Выбрать главу

Le développement de la botanique se caractérise au XIXe s. par une spécialisation intense qui ne fera que s’amplifier.

Les recherches commencent à s’organiser sur le plan mondial, et les relations entre savants deviennent de plus en plus régulières et fructueuses. Enfin, de nombreuses sociétés se créent tant sur le plan national que régional ; on peut citer par exemple la Société botanique de France en 1854 et la Société

linnéenne de Normandie en 1823.

Également à cette époque paraissent les premiers numéros de revues maintenant mondialement célèbres. Pour Paris citons par exemple les Archives du Muséum (1802) et les Annales des sciences naturelles (1824).

Le XXe siècle

y Morphologie et anatomie. Au

début du siècle, la morphologie et la structure des végétaux vasculaires sont étudiées par Karl Goebel, qui, dès 1880, lie la forme des organes aux fonctions qu’ils remplissent et attache une grande importance à la croissance de l’individu. En France, les travaux de Philippe Van Tieghem (1839-1914), déjà commencés au siècle pré-

cédent (sur la stèle, les rapports entre tige, racine et feuilles, et leur évolution éventuelle en pièces reproductrices), sont repris et développés par Edward Charles Jeffrey (1866-1952) et son école. À cette époque, plusieurs théories s’affrontent sur ce sujet.

Celle du télome semble être retenue par de nombreux auteurs modernes, et les résultats de ces recherches, confrontés aux données de la paléobotanique, contribuent à apporter une connaissance plus approfondie de la morphologie. On étudie aussi beaucoup les modifications des organes au cours des âges, le passage de la vie aquatique à la vie terrestre et les alternances de géné-

rations (sporophytes et gamétophytes) à l’intérieur des différents groupes (Algues et Mousses surtout).

y Phyllotaxie. Arthur J. Eames, Ladislav Čelakovský, Frisch, Church, sir d’Arcy Wentworth-Thompson,

Lucien Plantefol, F. Richards s’inté-

ressent à la disposition des pièces foliaires sur la tige (phyllotaxie) et recherchent les rapports entre les parties végétatives et reproductrices de la plante. Plantefol s’attache à démontrer l’existence de plusieurs hélices foliaires et s’efforce avec Roger Buvat d’élucider le rôle et le fonctionnement des points végétatifs lors de la formation de la fleur.

y Xylologie. L. H. Bailey et

W. W. Tusser se préoccupent du mode de formation et de la spécialisation des éléments ligneux. Ces notions servent de base aux recherches de F. H. Frost, de D. A. Kribs et de Baghoorn, qui étudient, entre autres, les vaisseaux, le parenchyme, et à celles de V. I. Cheadle, qui travaille sur les Monocotylédones. C’est à la phylogénétique surtout que de telles recherches sont profitables ; elles permettent de mettre en évidence le caractère primitif des plantes ligneuses ou le fait que Monocotylédones et Dicotylédones ne dériveraient pas les unes des autres, de même qu’elles démontrent l’indépendance relative des Gymnospermes et des Angiospermes. Les publications de H. Solderer et de C. R. Metcalfe et L. Chalk en témoignent. D’autres travaux portent aussi sur l’écorce et le phloème, qui apparaît comme un tissu « primitif »

en comparaison avec le xylème.

y Palynologie. V. pollen.

y Embryologie. Les travaux d’em-

bryologie s’intéressent au développement de l’oeuf et aussi à toutes les régions restées embryonnaires dans la plante développée, telles que les différents points végétatifs (cambium, bourgeons, etc.). Citons les études de René Souèges, de K. Schnarf, de D. A. Johansen, de P. Maheshwari, de C. W. Wardlaw, de Pierre Crété, etc.

y Cytologie. L’étude de la cellule végétale (cytologie végétale) progresse vivement pendant la première moitié du siècle. Tous les constituants de la cellule sont abordés : noyau, membrane, cytoplasme et ses diverses inclusions, mitochondries, plastes, vacuoles (G. Lewitsky, Alexandre

Guilliermond [1876-1945], Georges Mangenot). Vers 1930, le schéma de la cellule végétale est bien connu.

