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suisses et italiennes, la population rurale des environs et la main-d’oeuvre étrangère (le quart de la population active de l’agglomération est composé d’immigrants récents), le carrefour ferroviaire et routier, l’équipement hydro-électrique, industriel et touristique des Alpes. Ainsi, la ville est devenue un centre diversifié d’industries de transformation : travail de l’aluminium, constructions mécaniques, cimenterie, fabriques de boîtes alimentaires, de chaussures, ateliers de confection, usines de fibre de verre, de roulements à billes. De grandes zones industrielles ont été aménagées sur les marais du nord appartenant à deux communes (Bissy et Chambéry-le-Vieux) qui ont fusionné avec Chambéry en 1961. La population quitte les vieux quartiers entre le château des ducs et Lémenc pour habiter les grands ensembles de logements de Sainte-Claire-Bellevue et de la Croix-Rouge, qui donnent une physionomie nouvelle à la périphérie résidentielle, composée jusqu’ici de maisons individuelles.

M. L.

F Savoie.

Chambord

Château royal de France, sur le territoire de la commune du même nom

(Loir-et-Cher).

Conçu comme un gigantesque ren-

dez-vous de chasse dans une forêt de Sologne, mais non loin du Val de Loire, Chambord doit son existence et son caractère à François Ier, qui en fit entreprendre les travaux en 1519. Si les dispositions rares et ingénieuses de l’édifice, comme sa symétrie, semblent dictées par le génie intellectuel de la Renaissance italienne, à telle enseigne qu’on a pu en faire honneur à Léonard de Vinci, c’est à des maîtres d’oeuvre et à des ateliers français qu’en revient l’exécution. En même temps, le plan rappelle celui des châteaux forts de plaine de la France médiévale, notamment Vincennes.

Primitivement entouré de douves, Chambord se compose d’une vaste

enceinte rectangulaire et d’une sorte de donjon qui se greffe sur l’un des longs côtés, faisant saillie dans la cour inté-

rieure. L’enceinte, partout basse à l’origine, est cantonnée de quatre grosses tours cylindriques, dont les deux de derrière sont restées inachevées. Quatre autres tours de même forme, mais plus hautes, marquent les angles du donjon, énorme cube à l’intérieur duquel s’inscrit, à chaque étage, une croix dessinée par quatre grandes salles délimitant autant d’espaces carrés destinés à des appartements. Il est possible qu’au lieu des salles superposées on ait prévu pour chaque bras de la croix une vaste nef dominée par la voûte à caissons sculptés qui couvre maintenant la plus haute salle, laissant voir, à l’intersection de ces bras, le célèbre escalier à claire-voie dont la montée et la descente s’effectuent séparément par deux rampes en hélice emboîtées l’une dans l’autre. La downloadModeText.vue.download 22 sur 577

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 5

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nouveauté de cet escalier réside moins dans sa structure, dont l’architecture gothique offre des exemples, que dans sa position à l’intérieur et au centre d’un édifice de plan massé : c’est là qu’il est permis de reconnaître une conception italienne.

Terminant l’escalier, la lanterne, à quatre étages hardiment dressés au milieu d’une couronne d’arcs-boutants et de contreforts, est le morceau de bravoure de la décoration extérieure, qui, jusqu’à la hauteur de la corniche, se réduit à un jeu de moulures horizontales et de pilastres plats encadrant baies rectangulaires ou cintrées et loggias, mais qui se déploie avec splendeur sur les toits mouvementés du donjon : garnis de hautes souches de cheminées, de poivrières, de campaniles, de lucarnes à baies superposées, ces toits sont coniques sur les tours et pyramidaux sur les quatre cantons du carré, les bras de la croix étant couverts de terrasses qui pouvaient servir de belvédère à la cour royale lors des grandes chasses. Si le décor est d’origine italienne, sa concentration sur les parties hautes de l’édifice apparaît comme un héritage des résidences princières de la période gothique, tel Mehun-sur-Yèvre, du duc Jean de Berry. Encore, la sculpture joue-t-elle un

rôle plus discret que dans la plupart des châteaux de la première Renaissance, le répertoire ornemental relevant plus strictement de l’architecture, malgré sa richesse et sa fantaisie ; une opposition est ménagée entre la pierre blanche et les disques et losanges d’ardoise qui y sont insérés.

