La botanique nous apparaît actuellement comme une science ou plutôt un ensemble de sciences en pleine expansion ; mince filet de pensée humaine à l’origine de l’humanité, nous la voyons s’étoffer lentement au cours des siècles et se développer, plus tard que les ma-thématiques ou la médecine, mais aussi beaucoup plus nettement au cours des XVIIe, XVIIIe et XIXe s. Au XXe s., on assiste à une véritable explosion liée aux acquisitions techniques obtenues dans tous les domaines : optique, chimique, mécanique, électrique, électronique, etc. Cette accélération du rythme du progrès scientifique s’accompagne d’un morcellement en spécialités qui, bien souvent, s’appuient les unes sur les autres et s’interpénètrent.
L’humanité, en pleine croissance dé-
mographique, accroît son importance jusqu’à un stade bientôt alarmant et
s’aperçoit que les aliments vont rapidement manquer. Elle constate, en outre, que les terres cultivables s’effritent, s’abîment, le plus souvent par sa propre faute, et elle cherche des solutions à cet angoissant problème. Il apparaît alors que la botanique, prise au sens le plus large du mot, est le meilleur secours de l’homme.
En effet, les végétaux sont nos
seules sources alimentaires : c’est par leur intermédiaire que le carbone passe de l’état minéral à l’état organique !
Sans eux, aucun animal, aucun être humain ne pourrait subsister. L’essentiel de nos aliments est directement ou indirectement d’origine végétale, la consommation d’animaux n’étant que la récupération du carbone organique qui a passé une, deux ou trois fois dans le corps d’autres êtres vivants, avec une perte considérable d’ailleurs. Une connaissance approfondie des végétaux, de leur mode de vie, de leurs exigences peut conduire à des améliorations du rendement agricole, à l’utilisation d’espaces réputés stériles et même à l’exploitation de végétaux jusqu’ici considérés comme non comestibles (Algues par exemple).
La protection de la nature telle que nous la connaissons apparaît chaque jour plus indispensable à la conservation d’une humanité qui cherche toujours à se développer. Cette perspective a conduit à la création d’organismes officiels internationaux de défense de la nature.
Enfin, l’Unesco et la F. A. O. favorisent les recherches botaniques qui peuvent permettre la mise en valeur rationnelle de territoires tout en respectant les équilibres biologiques, si fragiles sur notre terre.
J. M. T. et F. T.
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Jahrhundert bis 1860 (Munich, 1875 ; trad. tr.
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/ H. S. Reed, Short History of the Plant Science (Waltham, Mass., 1942). / A. Davy de Virville (sous la dir. de), Histoire de la botanique en France (S. E. D. E. S., 1954). / R. Taton (sous la dir. de), Histoire générale des sciences (P. U. F.,
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Botev (Hristo)
F BULGARIE.
Botswana
État de l’Afrique australe ;
570 000 km 2 ; 661 000 hab. Capit.
Gaborone.
Le milieu
État continental, le Botswana correspond pour l’essentiel à la partie centrale et septentrionale du Kalahari. Le relief est celui d’un vaste plateau peu accidenté, entre 1 000 et 1 300 m d’altitude. La plus grande partie du pays reçoit entre 250 et 500 mm de pluies par an (le Nord et l’Est sont un peu plus arrosés). Les précipitations se produisent en saison chaude, entre octobre et avril. Environ 80 p. 100 de la superficie sont aréiques, tandis que dans le Nord s’étendent de vastes marécages dans le delta intérieur de l’Okavango et dans le Makarikari.
La végétation dominante est le thor-nveld, formation de taillis à buissons downloadModeText.vue.download 568 sur 583
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 3
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épineux, sauf dans le Nord, un peu mieux arrosé, domaine du mopani-veld, à baobabs dominant d’épaisses broussailles.
Huit groupes tribaux bantous principaux constituent la population (en plus des 25 000 Bochimans et de 3 500 Européens). Ce sont les Mangwatos, les Ngwakétsés, les Kwénas, les Tawanas, les Kgatlas, les Malétés, les Rolongs, les Tlokwas.
