Выбрать главу

Mais César avait, la veille, festoyé chez Lépide. Il avait bu, et l’on sait que, épileptique, il supportait très mal le vin. Il était donc en état de moindre résistance. Ses mots historiques de ce jour-là en témoignent : « Mais c’est de la violence !... Et toi aussi, mon fils ! » On ne reconnaît pas l’homme qui, en quelques mots laconiques et sentis, savait mettre fin à une menace

de mutinerie.

L’assassinat fut assez diversement jugé. Si l’on en croit Lucain, pourtant républicain qui considérait ce meurtre comme un sacrifice nécessaire, il fut assez généralement considéré comme une chose honteuse. On se rallia souvent par la suite, et pour éviter le cour-roux impérial, à l’opinion de Plutarque, selon lequel César était l’homme provi-dentiel, seul capable, par sa monarchie, de remédier au désordre politique. Il est vrai que l’ordre qu’il avait créé valait mieux qu’une république abusive.

Il a surtout réussi à déposséder l’oligarchie, et celle-ci ne put reprendre le dessus. Quant aux apparences de l’État, c’était toujours la république, mais César l’avait confisquée au profit d’un seul homme. Cette oeuvre politique sent le grand homme d’État.

On trouve dans le caractère du

personnage l’ensemble des causes de son succès politique : l’ambition sans bornes, l’habileté à se procurer les capitaux nécessaires à sa carrière, que ce soit en empruntant ou que ce soit en rapinant et en rançonnant les pays conquis, l’endurance en campagne, l’indifférence à la nourriture (« seul entre tous, César complota à jeun la ruine de la république » [Caton d’Utique]), l’art de mener les hommes, le sens de la propagande, l’art de ne pas mêler les femmes et la politique, cela malgré ses moeurs notoirement légères : « Citoyens, surveillez vos femmes, nous ramenons le chauve

adultère », fredonnaient les soldats au retour de Gaule.

R. H.

F Goule / Pompée / Rome.

F. Gundolf, Caesar, Geschichte seines Ruhms (Berlin, 1924 ; trad. fr. César, histoire et légende, Rieder, 1933). / J. Carcopino, César dans Histoire générale, sous la dir. de G. Glotz (P. U. F., 1935 ; 5e éd., 1968) ; Alèsia et les ruses de César (Flammarion, 1958) ; César (les Libraires associés, nouv. éd., 1965). / G. Walter, César (Albin Michel, 1947). / M. Rambaud, l’Art de la déformation historique dans les « Commentaires » de César (Les Belles Lettres, 1954 ; 2e éd., 1966) ; César (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1963 ; 3e éd., 1974). / J. Madaule, César (Éd.

du Seuil, coll. « Microcosme », 1959). / C. Parain, Jules César (Club français du livre, 1959 ; nouv.

éd., 1968). / J. F. C. Fuller, Julius Caesar, Man, Soldier and Tyrant (New Brunswick, 1965). /

P. Grimal, Rome devant César (Larousse, 1967).

/ D. Rasmussen (sous la dir. de), Caesar (Darms-downloadModeText.vue.download 569 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

2248

tadt, 1967). / R. Etienne, les Ides de mars (Gallimard, coll. « Archives », 1974).

César (César

Baldaccini, dit)

Sculpteur français (Marseille 1921).

Il travaille dès l’âge de douze ans dans le café que tient son père, mais entre, en 1935, à l’école des Beaux-Arts de Marseille, puis, en 1943, à celle de Paris. La période qui suit est difficile sur le plan matériel, et l’artiste cherche sa voie. En 1947-48, il commence à travailler les métaux, feuilles de plomb, fils de fer, puis, au début des années 50, les déchets industriels de ferraille, de plomb, de cuivre. Ces ma-tériaux de récupération ne coûtent rien à l’artiste ; Gonzalez* avait de même utilisé le fer dans les années 30 à cause de son faible prix. César va continuer ces recherches, mais dans un esprit très différent. Le chalumeau et l’arc lui permettent d’amalgamer les formes les plus diverses. C’est le début d’une série d’oeuvres remarquables qui, exposées à partir de 1953 seulement, donneront à l’artiste une renommée internationale.

