et bois des États francophones du golfe de Guinée. Plus récents, mais en plein développement sont les liens avec les pays arabes fournisseurs de pétrole (Algérie, Tunisie, Libye, Moyen-Orient). 85 p. 100 des produits débarqués à Bordeaux sont expédiés dans les Régions Aquitaine et Limousin. Plus variée est l’origine de marchandises chargées à Bordeaux, qui expédie, entre autres, les eaux-devie charentaises ainsi que des produits de la métallurgie du Centre, du Massif central et de la Porte de Bourgogne.
Exception faite des produits raf-
finés réexpédiés par caboteurs et par camions-citernes, les marchandises transitant à Bordeaux sont acheminées pour 63 p. 100 par la route, pour 31 p. 100 par le rail et pour 6 p. 100 par la Garonne et le canal latéral. Les poids lourds parcourent les routes divergeant de Bordeaux et sont particulièrement nombreux sur celles de Paris et de Toulouse. 2,4 Mt de marchandises sont débarquées et 2,1 Mt chargées dans les diverses gares de Bordeaux. Au sud de la ville, sur la ligne de Toulouse, le triage d’Hourcade est devenu la plaque tournante du réseau ferroviaire du Sud-Ouest. Bordeaux est situé à l’extrémité occidentale de l’axe de navigation inté-
rieure Atlantique-Méditerranée, constitué par la Garonne en aval de Castets-en-Dorthe, le canal latéral de Castets à Toulouse et le canal du Midi. Le port fluvial connaît une activité certaine : automoteurs pétroliers transportant les produits pétroliers des raffineries aux dépôts de Bègles et de Floirac, barges amenant les sables et graviers tirés des
lits de la Garonne et de la Dordogne, automoteurs remontant jusqu’aux environs d’Agen (transports de céréales).
Les progrès enregistrés dans le
développement du trafic bordelais restent d’autant plus limités que les contraintes d’exploitation du port sont assez sévères. Pour franchir les hauts fonds sableux qui barrent l’entrée de la Gironde, de la Coubre au Médoc, a été creusée en 1920 et approfondie à plusieurs reprises la Grande Passe de l’Ouest, aujourd’hui accessible aux unités de 200 000 t de port en lourd. En amont, la navigation est tributaire du rythme de la marée, la descente étant plus délicate que la remontée. Aussi, les navires ne doivent-ils pas s’écarter d’un chenal balisé et sont-ils pris en charge par des pilotes du port ; par ailleurs, la fréquence du brouillard entrave sérieusement l’exploitation.
Les possibilités d’expansion de trafic sont limitées par le petit nombre des lignes régulières desservant le port de Bordeaux : au total, une quarantaine assurent de 80 à 90 départs mensuels.
Il reste que le port est un des éléments vitaux de l’activité économique bordelaise, procurant 3 600 emplois, dont 1 500 travailleurs pour le Port autonome lui-même et 800 à 1 000 dockers.
L’industrie
En 1962, sur un peu plus de 193 000 personnes actives résidant dans la Communauté urbaine, on en comptait 4 000
dans le secteur primaire, 76 500 dans l’industrie et 112 500 dans les activités tertiaires. Si près de 40 p. 100 des travailleurs sont employés dans l’industrie, Bordeaux n’en est pas moins un centre industriel secondaire en France. Sur environ 80 000 travailleurs de l’industrie recensés à Bordeaux et dans la Z. P. I. U. (Zone de peuplement industriel et urbain), on en compte près de 22 000 dans le bâtiment et 20 000