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études sur l’acclimatation des plantes sont conduites par de nombreux savants, parmi lesquels on peut citer Ivan Vladimirovitch Mitchourine (1855-1935) en U. R. S. S. Aux États-Unis, c’est sur d’autres végétaux qu’ont porté des efforts similaires : Quin-quina (W. C. Steere, J. A. Steyermak, F. R. Fosberg, J. Ewan), Tabac, espèce à caoutchouc, végétation arctique, ainsi que Blés et Orges (David Grandi-son Fairchild [1869-1954]).

L’ethnobotanique cherche, en observant les usages faits par les peuplades primitives de certains végétaux, à dé-

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 3

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couvrir des propriétés utiles ignorées jusqu’à ce jour dans nos pays.

y Systématique. De nos jours, la

taxonomie se propose plusieurs buts simultanément : elle cherche à procurer une méthode d’identification et de communication aux savants, à établir une classification qui exprime les relations naturelles entre les organismes et enfin à détecter la démarche de l’évolution, à en découvrir les mé-

canismes et à interpréter les faits.

MÉTHODES ET CRITÈRES.

Ainsi considérée, la taxonomie est la base des autres sciences. Cela implique un travail en plusieurs étapes : tout d’abord doit se placer la phase d’exploration, très voisine dans ses méthodes de celle qui était appliquée à l’époque de Linné ; puis l’étude en herbier, telle qu’elle était abondamment utilisée au siècle dernier. Cette étape est suivie d’études biologiques importantes (bio-systématique), qui introduisent dans la classification des considérations qui lui sont longtemps restées étrangères.

On a proposé récemment d’utili-

ser les méthodes mathématiques dans l’élaboration de la classification. Mais des critiques sont faites à de telles méthodes, car elles font intervenir une part importante de subjectivité au lieu de l’éliminer. Les critères utilisés pour établir la systématique moderne restent naturellement en grande partie morphologiques et anatomiques, comme aux siècles précédents, mais il s’y ajoute bien d’autres notions.

En permettant des rapprochements

entre les groupes, l’embryologie apporte aussi beaucoup de documents à la taxonomie. Ainsi, quelques structures fines, liées à la mise en place du cotylé-

don et du point végétatif de la tige, sont toutes identiques chez l’ensemble des Monocotylédones.

La découverte des chromosomes et

de leurs liens avec l’hérédité permet de les utiliser comme critère de clas-

sification ; les espèces voisines, ou ayant la même origine, devraient avoir un nombre de base de chromosomes

identique (Loëve, 1954 ; Darlington, 1956). Les chromosomes entraînent et commandent l’apparition des caractères morphologiques ; il est donc raisonnable d’espérer pouvoir retrouver un parallélisme entre les variations des uns et des autres. De nombreuses études de ce type ont été faites pendant les trente dernières années.

Née avec A. P. de Candolle au début du XIXe s., la chimiotaxonomie ne commence vraiment à prendre son essor qu’au milieu du XXe s., quand le nombre des constituants chimiques connus a été assez important : environ 3 000 en 1958 et 5 000 ou 6 000 en 1964. Elle consiste toujours, d’une part, à poursuivre l’inventaire des substances, des plantes et, d’autre part, à rechercher la phylogénie des caractères chimiques.

Pour la cryptogamie, c’est en algologie que la chimiotaxonomie a fait le plus de progrès. Les Algues sont en effet classées grâce à leur pigmentation. Bernard Courtois (1777-1838) met en évidence la présence d’iode dans les Algues dès 1813, et Anselme Payen (1795-1871) en extrait (1859) la gélose. D’autre part, Jacques Ricard, Marcel Quillet, Henri Colin, Gueguen et Jean Augier ont étudié sur ces végétaux les éléments principaux du chimisme glucidique. Ainsi, la « laminarine » semble assez bien caractéristique des Laminariales et des Fucales. Le floridoside est très souvent présent dans les Algues rouges, ainsi que l’amidon 1-4 glucosane chez les Algues vertes, les Algues bleues possédant une glucosane caractéristique voisine de l’amidon et du tréhalose.

