Выбрать главу

rité dont témoigne cette sculpture se retrouvent au XVe s. dans l’émouvant Christ de pitié de Saint-Nizier de Troyes. Mais bientôt l’italianisme est introduit en Champagne par Domenico Del Barbiere, dit Dominique Florentin (v. 1506 - apr. 1565), qui s’établit à Troyes et y forme notamment François Gentil (v. 1510-1588).

Les arts du décor se sont manifestés avec éclat dans le vitrail. Les églises champenoises en conservent de nombreux et précieux témoins depuis les XIIe et XIIIe s. jusqu’au XVIe (première moitié surtout), époque particuliè-

rement prolifique pour les verriers troyens, spécialistes des vitraux « lé-

gendaires » juxtaposant de nombreuses scènes au style d’imagerie familière.

G. J.

F Foire.

H. d’Arbois de Jubainville, Histoire des ducs et comtes de Champagne (A. Durand, Troyes, 1859-1869 ; 7 vol.). / F. Bourquelot, Études sur les foires de Champagne (Imprimerie impé-

riale, 1865 ; 2 vol.). / M. Poinsignon, Histoire générale de la Champagne et de la Brie (Martin frères, Châlons-sur-Marne, 1885-1886 ; 3 vol.). /

A. Babeau, l’Art de la Champagne (De Boccard, 1919). / R. Crozet, Histoire de la Champagne (Boivin, 1933). / G. Boussinesq et G. Laurent, Histoire de Reims (Matot-Braine, Reims, 1934 ; 3 vol.). / M. Crubellier et C. Juillard, Histoire de

la Champagne (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1952 ; 2e éd., 1969). / R. Héron de Villefosse, les Grandes Heures de la Champagne (Perrin, 1971). / M. Crubellier (sous la dir. de), Histoire de la Champagne (Privat, Toulouse, 1975).

Champagne-

Ardenne

Région économique groupant les dé-

partements des Ardennes, de l’Aube, de la Marne et de la Haute-Marne.

Elle couvre 25 600 km 2 et rassemble 1 336 832 habitants. Son chef-lieu est Châlons-sur-Marne* (65 000 hab.), qui est la plus petite préfecture régionale de France ; mais trois agglomérations sont plus grandes que celle de Châ-

lons : Reims* (200 000 hab.), Troyes*

(130 000 hab.), Charleville-Mézières*

(70 000 hab.).

Les paysages

La Région est située dans l’est du Bassin parisien, de part et d’autre de la plaine champenoise, s’étirant sur près de 300 km dans le sens nord-sud. Elle comprend ainsi plusieurs unités géographiques distinctes :

— à l’ouest, une petite partie des plateaux de Brie et du Tardenois ;

— la côte de l’Île-de-France, qui porte le vignoble champenois ;

— la riche plaine de Champagne

crayeuse (de 70 à 200 m d’altitude), qui s’étend en arc de cercle sur trois départements ; elle se termine à l’est par une côte très effacée, qui ne prend de l’ampleur que tout au sud, dans le pays d’Othe ;

— la plaine de Champagne humide (de 100 à 180 m), étroite au nord de Vitry-le-François (Vallage d’Argonne), qui s’épanouit dans le vaste cône alluvial du Perthois et se poursuit assez élargie au sud, où elle demeure très boisée (forêts du Der, d’Orient, d’Aumont) ;

— au nord, une série de dépressions humides, de plateaux étroits et boisés et de côtes qui forment les crêtes pré-

ardennaises ; à l’extrémité occidentale de celles-ci se trouve une petite partie du bocage de Thiérache ; les crêtes pré-

cèdent le massif ancien de l’Ardenne, qui forme un plateau boisé s’inclinant doucement vers le sud (500 m au nord), éventré de Mézières à Givet par la vallée industrielle de la Meuse, aux profonds méandres ; entre ces deux ensembles se trouve un sillon évidé dans des terrains tendres, emprunté par la grande voie ferrée Valenciennes-Thionville et par la Meuse en amont de Mézières ;

— à l’est, le petit massif boisé de l’Argonne, modelé dans des grès (la gaize) et qui marque une nette limite topographique et climatique (maximum 303 m) ;

— enfin, au sud-est, un vaste ensemble de plateaux calcaires boisés et céréaliers qui s’élèvent lentement jusqu’aux environs de Langres, y atteignant 516 m ; ces plateaux sont interrompus dans le sens sud-ouest - nord-est par quelques petites plaines discontinues au pied des côtes ; tout à l’extrémité sud-est, ces dernières dominent une dépression herbagère qui annonce la Lorraine méridionale (Bassigny). Ces plateaux sont morcelés par les hautes vallées de la Seine, de l’Aube et de la Marne.

