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Les champs magnétiques

continus d’amplitude

moyenne

Avec la matière aimantée seule, on produit dans les aimants des champs de l’ordre de 1 000 à 5 000 Oe. Avec un courant électrique seul, on peut réaliser dans les solénoïdes des champs du même ordre de grandeur sans

conditions particulières. La combinaison de bobines et de matière à forte aimantation, comme le fer, permet de créer dans les entrefers des électro-aimants des champs atteignant jusqu’à 30 000 Oe.

Les champs magnétiques

continus intenses

au moyen de bobines

en conducteur de cuivre

refroidi à l’eau

Les champs supérieurs à 30 000 Oe sont obtenus par la circulation de courants très forts dans les solénoïdes.

Les bobines à répartition uniforme de la densité de courant sont constituées de fils ou de rubans de cuivre. Les densités de courant sont de l’ordre de 100 A/mm 2 ; elles produisent des champs continus de l’ordre de 90 000 Oe dans un diamètre utile de 5 cm, avec une puissance élec-

trique de l’ordre de 2 000 kW. Il est nécessaire de refroidir énergiquement le conducteur au moyen d’un courant d’eau préalablement traitée pour augmenter sa résistivité et dont le débit est de l’ordre de 100 m3/h.

Les bobines en cuivre donnant actuellement les meilleures performances ont été inventées par Bitter en 1936 ; ce sont des solénoïdes dont chaque spire est un disque fendu, isolé sur une face à l’exception d’un secteur par lequel s’effectue la mise en série ; les disques sont percés de trous qui définissent par empilement les canaux de circulation de l’eau. La densité de courant varie de façon inversement proportionnelle à la distance à l’axe. Ces bobines produisent des champs continus de 160 000 Oe dans un diamètre utile de 5 cm, avec une puissance électrique de 5 000 kW et un débit d’eau de refroidissement d’environ 300 m3/h.

La limitation dans le fonctionnement de telles bobines est imposée par les efforts électrodynamiques.

On note que la création de champs continus intenses nécessite des puissances considérables ; pour réduire l’importance de celles-ci, on a cherché à mettre au point des bobines, dites « cryogéniques », dans lesquelles la résistivité du conducteur est diminuée en refroidissant celui-ci au moyen d’un gaz liquéfié.

Les champs

magnétiques continus

au moyen de bobines

supraconductrices

Vers les années 1960 ont été mis au point des matériaux supraconducteurs à fort champ critique. Dans l’hélium liquide, l’alliage Nb3Sn est supraconduc-downloadModeText.vue.download 27 sur 577

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 5

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teur jusqu’à un champ de 220 000 Oe ; le champ critique de V3Ga est estimé vers 450 000 Oe ; il en est de même pour un alliage niobium-aluminium-germanium, pour lequel, en outre, la température critique se situe vers 20 K.

Ces matériaux supportent des densités

de courants de l’ordre de 1 000 A/mm 2.

On réalise ainsi des solénoïdes en fil fin fonctionnant à 4,2 K et donnant des champs de 100 000 Oe, avec une puissance de quelques kilowatts. De tels champs sont très stables dans le temps.

Ces matériaux sont particulièrement bien adaptés à la réalisation de bobines de grand volume, donnant des champs de 30 000 à 60 000 Oe, utilisées dans les chambres à bulles modernes ou bien placées à la périphérie des bobines de Bitter pour fournir un appoint de champ.

Les champs magnétiques

transitoires

Le principe de la méthode de production des champs transitoires consiste à emmagasiner de l’énergie pendant un temps suffisamment long, quelques minutes, dans une batterie de condensateurs ou un générateur tournant, et à la restituer ensuite en un temps très court, une fraction de seconde, dans un solénoïde. L’intensité du courant peut atteindre 100 000 A et celle du champ 400 000 Oe, lorsque le diamètre de la bobine est de 2 cm et l’énergie de 50 kilojoules. La variation du champ en fonction du temps est oscillatoire et amortie ; la pseudo-période est de l’ordre de la milliseconde.

En comprimant très rapidement le flux, lorsqu’il est maximal, au moyen d’un cylindre métallique en court-circuit, accéléré par les forces électromagnétiques ou un explosif, on peut faire croître le champ jusqu’à plusieurs millions d’oersteds en quelques microsecondes. Le champ magnétique implosé le plus intense réalisé par cette méthode est de 25 millions d’oersteds.

R. P.

Les Champs magnétiques intenses ; leur production et leurs applications (C. N. R. S., 1967). / D. B. Montgomery, Solenoïd Magnet Design (New York, 1969).

Champa

Ancien royaume hindouisé des Chams, en Indochine, qui fut le siège d’un art original.

En dépit de cette très forte et constante originalité, l’architecture du Champa présente seule une réelle unité, car la sculpture, toujours sensible aux influences extérieures, y paraît soumise à de continuels renouvellements. D’inspiration essentiellement śivaïte, cet art n’a réservé qu’une place infime au vishnuisme, alors que le bouddhisme mahāyānique est responsable de quelques fondations importantes, dont le plus vaste ensemble architectural (Dong Duong, 875). Ce n’est qu’après 1940 que la chronologie de l’art cham, étudié depuis la fin du XIXe s., a pu être établie en utilisant des méthodes proches de celles qui avaient été appliquées avec succès à l’art de l’ancien Cambodge*.

L’art et l’histoire

Si la préhistoire du Champa se

confond avec celle du Viêt-nam*, qui l’a absorbé, il paraît bien difficile de reconnaître dans le Champa, comme on l’a parfois proposé, l’héritier de la culture de Dong Son qui, d’ailleurs, ne semble pas attestée sur le sol de l’ancien royaume. Par contre, les aménagements hydrauliques et les constructions de pierres sèches du Quang Tri ont peut-être quelque rapport avec les populations primitives du Lin-yi. Les plus anciens témoins de l’hindouisa-tion de la contrée (vers le IVe-Ve s.) sont fournis par les textes chinois, l’épigraphie locale et de très rares bronzes importés de l’Inde du Sud ou de Ceylan. Rien dans l’architecture ne saurait être rapporté à cette période ancienne, à laquelle on est pourtant tenté de rattacher quelques sculptures de la région de Phu Ninh.

Le Champa du début du VIIe s. à

l’an 1000

Entre le moment où apparaissent les premières mentions du Champa et celui de la fondation de Vijaya, qui marque le début de son repli sous la poussée vietnamienne, le Champa connaît, en dépit d’une certaine instabilité, les plus grands moments de son histoire artistique. Dans l’important site de Mi Son, l’un des hauts lieux du Champa, les vestiges les plus anciens (Mi Son E. 1) ne remontent qu’au début de la

seconde moitié du VIIe s. La sculpture y révèle des qualités exceptionnelles qui s’affaibliront rapidement, et lorsque, vers 758, l’hégémonie passera pour un siècle aux provinces méridionales, c’est sur un art médiocre que viendront se greffer des apports indonésiens.

Leur influence sera grande sur l’imagerie mahāyānique du Champa, et, dans le même temps, la construction des sanctuaires de Hoa Lai peut être regardée comme le véritable point de départ de l’architecture chame.

En 875, alors que le pouvoir est à nouveau assumé par les provinces septentrionales, la fondation du grand temple bouddhique de Dong Duong