Ces sculptures sont d’une très grande variété : figuratives (torses féminins, figures, insectes, poissons) ou non figuratives (la Grande Duchesse, 1955), frôlant parfois le mode humoristique, parfois le fantastique ou le tragique, le plus souvent d’un étrange lyrisme (l’Homme de Draguignan, 1957-58), fondant totalement des éléments hété-

roclites ou, toujours avec la même maî-

trise, leur conservant une autonomie qui aboutit à de véritables collages (Petit Déjeuner sur l’herbe, 1957).

En 1960, au Salon de mai, c’est le

« scandale » des compressions de voitures : trois lingots de ferraille d’une

tonne chacun ; il s’agit beaucoup moins d’un nouvel avatar du « ready-made »

(v. Duchamp) ou de l’objet trouvé élevé par le choix de l’artiste au rang d’objet d’art que d’une évolution très logique des recherches précédentes.

Dans les années qui suivent, l’artiste passera de même à la presse des tubes, des boîtes, des bidons d’huile, pour en faire des objets-sculptures ou des bas-reliefs, jouant habilement sur les replis imprévus des formes, la polychromie, les effets de mat et de brillant des surfaces. À la fin de 1960, César adhère au groupe des Nouveaux Réalistes*, créé autour du critique Pierre Restany. Il continue, pendant les années suivantes, à exploiter la veine des compressions « dirigées », avec des tuyaux de cuivre, des bandes de laiton ou d’aluminium, etc., tout en produisant, de 1963 à 1965, d’ultimes chefs-d’oeuvre relevant de sa technique précédente (la Pacholette). Ces oeuvres de fer feront l’objet de répliques en bronze.

En 1965, il expose son Pouce mo-

numental en matière plastique rouge.

C’est le début d’une série d’agrandissements anatomiques (seins géants, poing monumental pour l’école de Saint-Cyr), mais c’est surtout la rencontre d’un matériau nouveau, les résines synthétiques, dont la qualité protéiforme allait attirer César.

En particulier la mousse de polyuré-

thane. dont il met en liberté le pouvoir de dilatation : 40 litres au Salon de mai de 1967, puis à Bruxelles, à Rio de Janeiro, etc., oeuvres éphémères, puisqu’en général détruites à la fin de la séance et partagées entre les spectateurs. Mais César va dépasser ce côté hasardeux de happening, diriger ses expansions comme il l’a fait de ses compressions, et les transférer dans des matériaux durables : époxy, polyester et aussi bronze, acier inoxydable, voire marbre de Carrare. En 1970, il présente une série d’expansions à l’épiderme rendu solide par un revêtement de laine de verre et de multiples couches de laques vinyliques, avec des effets très précieux de brillant et de nacré ; début 1973, c’est la série de ses masques-au-toportraits en bronze. Chercheur infatigable, il a également fait, aux ateliers Daum de Nancy, une incursion dans le domaine de la cristallerie.

M. E.

César, sculptures, introduction de D. Cooper (Amriswil, 1961). / César, plastiques, introduction de P. Restany (Centre national d’art contemporain, 1970). / César par César (Denoël, 1971).

césarienne

Accouchement artificiel effectué après ouverture chirurgicale de l’utérus par voie abdominale.

La césarienne a considérablement amélioré le pronostic maternel et foetal par son emploi de plus en plus fréquent, en raison des conditions de sécurité que procurent les techniques actuelles. C’est probablement la plus ancienne des opérations obstétricales, puisqu’on en trouve des traces chez les anciens Égyptiens comme dans les lé-

gendes grecques. Chez les Romains, la lex Regia, attribuée à Numa Pompilius, interdisait d’enterrer une femme morte en état de grossesse avant d’avoir extrait son enfant en lui ouvrant le ventre.