Elle s’intègre dans un système fonctionnel nommé, d’après Broca, le système limbique.
Chez quelques Reptiles apparaît un autre tissu, qui ne se développe vraiment que chez les Mammifères, le néocortex. Il est situé dorsalement dans les hémisphères cérébraux, puis gagne peu à peu, au cours de l’évolution mamma-lienne, sur les autres zones corticales, au point de les refouler ventralement et médialement. C’est ainsi que, chez les Primates par exemple, non seulement l’archicortex, devenu interne, n’est plus visible extérieurement, mais aussi le paléo-cortex lui-même est limité à une zone médio-ventrale peu étendue.
Des sillons viennent fréquemment, comme au niveau du cortex cérébelleux d’ailleurs, former des circonvolutions néocorticales, qui ont pour effet d’augmenter le nombre des neurones disposés en nappe. Il ne faut pas croire que la richesse des circonvolutions soit un signe de psychisme élevé ; elle ne
dépend que de la taille de l’animal.
Le néo-cortex comporte la zone de projection ultime des influx sensoriels cutanés, qui se situe en arrière d’un sillon central, ou de Rolando. La circonvolution située en regard et en avant de cette zone correspond à la motricité volontaire ou pyramidale. Il existe également des aires corticales visuelles, acoustiques et gustatives. De plus, chez l’Homme, et depuis les travaux de Broca, on a découvert des aires directement liées à des fonctions hautement intellectuelles : parole, lecture, écriture. La région frontale prémotrice est très restreinte chez les Mammifères et ne se développe que chez les Primates et surtout chez l’Homme. On y voit le siège de la personnalité.
L’évolution du système nerveux central chez les Vertébrés a conduit à un contrôle sans cesse plus important des centres périphériques et postérieurs par les centres encéphaliques, puis de ces derniers par les centres néo-corticaux.
Il en résulte un fonctionnement toujours plus efficace au cours de l’évolution, mais qui devient aussi de plus en plus « fragile ». Ainsi, un Mammifère primitif à qui l’on a fait subir l’ablation du cortex cérébral continue de voir, grâce à ses couches optiques et à son toit mésencéphalique. Un Primate, au contraire, qui a subi une lésion de l’aire visuelle occipitale du néo-cortex (et cette lésion peut être due à une thrombose vasculaire) devient aveugle, alors que l’oeil, les centres thalamiques primaires et les centres mésencéphaliques responsables de l’accommoda-tion n’ont pas été atteints.
R. B.
W. Le Gros Clark et A. Durward, « The Anatomy of the Nervous System », dans Cunningham’s Text-Book of Anatomy, t. V (Londres, 1951). / R. Cordier, « le Système nerveux central et les nerfs cérébro-spinaux », dans P.-P. Grassé (sous la dir. de), Traité de zoologie, t. XII (Masson, 1954).
LE CERVEAU DE
L’HOMME
Le cerveau de l’Homme ne diffère de
celui de l’ensemble des Mammifères que par son degré de perfectionnement et de différenciation plus élevé. Un dé-
veloppement de plus en plus spécialisé apparaît de façon progressive au fur et à mesure que l’on gravit les échelons de l’évolution, dont le cerveau humain représente le stade ultime.
Anatomie
Situé dans la loge supérieure de la cavité crânienne, le cerveau représente le centre directeur où vont s’intégrer et s’élaborer toutes les grandes fonctions vitales de l’organisme.
Configuration externe
La forme du cerveau est ovoïde à grosse extrémité postérieure, mais elle est différente selon les individus : ovoïde downloadModeText.vue.download 560 sur 573
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4
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allongée chez les dolichocéphales ; arrondie chez les brachycéphales.
