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et, durant la minorité de Charles VIII, gouverna conjointement avec sa

femme. CHARLES III, 8e duc de Bourbon (1503-1527), connétable de France, deuxième fils de Gilbert de Bourbon, comte de Montpensier (branche issue du 2e fils de Jean Ier), épousa sa cousine Suzanne, duchesse de Bourbon, fille unique de Pierre II et d’Anne de Beaujeu ; quand sa femme mourut en 1521, sans laisser d’enfants, Louise de Savoie, mère de François Ier, réclama

l’héritage bourbonnais ; durant le procès, le connétable se laissa gagner aux sollicitations de Charles Quint et mit son épée au service de l’ennemi ; lieutenant général des armées de l’Empereur, il chassa les Français d’Italie et contribua à la victoire des Impériaux à Pavie (1525) ; il mourut sous les murs de Rome, qu’il assiégeait.

Les biens du connétable, traître à la Couronne, avaient été confisqués dès 1523 par François Ier. Le titre ducal de Bourbon revint à la maison de Marche-Vendôme, issue de Jacques, comte de la Marche († 1361), deuxième fils de Louis Ier, 1er duc de Bourbon. En 1548, ANTOINE DE BOURBON († 1562), fils de Charles, duc de Vendôme, et de Fran-

çoise d’Alençon, épousa Jeanne III d’Albret, reine de Navarre, fille d’Henri II de Navarre et de Marguerite de Valois ; de cette union naquit Henri de Navarre, qui, en 1589, à la mort du dernier Valois, Henri III, devint roi de France et de Navarre sous le nom d’Henri IV.

Les vastes domaines de la maison de Bourbon-Navarre furent réunis à la Couronne en 1607.

C’est cette maison qui régna sur la France, sans discontinuité, par ordre de primogéniture, de 1589 à 1792 avec HENRI IV* (1589-1610), LOUIS XIII* (1610-1643), LOUIS XIV*

(1643-1715), LOUIS XV* (1715-1774), LOUIS XVI* (1774-1792), puis avec les deux frères de ce dernier : LOUIS XVIII*

(1814-1815 ; 1815-1824) et CHARLES X*

(1824-1830). Elle s’est éteinte en 1883

avec le comte de Chambord, petit-fils de Charles X, mort sans postérité. (À

noter que Charles, cardinal de Bourbon

[1523-1590], frère d’Antoine de Bourbon et oncle d’Henri IV, se laissa proclamer par la Ligue roi de France sous le nom de Charles X en 1588.)

De la branche aînée des Bourbons sont issues plusieurs branches, dont celle des Bourbon-Busset (toujours existante), issue d’un mariage qui ne fut pas reconnu par Louis XI, et celle des Bourbon-Montpensier (1er Montpensier), qui s’éteignit avec le conné-

table de Bourbon (1527) ; le fief de Montpensier, donné alors à Louise de

Savoie, fut réuni à la Couronne (1532), puis érigé en duché-pairie pour Louis de Bourbon (neveu du Connétable) : ce fut l’origine de la 2e maison de Montpensier, qui passa aux Orléans*

et s’éteignit avec la Grande Mademoiselle en 1693.

De la famille de Bourbon-Vendôme

— celle qui donna les rois de France (XVIe-XIXe s.) — se détachèrent, à partir du XVIe s., plusieurs branches, dont : celle des Condé*, issue de Louis Ier de Bourbon, prince de Condé (1530-1569), frère d’Antoine de Bourbon (roi de Navarre et père d’Henri IV) et du cardinal Charles (« Charles X »), et éteinte en 1804 avec le duc d’Enghien ; celle des Conti, branche cadette des Condé, célèbre surtout au XVIIe s., mais éteinte en 1814.

Les Bourbon-Orléans, issus, eux

aussi, des Bourbon-Vendôme, comportèrent plusieurs branches : la première fut limitée à GASTON D’ORLÉANS (1608-1660), père de la Grande Mademoiselle et frère de Louis XIII ; la seconde, issue de PHILIPPE, DUC D’ORLÉANS et frère de Louis XIV, donna à la France un souverain, LOUIS-PHILIPPE Ier*, roi des Français de 1830 à 1848, dont les fils donnèrent plusieurs rameaux (v. Bragance, Orléans). Le prétendant actuel, le comte de Paris, appartient à cette branche.

La branche des BOURBON-ESPAGNE re-cueillit, en la personne de Philippe (V), duc d’Anjou et petit-fils de Louis XIV, l’héritage de Marie-Thérèse, épouse du Roi-Soleil (1700). Elle donna à l’Espagne tous ses souverains contemporains, sauf Joseph Bonaparte (v. carlisme, Espagne).

