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en excès qui s’y rencontrent sont transformés en composés chimiques plus ou moins conducteurs de l’électricité.

Lorsqu’il était possible d’utiliser le vé-

hicule à vitesse de croisière constante, la bougie chaude brûlait ces résidus.

Actuellement, le trafic en ville impose une marche au ralenti qui entraîne un abaissement sensible de la température interne de la culasse, et la bougie n’est plus assez chaude pour intervenir efficacement. Lorsque la vitesse du véhicule peut retrouver sa valeur normale, il en résulte un accroissement rapide de la température interne de la culasse, et les dépôts sont transformés en une matière vitreuse semi-conductrice que la bougie ne peut détruire en totalité.

La résistance de l’isolant diminue en entraînant une baisse de tension à la source de courant.

Évolution de la bougie

Les contraintes électriques et thermiques augmentant sans cesse en raison du développement ininterrompu du moteur à grande puissance massique, à régime et à rapport volumétrique de compression élevés, la bougie, tout en continuant à garder sa forme primitive, a subi de profondes modifications internes. Attaquées à la fois par les produits de la combustion, qui sont corrosifs, et par les arcs électriques, qui éclatent à la cadence répé-

tée de plusieurs milliers par minute, les électrodes, qui doivent résister à la corrosion, sont faites de métaux très durs : aciers spéciaux, platine allié à des métaux rares à la pointe de l’électrode centrale, où ils sont assemblés par soudure électrique. Comme les isolants doivent évacuer rapidement la chaleur, leur épaisseur est réduite de 18 à 14 mm et même, à titre expérimental, à 10 mm. La matière isolante devant continuer à supporter, sous une moindre épaisseur, des tensions très élevées, le matériau utilisé est à forte teneur en alumine (92 p. 100 chez AC).

On s’efforce de réaliser une texture très fine résistant à la pénétration intergranulaire (Marchal). Dans la bougie Lodge est incorporé à l’isolant un petit éclateur qui donne une résistance à l’encrassement quatre fois supérieure à celle d’une bougie classique. La résistance à l’éclatement de l’arc et la sensibilité à la pression sont réduites. Enfin,

lorsque l’usure de l’électrode centrale apparaît, la distance des électrodes de masse au bord de l’isolant ne varie pas, et la hausse de tension qui en résulte est réduite.

J. B.

F Allumage.

R. Guerber, l’Automobile, t. I : le Moteur (Technique et Vulgarisation, 1960). /

Y. Dhermy, Cours de technique automobile (Dunod, 1963).

Boukharine

(Nikolaï

Ivanovitch)

Économiste russe et militant bolcheviste (Moscou 1888 - id. 1938).

Les années de formation

Né de parents instituteurs, Nikolaï Boukharine suit les cours de l’université et participe dès 1905 à des mouvements de grèves ; en 1906, il adhère au parti bolcheviste. Arrêté à plusieurs reprises, déporté, il s’enfuit en Allemagne. À Cracovie, il rencontre Lénine, qui lui demande d’écrire dans la Pravda. En 1914, il est en Autriche, d’où il gagne la Suisse, la Suède, la Norvège, le Danemark et New York ; il entre en relation avec Trotski et édite le journal Novyï Mir. À la révolution de février 1917, par le Japon, il gagne la Russie.

L’enfant chéri du parti

Il soutient les « thèses d’avril » de Lénine contre Kamenev et Staline. Élu membre du Comité exécutif du soviet de Moscou et membre du Comité du parti pour Moscou, il devient, en dé-

cembre 1917, rédacteur en chef de la Pravda ; il le restera dix ans. Lors des négociations avec l’Allemagne, il se prononce contre le traité de Brest-Li-tovsk. Lénine le considère comme l’un des espoirs du parti, et les jeunes auditoires apprécient la vivacité de sa pensée, sa parole incisive, ses boutades : il est choisi, avec Preobrajenski, pour ré-

diger un A. B. C. du communisme, que les deux auteurs considèrent comme un

« cours rudimentaire » de marxisme ; çà et là, cependant, pointe un révision-nisme latent.