Après 1940, les techniques cytologiques bénéficient de nombreuses

découvertes en optique, en mécanique et en électronique particulièrement.

On possède des microscopes binoculaires puissants, équipés de contraste de phase et capables de permettre des prises de vues de microcinématographie, des micromanipulateurs (de Fonbrune), le microscope simple et

à balayage. Des méthodes nouvelles d’analyse chimique fine sont mises au point : chromatographie, histochi-mie, cytochimie. Les techniques de fixation et de préparation évoluent en même temps, s’adaptant à la précision des modes d’observation.

Toutes ces techniques permettent de reconnaître la structure cellulaire végé-

tale, qui, comme la cellule animale, possède dans son cytoplasme un réseau de fins canalicules (ergastoplasme) en continuité avec le feuillet interne de la membrane cytoplasmique. Le noyau

est, lui aussi, entouré d’une membrane double percée de pores. Enfin, l’existence de ribosomes souvent associés aux feuillets de l’ergastoplasme est montrée, et les corps de Golgi sont identifiés en 1958 (Buvat).

La structure fibrillaire du noyau, d’étude plus délicate parce que fragile, a été, entre autres, entreprise par Feulgen, qui détecte en 1924 l’A. D. N.

in situ, par une coloration spécifique.

Jean-Louis Brachet (né en 1909) localise en 1942 l’A. R. N. en petites quantités dans le noyau, surtout dans les nucléoles. (V. aussi génétique.)

y Cytogénétique. Des progrès inté-

ressants sont faits en ce domaine grâce à l’étude du jeu des chromosomes lors de la réduction chromatique, de leur dénombrement et surtout d’anomalies telles que les modifications brusques (mutations), la polyploïdie fréquente chez les végétaux (30 p. 100 chez les Angiospermes), le blocage par la col-chicine des cellules en métaphase.

Des recherches sont effectuées

en ce domaine par Edmund Beecher

Wilson (1856-1939), Walter S. Sutton, F. A. Janssens, Victor Grégoire, A. M. Lutz, Reginald R. Gates, Albert Francis Blakeslee, Oswald Theodore Avery et N. Gavaudan, G. Mangenot, Marc Simonet, Pierre Martens, E. Eitz, Cyril Dean Darlington, A. P. Dustin.

y Flores. En même temps que se

développent d’autres aspects de la biologie, la botanique de terrain est extrêmement active. De nombreuses espèces nouvelles sont découvertes et décrites, parfois même des genres

ou des familles. On travaille à classer les 350 000 espèces (200 000 Phanérogames, 90 000 Champignons,

23 000 Bryophytes, 20 000 Algues, 7 000 Ptéridophytes). Il ne semble pas que ces découvertes soient terminées.

De nos jours encore, de très nom-

breux botanistes explorateurs parcourent le monde et classent les échantillons rapportés, augmentant ainsi l’importance et la valeur des grands herbiers mondiaux, qui continuent à servir de référence. Kew, le British Museum en Angleterre, l’Institut Ko-marov à Leningrad, le Muséum à Paris possèdent environ 5 millions de spé-

cimens chacun ; d’autres sont à peine moins importants (4 millions à Berlin-Dahlem par exemple). L’élaboration des flores se poursuit et celles-ci sont continuellement remaniées pour y inté-

grer les connaissances nouvelles provenant des développements récents de sciences voisines : génétique, écologie, biologie, etc.

Certaines sont en cours de confection ou en voie d’achèvement : régions tropicales, équatoriales ou arctiques par exemple (Flores d’Indochine, de Madagascar, de Nouvelle-Calédonie).

À ces travaux se trouvent liées des études soit théoriques (recherches des centres d’origine des espèces cultivées par Nikolaï Ivanovitch Vavilov [1887-1943]), soit pratiques (augmentation de la production agricole). Ainsi, des expéditions sont organisées en vue de recueillir des variétés de Blé dans le monde entier ou de Pomme de terre en Amérique du Sud. De même, des