Le poids moyen pour l’Homme ac-
tuel a été évalué à 1 350 g. On parle de macrocéphalie au-dessus de 1 700 g et de microcéphalie au-dessous de 1 100 g. De 300 g à la naissance, le poids double en 6 mois ; à 1 an le cerveau pèse 800 g. Cet accroissement rapide se poursuit jusqu’à 2 ans, puis lentement jusqu’à 35 ans ; de 35 à 65 ans, le poids reste stationnaire ; après 65 ans, il semble diminuer quelquefois.
Le poids du cerveau de la femme
est en règle générale inférieur de 100 g à celui de l’homme. La croyance de l’influence du poids du cerveau sur les capacités intellectuelles repose sur des faits observés. Ainsi, le cerveau de Tourgueniev pesait plus de 2 000 g, celui de Cuvier 1 830 g et celui de Byron 1 800 g. Calculé d’après la capacité crânienne, le cerveau de l’Homme fossile est évalué entre celui de l’Homme actuel et celui des Singes anthropoïdes. On accorde ainsi 950 g au Pithécanthrope et au Sinanthrope, mais 1 300 g à l’Homme de Neandertal.
Le cerveau humain est entièrement situé à l’intérieur de la cavité crânienne, dont il est séparé par trois feuillets, les méninges, qui sont, de dehors en dedans : la dure-mère, adhérente à l’os ; l’arachnoïde, elle-même constituée de deux feuillets, un viscéral et un parié-
tal, entre lesquels s’isole l’espace sous-arachnoïdien ; la pie-mère, moulée sur le cerveau, dont elle épouse toutes les formes. C’est à l’intérieur de ce dernier feuillet que l’on trouve les vaisseaux.
Pris dans son ensemble, le cerveau apparaît comme constitué de deux parties symétriques dont le rôle est sensiblement le même : les hémisphères cé-
rébraux, dont le gauche est un peu plus volumineux que le droit chez le sujet droitier. Ces deux hémisphères sont sé-
parés par une fente interhémisphérique où se trouve la faux du cerveau, qui est un prolongement méningé. Chaque hémisphère n’est pas isolé, la coordination fonctionnelle étant assurée par les formations interhémisphériques d’association. L’hémisphère cérébral a une forme grossièrement prismatique triangulaire avec trois faces :
— la face externe, en regard de la voûte crânienne ;
— la face interne, correspondant à la scissure interhémisphérique ;
— la face inférieure, reposant en avant sur les fosses cérébrales antérieure et moyenne, et en arrière sur la tente du cervelet, prolongement méningé séparant le cerveau du cervelet.
La surface de chaque hémisphère est parcourue par des sillons qui isolent grossièrement les lobes. On distingue ainsi cinq scissures principales :
— la scissure de Sylvius, horizontale, limitant en haut le lobe temporal ;
— la scissure de Rolando, verticale, séparant le lobe frontal, en avant, du lobe pariétal, en arrière ;
— la scissure marginale, isolant la circonvolution limbique de la frontale interne ;
— la scissure perpendiculaire externe ou pariéto-occipitale, entre les lobes
pariétal et occipital ;
— la scissure calcarine, séparant les 5e et 6e circonvolutions occipitales.
Ainsi sont donc grossièrement délimités les lobes cérébraux. La surface de chacun d’eux est marquée par des sillons séparant des circonvolutions, chaque lobe présentant à sa surface plusieurs circonvolutions.
Le lobe frontal a trois sillons et quatre circonvolutions : la circonvolution ascendante ou prérolandique, située en avant de la scissure de Rolando et dans laquelle on isole le lobule para-central en haut ; les circonvolutions frontales, numérotées de 1 à 3, F3
étant constitué de trois parties, la tête, le corps et le pied.
Le lobe pariétal comprend un sillon en T isolant trois circonvolutions : la circonvolution pariétale ascendante ou rétrorolandique, le long et en arrière de la scissure de Rolando, qui la sépare de la frontale ascendante ; la première circonvolution pariétale, ou pariétale supérieure, avec le lobule anacrilotère ; la seconde circonvolution pariétale, ou pariétale inférieure, qui présente deux segments : le lobule du pli courbe et le pli courbe.