Augier voit dans la présence ou l’absence de certains pigments une information phylogénétique et systématique de haute importance.

Les études de Roger Heim (né en

1900) sur les Agarics hallucinogènes montrent aussi le grand intérêt des ré-

sultats d’ordre chimique dans la systé-

matique des Champignons supérieurs.

Mais, actuellement, il faut encore

être très prudent pour bâtir des théories, car l’inventaire des caractères chimiques des plantes est toujours beaucoup trop incomplet.

Les méthodes sérologiques sont

également employées pour élucider certains problèmes de systématique.

Ainsi, Gell (1959) et Lester (1965) ont pu prouver l’existence ou l’absence de parenté de constitution entre des plantes supposées affines. Si les Algues ont été très peu étudiées par ces techniques (Mintz et Ralph A. Lewin, 1954), par contre les Champignons ont fait l’objet d’un très grand nombre de publications (Agbavoh, 1967). De nombreux travaux d’immunologie sont entrepris sur les Algues et ont permis ainsi d’éclaircir certaines imprécisions taxonomiques entre les Chloro-coccum et les Tetracystis par exemple (Brown et Lester, 1965). En 1967, Brown et Walne ont précisé des parentés entre variétés et mutants chez les Chlamydomonas.

Les résultats obtenus en s’appuyant sur les critères morphologiques et cytologiques, la palynologie, l’embryologie ou la phytochimie poussent à réaliser de larges modifications à l’intérieur de tous les groupes par rapport aux classifications proposées aux siècles précédents. Des savants se spécialisent plus encore que par le passé dans l’étude d’un groupe, et la systématique, comme le reste de la botanique, se morcelle de plus en plus.

PHANÉROGAMIE.

Chez les Angiospermes, de nom-

breux systèmes de classification sont proposés (George Bentham et Joseph D. Hooker, Adolf Engler, Charles

E. Bessey, John Hutchinson, O. Tippo, Louis Emberger, entre autres). Presque tous ont une tendance phylogénétique et s’efforcent de tenir compte des données de la paléontologie ainsi que de la complication plus ou moins grande de l’appareil floral, qui apparaît comme primitif dans certains groupes ou très évolué ou même régressé dans d’autres.

Les Gymnospermes sont subdivisées en six ordres, y compris les fossiles : Cycadales, Bennettitales, Ginkgoales,

Cordaïtales, Coniférales, Gnétales (Engler, 1897). Mais s’accentue la tendance à l’effritement du groupe, qu’on a même tenté de faire éclater complè-

tement, toujours en s’appuyant sur la structure des organes sexuels et leur évolution (l’ovule ne se transformant en graine que dans quelques groupes seulement) [travaux de Berry (1918), de B. Sahni (1920), de Carl Rudolf Florin (1930), de Louis Emberger (1942 à 1960), de John Theodore Buchholtz, d’Henri Gaussen, de P. Martens

(1951)].

CRYPTOGAMIE.

Dans le groupe des Ptéridophytes, la tendance est de retrouver des phylums évolutifs : on en admet généralement cinq, qui se sont peu à peu séparés les uns des autres (travaux de Edward Charles Jeffrey [1866-1952], d’A. Engler, de Karl Prantl, de Karl Goebel

[1855-1932], de J. P. Lotsy [1867-1931], de Frederick Orpen Bower

[1855-1948], d’O. Lignier [1855-

1916], de Dunkinfield Henry Scott

[1854-1934], de M. Hirmer [1927]).

Les Bryophytes, peu étudiées au

début du siècle, révèlent depuis leur grand intérêt physiologique, morphologique et biologique, et représentent un groupe dont les possibilités évolutives semblent très limitées. Par ailleurs, des découvertes récentes (Nouvelle-Zélande par exemple) permettent d’allonger la liste des espèces et même des familles.