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(1305-1314). Dernier souvenir de l’occupation anglaise : la tour Pey-Berland (1440).

Le rattachement à la France (1453) ne fera pas taire les impatiences gasconnes.

Pour les tenir en respect, Charles VII dresse deux forteresses : le fort du Hâ et le château Trompette, placé en avant du faubourg des Chartreux (ou Chartrons). C’est de ce côté et grâce aux religieux amenés par le cardinal François de Sourdis qu’après les premiers essais du maréchal d’Ornano et de spécialistes flamands les terres incultes sont défrichées. Au milieu d’allées-promenades, Saint-Bruno (1611), ancienne église des Chartreux, est le premier édifice classique du XVIIe s. ; derrière une façade sévère, l’intérieur est somptueux avec ses marbres de couleur, l’Assomption peinte par Philippe de Champaigne pour le maître-autel, les sculptures des deux Bernin père et fils, les peintures baroques de la voûte (v. 1770). Les églises de style jésuite Saint-Paul-Saint-François-Xavier (1676) et Notre-downloadModeText.vue.download 547 sur 583

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 3

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Dame (1674-1707) ont d’autres recherches décoratives grâce aux marbres sculptés par Guillaume II Coustou (v. 1745) et Jean-Baptiste Peru d’Avignon (v. 1750).

Cependant, à l’aube du XVIIIe s., la ville que connaît Montesquieu est encore mé-

diévale, enfermée dans ses murailles déla-brées. Claude Boucher, premier des grands intendants-urbanistes de Bordeaux, y fait une brèche de près de 1 km pour aligner de belles façades classiques sur le quai de la Garonne. En 1729, l’architecte Jacques Gabriel* est envoyé à Bordeaux par le roi Louis XV. Il y dessine la place Royale de la Bourse, terminée par son fils Jacques-Ange en 1755. Il adopte le parti d’un rectangle long de 400 m, ordonnancé sur trois côtés avec pans coupés aux angles et largement ouvert sur le fleuve : sorte de majestueux débarcadère, scénographie de grande allure qui sera imitée à Lisbonne.

À la périphérie, vers la campagne, problème analogue : faire éclater les remparts, remplacer la ceinture de pierres par une ceinture d’arbres et les portes médiévales par des arcs de triomphe. Le plan de l’intendant Louis de Tourny est un exemple très original de l’aménagement classique d’un tour de ville ; trois places ordonnancées occupent les sommets d’un triangle : place circulaire de Tourny, place Dauphine (auj. Gambetta), enfin place de la Comé-

die sur l’ancien forum romain. Le théâtre de Victor Louis (1773-1730) en est le point central : chef-d’oeuvre de l’architecture de style Louis XVI, il était le plus parfait de son époque et demeura un modèle. Les hôtels particuliers conçus par Louis ne sont pas moins représentatifs, tels ceux de l’avocat général Saige et du trésorier Legrix, aujourd’hui réunis pour former la préfecture. Le palais de l’archevêque prince de Rohan est l’actuel hôtel de ville ; d’autres demeures sont bâties pour de riches armateurs. Le dernier intendant de l’Ancien Régime, Dupré de Saint-Maur, fera démolir le château Trompette (ce sont les actuels Quinconces) et saura prévoir l’extension du Bordeaux moderne.

La ville, où meurt en exil le peintre Goya, voit naître au XIXe s. Rosa Bonheur,

Odilon Redon, Albert Marquet, André Lhote, d’autres artistes encore qui ont leur place au musée des Beaux-Arts, riche, par ailleurs, en oeuvres anciennes des écoles française et étrangères.

F. E.

bore

Corps simple solide non métallique.

Découverte

Dans l’Italie antique, on a utilisé de l’acide borique dans la réalisation de vases en céramique. Au Moyen

Âge, du borax venant du Tibet servit comme flux, mais c’est au XVIIe s. que l’Allemand Kunckel l’utilisa pour durcir le verre ; puis Homberg, au début du XVIIIe s., prépara d’abord l’acide borique à partir de borax ; enfin, Gay-Lussac* et Thenard isolèrent le bore.