Environ 80 p. 100 de la population se concentrent dans la partie orientale du pays, c’est-à-dire le long de la frontière du Transvaal, qui coïncide pour une part avec le cours du Limpopo.
C’est dans cette région orientale, que traverse la voie ferrée reliant le nord de l’Orange et l’ouest du Transvaal à Bulawayo (en Rhodésie), que se trouve la capitale Gaborone (18 000 hab.) ainsi que tous les centres de quelque importance : Serowe, Kanye, Mole-polole (env. 30 000 hab. chacun), Mochudi, Mahalapye, Lobatse, Francistown. Cette région est aussi la seule à connaître un certain développement économique. Autour de Gaborone, la densité de population approche 30 habitants au kilomètre carré. Le reste de la population se répartit dans les marais de l’Okavango, autour de Maun ; le centre et le sud du pays sont presque vides.
L’économie du Botswana repose
sur l’élevage, surtout celui des bovins (plus de 1 million de têtes) et des caprins (plus de 500 000 têtes).
Les Bantous font transhumer leurs troupeaux sur de vastes étendues (plus de 40 Mha sont surtout consacrés à cet élevage extensif). Mais il existe aussi quelques fermiers européens, dont les ranches se trouvent dans la région de Francistown, sur la voie ferrée de Kimberley à Bulawayo. Dans le Nord, les marais de l’Okavango et du Makarikari sont impropres à l’élevage à cause de la mouche tsé-tsé. Le problème essentiel est celui de l’alimentation en eau des troupeaux. Les produits de l’élevage sont largement prédominants aux exportations (85 p. 100 des ventes).
L’agriculture n’est praticable que dans l’Est et les marécages de l’Okavango et du Makarikari. Les agriculteurs-pasteurs bantous cultivent le sorgho, le maïs, divers haricots et courges. La seule culture commerciale est le coton, récemment introduit dans la région de Kasane.
Les ressources minières sont le manganèse (environ 4 500 t près de Kanye).
Il existe d’importantes réserves de cuivre, de nickel (à Matsitama et à Se-libe-Pikwe, dans le district de Ngwato) et de diamants, dont on envisage l’exploitation. L’industrie est encore peu développée (centrales électriques à Lobatse, Francistown et Gaborone).
La république d’Afrique du Sud est le principal partenaire commercial du Botswana. D’autre part, 30 000 émigrants permanents (surtout vers les mines) et des milliers de saisonniers (vers les fermes sud-africaines) travaillent en Afrique du Sud.
R. B.
L’histoire
Les Tswanas, ou Bechuanas, appar-
tiennent au groupe sotho, qui s’établit en Afrique du Sud à l’époque des migrations bantoues. Un chef nommé Masilo, qui aurait vécu au XVIIe s., serait l’ancêtre des principaux chefs tswanas de l’époque moderne.
Les premiers explorateurs appa-
raissent au début du XIXe s. Vers 1813, une importante mission protestante s’installe sur les rives de la rivière Kuruman. Peu après, la région subit les incursions des Zoulous, et particulièrement celles qui sont dirigées par l’un de leurs chefs, Chaka. En 1823, les Tlhapings — une des tribus tswanas — ne sont sauvés de l’anéantissement que grâce à la mission protestante dirigée alors par Robert Moffat. Vers 1826, Mzilikazi (ou Mosilikatze), fils de Machobane, l’un des lieutenants de Chaka, s’établit avec son peuple, les Ndébélés, dans le Transvaal occidental. De là il mène des raids à travers le Bechuanaland ; la défaite des Ndébélés par les Boers en 1837 et leur migration vers le nord n’arrêtent pas leurs déprédations.
Bientôt le pays subit la pression violente des Boers ; ceux-ci se heurtent à l’action de Livingstone, qui, en 1841, s’établit auprès des Kwénas, une tribu tswana, dont le chef, Séchélé, se fait chrétien. Livingstone doit plusieurs fois protéger les tribus autochtones contre les incursions des Boers.