Peuplement et conditions

de développement

L’axe principal de peuplement et d’activité est une écharpe qui, large au nord-ouest, où elle englobe Reims, Épernay et le Vignoble, va en s’amincissant vers le sud-est par Châlons, Vitry, Saint-Dizier, Chaumont et Langres, et qui suit donc pour l’essentiel le cours de la Marne, Reims seul lui échappant.

Cet axe coïncide avec une voie de circulation Région du Nord-Dijon-Sud-Est et se trouve ainsi susceptible d’être renforcé. La partie nord-ouest a été érigée en « zone d’appui nord-champenoise » pour contribuer à l’équilibre du développement du Bassin parisien (400 000 hab.) ; la partie amont groupe 160 000 habitants. Près de la moitié de la population de Champagne-Ardenne se trouve donc sur cet axe, qui connaît les plus forts taux de croissance, surtout de Reims-Épernay à Vitry.

Les deux autres grands foyers

d’activité sont : la vallée de la Meuse (200 000 hab.), tournée vers l’industrie métallurgique et bien située sur le trajet Région du Nord-Région de l’Est ; la vallée de la Seine, de Romilly à Troyes, avec quelques prolongements jusqu’à Bar-sur-Aube, dominée par l’agglomération de Troyes et par la bonneterie (160 000 hab.).

Si le Vignoble et la Champagne

crayeuse sont des régions agricoles d’une brillante vitalité, il existe quelques zones faibles dont l’agriculture tend à se rétracter : les crêtes préardennaises, les plateaux du Barrois et surtout, au sud-est, le Bassigny, aux exploitations peu étendues. La Brie champenoise et le Perthois ont des problèmes de drainage.

Une grande partie des traits de la Région Champagne-Ardenne viennent de sa position, qui a entraîné une série de retournements historiques. Très intensément fréquenté aux temps de la colonisation romaine, puis des foires de Champagne, cet espace a été, par la suite, souvent dévasté ; situé sur le passage des guerres durant des siècles, il a dû servir de glacis de protection pour Paris.

Par ailleurs, il connut de bonnes phases de développement industriel, en raison de ses ressources, avant le milieu du XIXe s. : métallurgie au bois des Ardennes et de la Haute-Marne, cette dernière reposant sur de nombreux gisements de fer, riches mais morcelés ; laine de Champagne crayeuse. Mais ses structures furent gravement compromises par la révolution industrielle : du milieu du XIXe s. au milieu du XXe, sa population fut attirée massivement par le développement du Nord, et plus encore de la Lorraine et de Paris, cependant que ses propres ressources (laine, bois, fer) n’étaient plus adaptées aux besoins de la grande industrie.

Aussi, la Région subit-elle de graves ponctions, accentuées par les guerres, surtout celle de 1914-1918 : elle a perdu 11 p. 100 de ses actifs dans la première moitié du XXe s., et ses villes ne croissaient plus. Enfin, récemment, elle a été quelque peu victime de la politique de développement de l’ouest de la France.

D’autre part, la centralisation du réseau de communication sur Paris ne favorise pas la Région, qui s’étire perpendiculairement aux axes principaux, mal reliés entre eux et trop écartés les uns des autres. La Région est traversée par deux grands courants ferroviaires de transit qui lui profitent peu : Valenciennes-Thionville et Paris-Nancy.

Reims est sur la voie secondaire Paris-Épernay-Charleville-Luxembourg, et Troyes sur Paris-Bâle. La liaison Troyes-Reims est impraticable ; la voie Calais-Dijon par Reims est mal desservie. Le tracé des grandes routes ne coïncide pas avec celui des voies ferrées, la R. N. 4, la plus active, passant en rase campagne au sud de Châlons et joignant directement Paris à Vitry et Saint-Dizier ; la R. N. 3 est peu utilisée dans la vallée de la Marne et n’a un trafic notable que de Châlons à Metz.