État naturel

Le bore constitue 5.10– 3 p. 100 de la lithosphère ; il est donc assez rare. Il existe essentiellement sous forme de borates.

Atome

Le numéro atomique du bore est 5

et l’état fondamental de la structure électronique de l’atome est représenté par le symbole 1s 2, 2s 2, 2p 1. L’atome de bore n’a, dans un tel état, que trois électrons sur la couche externe, ce qui explique la trivalence du bore. Il en résulte un rayon atomique de 0,8 Å

et les énergies suivantes d’ionisations successives : 8,2 eV pour la première ionisation, 25 eV pour la deuxième, 37,9 eV pour la troisième ; ces énergies deviennent 260 eV et 341 eV pour les ionisations suivantes.

Le bore naturel est constitué pour 18,8 p. 100 par l’isotope et pour 81,2 p. 100 par l’isotope Cet isotope a une section efficace élevée pour les neutrons ; d’où l’intérêt de supprimer le bore que peuvent contenir des produits industriels utilisés dans les piles atomiques.

C’est en bombardant par des rayons

α certains éléments de faible numéro atomique, en particulier du bore, qu’en 1932 Chadwick découvrit le neutron et que, peu après, F. et I. Joliot-Curie ont trouvé la radio-activité artificielle ; cela correspond aux réactions nucléaires 11B (α, n) 14N et 10B (α, n) 13N.

Corps simple

Le bore cristallisé est très dur, et sa température de fusion est élevée (de l’ordre de 2 300 °C). À l’état divisé, le bore est extrêmement réactif. Il réagit vivement avec les halogènes, l’oxygène, le soufre, le carbone, l’azote et les métaux, mais une température suffisamment haute est généralement nécessaire, et son état de pureté agit sur les vitesses des réactions. Le bore a des propriétés réductrices énergiques et il est attaqué par l’acide nitrique concentré. On peut le produire par réduction du chlorure BCl3 par l’hydrogène ou de l’anhydride B2O3 par le magnésium.

Dérivés

On connaît une assez grande variété d’hydrures de bore (boranes), dont un certain nombre est obtenu par action de l’acide chlorhydrique sur un borure métallique. Les boranes brûlent avec un grand dégagement de chaleur, certains, comme le diborane B2H6, sont très inflammables.

On connaît des halogénures. BF3 et BCl3 ont les propriétés d’halogénures d’acides et, à ce titre, sont hydrolyses : 2 BCl3 + 6 H2O 8 2 B(OH)3 + 6 HCl.

BF3 et BCl3 sont des acides de Lewis et ainsi sont des accepteurs de doublet d’électrons, ce qui conduit en particulier à des produits d’addition avec NH3, SO3, NO, PH3, PCl3. On connaît des dérivés organiques du bore, tels que le bore trialkyle, ou triaryle R3B.

L’oxyde B2O3 s’obtient générale-

ment par déshydratation de l’acide or-thoborique B(OH)3 à une température suffisante. Au cours de cette déshydratation, on a identifié l’acide métabo-rique HBO2 et des acides polyboriques.

On connaît différentes familles de sels : des orthoborates (peu fréquents), des

métaborates et surtout des polyborates tels que le borax Na2B4O7, 10 H2O, la colémanite Ca2B6O11, 5 H2O ou la boro-calcite NaCaB5O9, 8 H2O, qui sont des minéraux naturels. On obtient facilement des borates vitreux.

L’introduction d’anhydride borique dans des verres siliceux diminue le point de ramollissement et, par suite, le coefficient de dilatation ; c’est le cas des verres « Pyrex ».

Par action du métaborate NaBO2 sur l’eau oxygénée, on obtient un perborate de formule NaBO3. Les perborates sont utilisés dans le blanchiment.

Le bore réagit sur un certain nombre de métaux et donne des composés définis et des solutions solides d’insertion.

Les borures de métaux de transition sont très durs. Les borures riches en bore des métaux de transition sont très résistants aux acides.

H. B.

Borel (Émile)

Mathématicien français (Saint-Af-

frique 1871 - Paris 1956).

Reçu premier, à l’âge de dix-huit ans, à l’École polytechnique et à l’École normale supérieure, il opte pour cette dernière. Agrégé de mathé-