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En 1867, de l’or est découvert près de la rivière Tati, dans une région occupée par les Ngwatos et les Ndébélés.

Le président du Transvaal, Pretorius, proclame l’annexion de ces territoires, annexion à laquelle s’oppose le gouvernement britannique. Par la suite, plusieurs chefs tswanas songent à se mettre sous la protection des Anglais.

Le protectorat britannique s’instaure peu à peu, en marge de la lutte menée contre les Boers et de la marche vers le nord.

En mars 1885, sir Charles Warren

établit le protectorat britannique sur la partie nord du Bechuanaland : en 1890, un commissaire résidant y est installé.

La partie méridionale — au sud de la rivière Molopo — devient colonie de la Couronne en septembre de la même année ; elle est annexée à la colonie du Cap en 1895.

Le protectorat du Bechuanaland,

d’abord exploité, comme le dési-

rait Cecil Rhodes, par la Compagnie britannique pour la colonisation de la Rhodésie du Sud, fait l’objet d’un plan d’organisation administrative qui le livrerait à cette compagnie, mais trois chefs tswanas, appuyés par les missionnaires, obtiennent de Joseph Chamberlain l’assurance que leur

peuple resterait sous protectorat britannique (1895).

L’Afrique du Sud ayant souvent manifesté le désir d’annexer le Bechuanaland, le gouvernement britannique, en 1935, décide que ce transfert ne pourrait se faire avant que les habitants soient consultés.

En 1948, Seretse Khama, fils du roi Sekgoma II et héritier de la puissance ngwato, épouse une Anglaise, Ruth Williams. Le gouvernement britannique, pour cette raison, le fait exclure, ce qui provoque au Bechuanaland des troubles sanglants et, chez les Ngwatos, le refus de reconnaître un autre chef. Si bien qu’en 1956 Seretse est autorisé à rentrer dans son pays.

En décembre 1960, une Constitution crée un Conseil législatif comportant un nombre égal de députés européens et de députés africains ; celui-ci entre en fonctions le 20 juin 1961. Lors de la conférence de Londres, en février 1966, l’indépendance du Bechuanaland, dans le cadre du Commonwealth, est décidée ; elle est proclamée le 30 septembre de la même année. Le Bechuanaland devient alors la république du Botswana, dont le premier président est sir Seretse Khama : celui-ci était Premier ministre depuis mars

1965.

P. P.

F Afrique noire.

J. Halpern, South Africa’s Hostages (Harmondsworth, 1965). / A. Sillery, Founding a Protectorate, History of Bechuanaland, 1885-1895 (Mouton, 1965).

Botticelli (Sandro)

Peintre italien (Florence 1444 ou 1445 - id. 1510).

Fils du tanneur florentin Mariano Filipepi, Alessandro, dit Sandro, reçut le surnom de Botticelli pour une raison qui reste incertaine. Vers 1464, il entra dans l’atelier de Filippo Lippi* pour trois ans environ. S’il mit à profit l’enseignement de son maître, créateur de formes à la fois denses et élégantes, il semble avoir pris encore plus d’intérêt aux expériences de deux artistes appar-downloadModeText.vue.download 569 sur 583

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 3

1666

tenant à la seconde génération de la Renaissance florentine : Andrea Verrocchio*, dont il fut un moment l’aide, et Piero Pollaiolo*. Leur style nerveux et raffiné tirait un parti nouveau de l’anatomie et, chez le second, de la repré-

sentation du mouvement. Par l’attrait de sa manière ondoyante, le sculpteur Agostino di Duccio (1418 - apr. 1481) devait aussi contribuer à la formation de Botticelli.

