L’accusation « la classe ouvrière s’em-bourgeoise » désigne ce fait : la société industrielle avancée est une société de
« bourgeois ». Mais, paradoxalement, ces
« bourgeois », nommés tels par analogie avec une bourgeoisie qui se distinguait au siècle dernier par sa richesse matérielle, sont d’un type différent, sans rapport avec le puritain tourmenté du XIXe s. Ils prennent le visage du technocrate compétent, sportif et sûr de lui.
J. Schumpeter avait prévu le phéno-mène de transformation des moeurs, de l’entrepreneur du XIXe s. à celui d’aujourd’hui, dans son livre Capitalisme, socialisme, et démocratie (1942 ; trad. fr., 1951).
Le mot bourgeoisie ne désigne plus dès lors une classe, mais un mode d’installation dans la société. À cette bourgeoisie s’oppose non un « prolétariat », mais une contestation regroupant toutes les margi-nalités, sexuelles, intellectuelles, sociales, économiques, cet ensemble où se croisent l’étudiant sans insertion, le jeune sans pouvoir, le hippie, le travailleur émigré, etc.
A. A.
R. P.
F Banque / Capitalisme / Classe / Colbert (J.-B.) /
Commerce / Commune médiévale / Compagnonnage / Corporation / Féodalité / Foire / France /
Industrialisation / Marcel (Étienne) / Marx (K.) /
Monarchie d’Ancien Régime / Révolution fran-
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bourgeonnement
animal
Mode de multiplication végétative assurant, à partir d’un bourgeon unicellulaire, la genèse d’un ou de plusieurs individus nouveaux, après une période d’évolution au cours de laquelle le bourgeon grandit et se différencie à l’extrême. (On dit aussi blastogenèse ou gemmiparité.)
Si les bourgeons restent solidaires de l’individu initial, il y a formation d’une colonie (bourgeonnement de croissance). C’est le cas, par exemple, chez de nombreux Cnidaires. Si les
bourgeons se détachent de l’individu initial, que ce soit ou non en vue de la reproduction sexuée, on parle de bourgeonnement de dissémination. Il s’agit de la forme de blastogenèse la plus fré-
quente : elle se rencontre dans de nombreux groupes animaux : Protozoaires ou Métazoaires non vertébrés, di- ou triblastiques. Même des organismes à l’état larvaire sont capables de se reproduire par bourgeonnement. Le phénomène est particulièrement spectaculaire chez les Platodes (Vers plats) parasites. Echinococcus granulosus, parasite intestinal du Chien (deuxième hôte), dont la larve cysticerque se dé-
veloppe dans le foie du premier hôte (qui peut être l’Homme), engendre, par bourgeonnement externe ou interne, plusieurs centaines de milliers de vésicules filles, qui, à leur tour, donnent un millier de vésicules proligères, dont chacune contient une vingtaine de scolex. Cette multiplication colossale du nombre des formes larvaires augmente les chances de survie de l’espèce et compense le handicap, lui aussi gigantesque, que représente la nécessité de rencontrer plusieurs hôtes différents.
Dans d’autres cas, les bourgeons, d’un type spécial, sont capables de résister au froid ou à la dessiccation et ne se forment que lorsque les conditions sont défavorables (statoblastes des Bryozoaires, etc.). Ils engendrent des individus qui, sexués ou non, renferment potentiellement toutes les possibilités organogénétiques de l’espèce.