Afin de rendre plus habitable ce fée-rique château de chasse, et bien que, dans une certaine mesure, il fût déjà passé de mode, deux bâtiments en équerre furent ajoutés vers la fin du règne de Fran-

çois Ier et sous celui d’Henri II, épousant le tracé de l’enceinte de part et d’autre du donjon, avec une tour d’escalier à claire-voie dans chacun des angles rentrants. Après une période d’abandon, Chambord retrouva quelque éclat sous le règne de Louis XIV. Au cours du XVIIIe s., le domaine fut concédé à Stanislas Leszczyński, puis au maréchal de Saxe, qui s’y entoura d’une cour princière ; sous la Restauration, il le fut au jeune duc de Bordeaux, qui prit le titre de comte de Chambord. L’État en est aujourd’hui propriétaire.

B. de M.

H. Guerlin, le Château de Chambord (H. Laurens, 1912). / E. de Ganay, le Châ-

teau de Chambord (Vincent et Fréal, 1949). /

P. M. Auzas, Chambord (Caisse nationale des Monuments historiques, 1961).

chambres à traces

Instruments servant à détecter des particules élémentaires et à analyser leurs propriétés.

Ils permettent de procéder à des constatations de natures variées concernant en particulier :

— la présence de particules chargées électriquement ;

— le parcours de la particule, notamment son aptitude à traverser des écrans de matière ;

— éventuellement la courbure de la trajectoire en présence d’un champ magnétique, donc le signe de la charge électrique et la quantité de mouvement de la particule ;

— la présence de particules neutres décelée par l’apparition de particules chargées produites dans un choc ou à la suite d’une désintégration ;

— l’origine commune de plusieurs particules issues d’un événement unique.

Chambres à brouillard

et chambres à bulles

Chambre de Wilson

La chambre à brouillard, inventée en 1912 par C. T. R. Wilson, est l’ancêtre des chambres à traces. Le recul d’un piston assure la détente d’une vapeur saturante contenue dans la chambre.

La vapeur refroidie se trouve alors en état de sursaturation, et, si une particule chargée traverse à ce moment la chambre, elle y produit des ions* qui provoquent l’apparition de gouttes liquides. Ces gouttes matérialisent la trajectoire de la particule, qui peut être enregistrée par photographie. On peut déclencher la détente et commander la photographie sur l’indication de compteurs de particules placés au voisinage de la chambre.

Une version perfectionnée, due à Langsdorf (1936), est la chambre à diffusion, qui opère en continu et non pas au seul déclenchement de la détente : ici, la variation de température s’établit dans un mélange de gaz et de vapeur provenant de deux zones où ils se trouvent liquéfiés.

Chambre à bulles

Au contraire de la chambre de Wilson, la chambre à bulles, inventée par Glaser en 1952, matérialise les trajectoires des particules par l’apparition de bulles de gaz dans un liquide surchauffé.

L’usage des chambres à bulles a, pour l’essentiel, remplacé celui des émulsions photographiques nucléaires, qui, sous l’impulsion de C. F. Powell, avaient permis la découverte des pions et celle des particules* étranges. Les chambres à bulles ont le grand avantage d’être employées en présence d’un champ magnétique qui permet de courber les trajectoires, donc d’évaluer la

quantité de mouvement des particules.

De plus, elles permettent de disposer d’un grand pouvoir absorbant grâce à l’utilisation de liquides lourds. On peut, notamment, associer l’hydrogène liquide, intéressant comme cible, au néon, utile comme absorbant.