Le peintre à la recherche

de son style

De cette première période datent plusieurs Vierges à l’Enfant, généralement accompagnées d’anges, d’une grâce aristocratique ; on y voit l’influence de Lippi faire place progressivement à celle de Verrocchio. Parmi ces Madones, on peut citer celles de l’Accademia et de la galerie des Offices à Florence, de la pinacothèque de Capodimonte à Naples, du musée Fesch à Ajaccio, du Louvre, de la National Gallery de Londres, de la National

Gallery de Washington, etc. C’est en 1470, grâce à l’appui d’un homme

de confiance des Médicis, Tommaso Soderini, que Botticelli obtint sa première commande officielle : la Force, figure allégorique pour le Tribunal de commerce de Florence. Ce panneau, aujourd’hui aux Offices, fait prévaloir définitivement sur l’influence de Lippi celle de Piero Pollaiolo — auquel on avait d’abord demandé de peindre la série complète des sept Vertus — et celle de Verrocchio. La Madone avec six saints (Offices) est proche de la Force par le style et sans doute par la date. En 1472, Botticelli se fit inscrire à l’académie de Saint-Luc. C’est vers ce moment qu’il peignit les deux petits panneaux de l’Histoire de Judith (Offices), au faire précieux et brillant.

Le Saint Sébastien du musée de Berlin, provenant peut-être de Santa Maria Maggiore de Florence, leur paraît légèrement postérieur ; l’anatomie assez tendue rappelle Pollaiolo, mais l’expression méditative traduit une spiritualité plus profonde. En 1474, Botticelli fut appelé à Pise pour y compléter le cycle des fresques du Campo Santo, mais il ne put exécuter ce projet.

Le mécénat des Médicis

Revenu à Florence, Botticelli fut chargé d’orner d’une figure de Pallas l’étendard de Julien de Médicis, pour une joute donnée en 1475 sur la piazza Santa Croce : les peintres de l’époque ne dédaignaient pas ce genre de tâches.

Botticelli était ainsi entré en rapport avec le cercle des Médicis*. C’est un ami de l’illustre famille, le changeur Giovanni Lami, qui lui commanda

vers la même date, pour sa chapelle à Santa Maria Novella, le panneau de l’Adoration des Mages (Offices), d’une composition très dense, première oeuvre majeure du peintre, qui s’y est représenté lui-même en compagnie de plusieurs Médicis : Cosme l’Ancien, Pierre Le Goutteux, Jean, Julien, Laurent. On peut en rapprocher de beaux portraits individuels : celui d’un homme tenant une médaille de Cosme l’Ancien (Offices), celui de Julien de Médicis (National Gallery, Washington).

En 1478, Botticelli fut chargé de

peindre les effigies des membres de la conjuration des Pazzi, pendus après leur échec ; cet ouvrage de circonstance n’a pas subsisté. C’est vers la même date que l’artiste acheva la Madone avec huit anges du musée de Berlin,

« tondo » provenant sans doute de San Salvatore al Monte, et surtout son tableau le plus illustre, le Printemps (La Primavera), commandé en 1477 pour deux frères Médicis, Lorenzo et Giovanni di Pierfrancesco, et placé dans la villa di Castello, près de Florence (auj.

aux Offices). La grâce linéaire qui s’y épanouit, prêtant une apparence sensible au monde idéal des penseurs néo-platoniciens et attestant du même coup que Botticelli avait trouvé un langage totalement personnel, inspire aussi les deux fresques allégoriques de la villa Tornabuoni-Lemmi (auj. au Louvre), dont les dates ne sont pas connues : un jeune homme devant l’assemblée des Arts, personnifiés par des figures féminines ; une jeune fille recevant des présents de Vénus, qu’accompagnent les Grâces.

L’intermède romain

C’est en 1481 et 1482 que prend

place le séjour de Botticelli à Rome, épisode capital dans sa carrière. Aux termes d’un contrat signé le 27 octobre 1481, le pape Sixte IV lui demandait de s’associer avec Cosimo Rosselli (1439-1507), Ghirlandaio* et le Péru-gin* — auxquels devaient bientôt

s’ajouter Signorelli*, le Pinturicchio (1554?-1613) et Piero di Cosimo (v.

1462-1521) — pour peindre à fresque, sur les parois de la chapelle qu’il venait de faire construire au Vatican, dite « chapelle Sixtine », des histoires saintes mettant en parallèle l’Ancien et le Nouveau Testament, et contenant en même temps des allusions au ministère du pontife. La part de Botticelli consiste en trois de ces compositions : la Jeunesse de Moïse, le Châtiment des lévites rebelles et la Tentation de Jésus-Christ. Il est à remarquer que chacune d’elles, obéissant à une tradition mé-