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qui, pour une molécule diatomique comme H2, passe de 3 à 5 entre 100 et 500 K, par intervention progressive de deux degrés de liberté de rotation, et de 5 à 7 entre 1 500 et 6 000 K, par intervention de l’énergie de vibration.

Solides

Dans un cristal atomique, l’énergie interne acquise par échauffement est celle de vibration des atomes autour d’une position moyenne ; une théorie simple, fondée sur le principe d’équipartition, conduit à U = 3RT pour la mole, d’où Acv = 6 cal/K, ce qui rappelle la règle de Dulong et Petit ; mais, là encore, la variation des chaleurs massiques avec T exige pour son interprétation l’intervention des quanta ; une théorie est due à Einstein et conduit à

où Θ est une température caractéristique du solide ; la courbe

est donc la même pour plusieurs corps simples, qui, pour une même valeur de sont dans des états « correspondants » ; de plus, la formule donne A . cv = 3R aux températures élevées.

Cependant, l’accord avec l’expérience n’est dans l’ensemble qu’approché ; une théorie plus élaborée, due à Debye, améliore cet accord, surtout aux basses températures, où l’on a pratiquement A . cv = k . T3 ; enfin, dans les métaux, la présence d’électrons libres, qui participent à l’agitation thermique, introduit downloadModeText.vue.download 17 sur 577

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 5

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une correction dont l’effet n’est sensible qu’aux très basses températures.

R. D.

E. Brun, les Chaleurs spécifiques (A. Colin, 1940).

Châlons-sur-

Marne

Ch.-l. du départ. de la Marne ;

55 709 hab. (Châlonnais).

Au sein d’une agglomération de

65 000 habitants, la ville est la plus petite préfecture régionale de France (capitale de la Région Champagne-Ardenne). Cette fonction administrative, héritée de sa position médiane en Champagne et d’une longue tradition de méfiance du pouvoir central à l’égard de Reims, était associée, depuis un siècle surtout, à une importante fonction de commandement militaire.

Châlons animait, grâce aux grands espaces désolés de la Champagne alors pouilleuse, la formation de troupes et la défense du glacis destiné à protéger Paris à l’est : elle s’était dotée d’une école d’artillerie et entourée des vastes camps de Suippes, Mourmelon, Mailly. Les autres activités y étaient fort réduites, et Châlons passait pour le type même de la morne ville d’administration et de garnison, entourée par les espaces nus de la Champagne crayeuse. Sa population stagnait autour de 30 000 habitants.

Ces conditions ont totalement

changé, surtout depuis 1960. Châlons a connu une mutation remarquable de fonctions et de paysage urbain. Elle le doit à la fois aux nouvelles données de l’aménagement du territoire et à la volonté délibérée de ses édiles, qui ont su tôt exploiter sa situation parmi les villes de la couronne parisienne, à 160 km de la capitale.

Dès 1950 étaient amorcées une active politique de construction et la création d’une zone industrielle. Châlons a ainsi reçu plusieurs usines nouvelles : Jaeger (850 salariés, appareillage électrique), Demag (200 salariés, matériel de levage), Frésa et Soudure autogène française (300 et 100 salariés, maté-

riel de soudure), Unichima-Henkel (130 salariés, détergents) et divers ateliers de montage métallique : au total, 1 900 emplois. En outre, des entrepôts et des entreprises de transport, divers ateliers et surtout une usine de papiers peints venue de l’Est en 1871 (Grantil, 400 salariés) ont quitté le centre urbain pour la zone industrielle, souvent en s’agrandissant : ils occupent ensemble 800 personnes. Enfin, plusieurs usines se sont établies hors de la zone : une grande sucrerie à Fagnières, deux ateliers de bonneterie troyens (400 emplois chacun) et, aussi, le centre de

vente par correspondance des Galeries Lafayette, qui profitait de la gare de triage et a occupé jusqu’à 700 salariés (repris par Singer après des difficultés).

À ce large éventail s’ajoutent une brasserie plus ancienne (Slavia) et même deux négociants en champagne.

Actuellement, l’industrie est la branche d’activité la mieux représentée à Châlons, avec 4 600 emplois, contre 1 400 en 1954. Les transports occupent 2 200 personnes, notamment dans

plusieurs entreprises de camionnage ; le bâtiment 2 600 ; l’administration s’étoffe encore et occupe 2 900 personnes ; l’armée, par contre, n’en compte plus que 1 800. Châlons a également un certain rôle de formation : outre l’école d’artillerie, elle compte une école des arts et métiers à large recrutement, et les écoles normales de la Marne.

Aussi la physionomie de la ville a-t-elle beaucoup changé. Le vieux noyau est situé dans la vallée même de la Marne (80 m), sur la rive droite, sillonnée par les lits de petits affluents.

Des boulevards et des casernes, dont l’une est devenue cité administrative, jalonnent le tracé des anciens remparts du XIIe s., démantelés au début du XIXe s. L’habitat y est tassé, souvent médiocre car les maisons de bois et de terre enserrent de près les grands monuments qu’il recèle (cathédrale Saint-

Étienne, Notre-Dame-en-Vaux, Saint-Alpin, hôtel de ville et ancien hôtel des Gouverneurs). Aussi pose-t-il des problèmes de rénovation très délicats.

Mais, tout autour, de vastes en-

sembles neufs occupent la plus grande place, dans toutes les directions : les quartiers Emile-Schmidt entre le centre et la zone industrielle au nord (1 400 logements), Strasbourg et le Verbeau au sud (1 900 logements, abritant un sixième de la population totale), la Bidée-Mont-Saint-Michel à l’ouest (1 700), à quoi s’ajoutent de nouveaux développements du nord-est au sud-est : Mont-Héry (1 800), Vallée-Saint-Pierre (500), Saint-Memmie-les-Corvées (1 400) et Saint-Thiébault (200).

Cette disposition pose à la ville de nombreux problèmes de fonctionnement, tant en raison des cassures du

paysage urbain (Marne, canal, chemin de fer, terrains militaires) que du rôle de carrefour. Outre le grand axe ferroviaire Paris-Strasbourg et la voie Châlons-Reims, l’agglomération est en effet traversée par les routes Paris-Metz (R.N. 3), Reims-Vitry, Reims-Troyes et Troyes-Sedan. L’espace bâti a déjà atteint la dérivation servant à contourner la ville par l’est. Un deuxième pont a dû être aménagé pour doubler l’unique traversée de la ville (1971). Le déplacement futur du grand carrefour champenois vers Reims n’at-ténuera pas beaucoup l’acuité de ces problèmes, l’autoroute A 4 devant être infléchie à partir de Reims en direction de Châlons.

L’agglomération a crû longtemps

à un rythme élevé (de l’ordre de 3,5 p. 100 par an, l’un des plus forts du Bassin parisien), fortement ralenti au début des années 70. Il s’agit d’une population à revenus plutôt modestes, car les emplois créés n’exigent pas une grande qualification ; 45 p. 100

sont ainsi occupés par des femmes.

Par ailleurs, Châlons doit partager ses fonctions régionales avec Reims, dont l’expansion lui enlève aussi une partie de sa clientèle commerciale. Mais les deux villes sont de plus en plus solidaires, et les migrations du travail sont actives dans les deux sens. L’ouverture de l’autoroute pourrait, à terme, en faire un véritable doublet.

R. B.

F Champagne-Ardenne / Marne (dép. de la).