De la branche d’Espagne sont sortis plusieurs rameaux, dont les principaux sont : les Bourbon-Parme, issus de Philippe, duc de Parme, fils cadet de Philippe V, dépossédés de Parme en 1860 (v. Parme) ; les Bourbon-Anjou-Sicile, issus de Ferdinand, second fils de Charles III d’Espagne, dépossédés en 1861 au profit du royaume d’Italie (v. Naples).

Parmi les branches bâtardes issues des Bourbons, les trois principales

sont les Vendôme, les Maine et les Penthièvre.

Les Vendôme sont issus de CÉSAR DE

BOURBON (1594-1665), aîné des enfants naturels d’Henri IV et de Gabrielle d’Estrées ; cette branche fut illustrée surtout par LOUIS JOSEPH DE BOURBON, grand-duc de Vendôme, dit aussi

« duc de Penthièvre » (1654-1712), qui fut l’un des meilleurs généraux de Louis XIV, et par PHILIPPE DE BOURBON, dit « le Prieur de Vendôme » (1655-1727), frère du précédent, qui mena au Temple, au temps de la Régence, une vie dissolue.

La branche du Maine est issue de LOUIS AUGUSTE DE BOURBON, duc du Maine (1670-1736), fils légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan ; il fut reconnu apte à succéder, ainsi que son frère puîné, le comte de Toulouse (1714). Adversaire du Régent, qui l’exclut du Conseil de régence, il trempa dans la conspiration de Cellamare (1718) avec sa femme, Louise-Béné-

dicte de Bourbon-Condé, duchesse du Maine (1676-1753), qui tint à Sceaux une cour très brillante.

La branche de Penthièvre est issue de LOUIS ALEXANDRE, comte de Toulouse (1678-1737), lui aussi fils légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan : amiral de France (1683), membre du Conseil de régence (1715) bien que partisan de son frère le duc du Maine contre Philippe d’Orléans, il établit un plan de réforme de la marine. À Ram-bouillet, où il se retira, son salon rivalisa avec celui de son frère à Sceaux.

Les biens et titres de Penthièvre furent apportés par leur dernière titulaire, Louise-Marie Adélaïde, à son époux Louis-Philippe Joseph d’Orléans*

(« Philippe Égalité ») en 1769.

P. R. et P. P.

H. Vrignault, Généalogie de la maison de Bourbon (H. Béziat, 1949). / C. Cardell, La casa de Borbón en Espãna (Madrid, 1954). /

L. H. Parias et divers, les Bourbons, de Henri IV

à Louis XVI (Sant’Andrea, 1955). / J.-L. Jacquet, les Bourbons d’Espagne (Rencontre, Lausanne, 1968). / C. Mettra, les Bourbons (Rencontre, Lausanne, 1968 ; 2 vol.).

Bourbonnais

Province française, correspondant au département de l’Allier*.

L’ART

Si la vallée de l’Allier, sur la rive gauche de la Loire, a été habitée dès les temps préhistoriques, peu de vestiges subsistent d’avant la conquête romaine.

Trois stations thermales prennent alors de l’importance : Bourbon (Aquae Bor-bonis) ; Vichy (Aquae Calidae) ; Neris (Neriomagus), où subsistent les ruines de thermes, de piscines, d’un amphithéâtre pour 10 000 spectateurs. Une industrie de petite céramique et de statuettes exporte dans toute la Gaule.

C’est seulement au Xe s. que l’on voit les sires de Bourbon* profiter de l’anarchie pour étendre et cristalliser leur domaine avec des territoires dé-

tachés du Berry, de l’Auvergne et de l’Autunois. Ces puissants seigneurs s’appuient sur les Capétiens, qui, en retour, trouvent avantageux de péné-

trer vers le centre de l’Aquitaine, terre longtemps fermée à l’influence royale.

Quatre châteaux-forteresses leur servent de luxueuses résidences : Bourbon, avec ses hautes tours, démantelé comme Murat, Chantelle mutilé, Moulins enfin, réduit à la « Mal-Coiffée ».

La trahison du Connétable, en 1523, a été fatale aux uns et aux autres. Les châteaux des grands vassaux des Bourbons sont Huriel, dont le donjon du XIIe s. est toujours débout, Montaigu-le-Blin, ruiné mais imposant, Billy et Hérisson, Lapalisse (XVe s.), célèbre par une chanson ironique et par l’admirable tenture des Preux (tapisseries de la fin du XVe s.) qui y est conservée.