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Il a des pattes longues et fortes ; son allure naturelle caractéristique est l’amble.

Les régions du corps par où l’animal prend contact avec le sol quand il s’accroupit (on dit qu’il « baraque ») présentent des callosités, aux coudes et aux genoux pour les pattes de devant, aux grassets pour les pattes de derrière.

La plus importante de toutes se trouve au sternum.

Le Dromadaire a la face allongée, le nez busqué, le dessus de la tête large, les narines fendues, pouvant s’obturer pour se protéger du sable, la lèvre infé-

rieure pendante et la supérieure fendue verticalement.

Sa bouche, sa langue et ses dents sont capables de saisir et de broyer sans dommage les plantes ligneuses et épineuses qu’il rencontre dans les déserts.

Son pelage peut varier du beige clair jusqu’au blanc. Son poil est fin, frisé et très isolant. Les gens du désert le recueillent avec soin pour en faire leurs tissus, couvertures et toiles de tente.

À la période du rut, les mâles ont en arrière de la tête une glande occi-pitale qui sécrète un liquide noirâtre et nauséabond ; de plus, la partie libre du voile du palais fait par moments saillie hors de la bouche sous l’effet d’éructa-tions gazeuses.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 5

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Aire de dispersion

Le Dromadaire est originaire de l’Asie du Sud-Ouest, Arabie et Perse. Dès la naissance de l’islām, les Arabes importèrent l’élevage du Dromadaire en Mésopotamie, en Palestine, en Égypte, au Soudan, en Abyssinie, en Somalie et dans toute l’Afrique du Nord jusqu’à l’Atlantique. L’animal est habitué aux régions les plus chaudes du globe ; aussi, de l’Afrique du Nord s’est-il répandu vers la Mauritanie, le Rio de Oro, le Sénégal et le Soudan.

Cette zone d’habitat est limitée au sud par les régions humides et boisées. Le Dromadaire peut vivre dans les steppes à Mimosées, mais pas le long des grands fleuves africains, ni à proximité des points d’eau, où pullulent saisonnièrement Mouches,

Taons, Stomoxes ou autres Insectes piqueurs et vecteurs d’hémoparasites (trypanosomes).

Son habitat asiatique est l’Ara-

bie, la Palestine, la Syrie, l’Irak, l’Afghānistān, le Baloutchistan et le Turkestan. C’est dans la zone aride du nord-ouest de l’Inde qu’on le rencontre surtout.

Le Chameau

de la Bactriane

Il a deux bosses, l’une sur le garrot, l’autre sur le sacrum. Il est trapu, beaucoup plus long que le Dromadaire,

mais avec des jambes plus courtes.

C’est surtout un animal de trait lent et de bât ; il est inutilisable pour les dé-

placements rapides. Son poil est long, épais et foncé, abondant sur le cou, les épaules, les bosses et le long de la ligne dorsale. Ses pattes ont des soles plus dures et plus résistantes que celles du Dromadaire à la marche sur terrain caillouteux. Quand il marche (l’amble également), il porte la tête relativement basse, la nuque se trouvant à peu près au même niveau que le garrot.

Sa voix est plus aiguë que celle du Dromadaire. Quand il est en colère, il crache une partie du contenu de sa panse à la face de son adversaire, mais on ne voit pas de protrusion du voile du palais chez le mâle en rut.

Aire de dispersion

Il vit en Asie, où on le trouve encore à l’état sauvage dans le désert de Gobi et dans une partie du Sin-kiang. À l’état domestique, on le rencontre dans une vaste zone s’étendant de la Crimée jusqu’à Pékin. On en fait l’élevage dans les régions à steppes de la Russie d’Europe, du Caucase, du Kurdistān et de la Crimée, en Afghānistān, au Sin-kiang, en Sibérie méridionale, dans le nord de la Chine, en Mongolie et dans les contrées où les températures minimales atteignent couramment 20 °C

au-dessous de zéro. On ne le rencontre pas dans les régions élevées du Tibet, où il est remplacé par un Bovidé : le Yack de Mongolie, bête de somme

beaucoup plus résistante.