En 1920, Boukharine publie un

ouvrage, l’Économie de la période de transition ; expliquant le communisme downloadModeText.vue.download 6 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

1685

de guerre, il justifie la prolongation de la dictature du prolétariat, qui permettra de poursuivre la révolution et de porter la lutte de classe à un plus haut niveau. La même année, dans la controverse sur l’avenir du syndicalisme, il se prononce, avec Trotski, pour l’étatisation des syndicats.

En 1921, poursuivant son oeuvre

d’éducation, il publie la Théorie du ma-térialisme historique, manuel populaire de sociologie marxiste, issu de discussions avec les étudiants de l’université Sverdlovsk. (« Il serait étrange que la théorie marxiste piétine toujours sur place. ») A-t-il, à cette époque, attiré l’attention de Lénine sur la politique des nationalités pratiquée par Staline dans le Caucase ?

Quand Lénine disparaît, en janvier 1924, il semble assuré de l’avenir. Les dirigeants du parti savent comment Lé-

nine l’a jugé dans son « Testament ».

L’action peut corriger ce qu’il a encore de scolastique.

Boukharine et les

paysans

De 1924 à 1927, Boukharine est considéré comme le cerveau de la N. E. P.

(Nouvelle Politique économique), que Staline continue d’appliquer. Pour lui, le maintien d’une solide alliance entre la paysannerie et le prolétariat permettra d’établir les fondations nécessaires : une croissance industrielle liée à une agriculture prospère. Sa déclaration du 17 avril 1925 lui vaut d’être appelé « le Guizot du bolchevisme » : « Aux paysans, nous devons dire : Enrichissez-vous. Développez vos fermes. Ne crai-gnez pas que la contrainte s’exerce sur vous. Aussi paradoxale que la chose

puisse paraître, nous devons développer les fermes aisées pour aider les paysans pauvres et moyens. »

Boukharine ne croit plus à la proximité d’une révolution mondiale. Il ne pense plus qu’une révolution ouvrière en Europe occidentale et centrale puisse résoudre tous les problèmes. Il n’espère plus en un prochain retour à la démocratie intérieure dans le parti.

Mais il croit en une réanimation du marché par la hausse des prix agricoles, en une stimulation de la production par l’accroissement de la consommation paysanne. Quand Staline, abandonnant la N. E. P., inaugure la planification et entreprend la collectivisation, Boukharine, dans un article de la Pravda (30 sept. 1928) intitulé Notes d’un économiste, laisse entendre qu’il est en désaccord profond.

La chute

Alors qu’en 1927 la Grande Encyclopédie bolcheviste le dépeignait encore comme un des leaders de la révolution d’Octobre, éminent théoricien, économiste et sociologue, il est maintenant dénoncé comme un déviationniste de droite et se voit privé de la plupart de ses fonctions.

Il est cependant chargé de plusieurs missions à l’étranger. Au cours de l’une d’elles, à Paris, il rencontre Dan, social-démocrate en exil, et lui lance :

« Staline n’est pas un homme ; c’est un démon. » À son interlocuteur, qui lui demande pourquoi alors il retourne en U. R. S. S., il répond que Staline reste l’incarnation du socialisme dans les masses ignorantes. En décembre 1936 -

janvier 1937, le Courrier socialiste de Dan publie sur l’assassinat de Kirov une « Lettre d’un vieux bolcheviste », dont ce journal, en novembre 1959, ré-

vélera qu’elle émanait de Boukharine.

En mars 1937, celui-ci est exclu du parti comme trotskiste. Du 2 au 13 mars 1938, devant le tribunal militaire se déroule le procès où, avec vingt autres militants, il est accusé de haute trahison. Il plaide coupable : tout en niant l’espionnage, le sabotage, le meurtre et la trahison, il admet qu’il a eu « objectivement » une activité contre-révolutionnaire. Condamné à