Dans les régions où les deux espèces se rencontrent (Turquie, Perse), il a été pratiqué des hybrides par croisement du Chameau et de la femelle du Dromadaire. Le produit obtenu ainsi est un animal puissant, utilisé pour le bât et plus élancé que le père ; sa tête est petite, ses extrémités sont fines, son encolure et sa queue sont courtes. Son pelage rappelle celui du Chameau à longs poils frisés.

Biologie

Le Dromadaire peut vivre dans les régions les plus arides et les plus chaudes du globe. Il est domestiqué

depuis des millénaires, et c’est en partie grâce à lui que les peuples des déserts peuvent subsister ; aussi est-il l’objet d’une grande vénération. Il est intelligent, mais très rancunier et vindicatif, occasionnant quelquefois de cruelles morsures. Cependant, les Arabes le soignent avec amour, car ils en connaissent mieux que personne l’utilité, pour la bonne raison qu’il leur fournit tout : viande, graisse, lait, cuir, laine ; ils en utilisent même les excreta.

De plus, le Dromadaire est le seul moyen de transport du désert. C’est l’animal de bât par excellence et très souvent il sert comme animal de selle pour des liaisons rapides.

C’est sa résistance légendaire à la soif qui permet cette utilisation. On a voulu l’expliquer par la structure interne de la paroi de la panse. Ce vaste réservoir présente de petits compartiments appelés cellules aquifères, dans lesquels le Dromadaire, croyait-on, emmagasine de l’eau. On a découvert aussi que sa bosse de graisse n’est pas seulement une réserve nutritive, mais qu’elle peut lui fournir de l’eau par oxydation. Mais, avec une bosse bien garnie, cela ne donnerait qu’une trentaine de litres en tout à son proprié-

taire. Or, le Dromadaire a besoin en moyenne de 18 litres par jour !

En fait, le Dromadaire a une thermorégulation toute spéciale. Elle est favorisée par une peau mince et sans graisse dermique isolante, ce qui favorise les échanges de calories entre le milieu interne et l’extérieur. La fourrure laineuse, son épaisseur et sa couleur jouent aussi un grand rôle pour limiter l’évaporation cutanée. Il est bien connu que la température baisse la nuit au dé-

sert et atteint son minimum peu avant le lever du soleil. Or, on a constaté que la température interne du Dromadaire, prise de très bonne heure, s’abaisse souvent jusqu’à 34 °C, avec un minimum qui, chez certains sujets, serait de 31 °C et même, dans certains cas, de 29 °C. Au fur et à mesure que la température ambiante monte au cours de la journée, celle du Dromadaire augmente lentement pour arriver, au moment des plus fortes températures extérieures, à une température limite qui est proche de 41 °C et qu’il ne peut dépasser sous

peine de mort. Il se protège alors par le mécanisme de la sudation, qui provoque par évaporation l’abaissement de sa température interne.

On estime que le retard apporté

au mécanisme de la sudation lui permet d’économiser une quantité d’eau évaluée à 8 litres par jour, ce qui est énorme. D’autre part, et c’est là un phé-

nomène d’adaptation extraordinaire, le Dromadaire peut perdre sans dommage de 25 à 32 p. 100 de la teneur en eau de son organisme, ce qui correspond environ à 100 kg ou au tiers du poids total. Aucun autre Mammifère n’en est capable. Les hommes du désert ne supportent que très difficilement une perte d’eau de 10 p. 100.

La circulation sanguine joue aussi un grand rôle dans la résistance à la sé-

cheresse. Le sang reste fluide et garde un volume et une composition plasmatique à peu près constants. C’est la quantité d’urine évacuée qui est diminuée (elle peut s’abaisser de 7 litres par jour à un demi-litre seulement).

Une fois arrivé à l’étape, le Dromadaire est capable de reconstituer presque instantanément son stock de liquide. Il absorbe couramment 100 litres d’eau en dix minutes, mais on cite des animaux qui, à leur arrivée à l’oasis, absorbent jusqu’à 150-180 litres d’eau. On a même vu un Dromadaire en absorber en une seule fois 200 litres. Il s’ensuit une réhydratation immédiate des tissus de l’animal, qui reprend alors toute sa vigueur.