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D’autre part, il semble que les plus récents développements des moyens de diffusion ne vont plus dans le sens d’une uniformisation du public, mais, par le foisonnement des émetteurs et par leur concurrence dans une situation de saturation, tendent plutôt à faire prévaloir les mises en question, les recherches d’individualisation, les appels aux particularités individuelles.

Les techniques de transmission par satellite et de diffusion d’émissions enregistrées par vidéocassettes permettront sans doute un jour aux utilisateurs de choisir leurs programmes entre des sources multiples et internationales et aussi de les composer eux-mêmes selon leurs préférences du moment.

Parmi les effets plus particuliers des mass media qui retiennent l’attention des chercheurs, il faut signaler ceux qui se rapportent surtout aux enfants et ceux qui concernent la violence. Les conclusions des enquêtes, ici encore, sont nuancées. La télévision ne semble pas modifier les résultats scolaires des jeunes ni les prédisposer à la délin-quance. Simplement, elle peut, si elle est regardée avec excès, produire une fatigue psychique et, en outre, précipiter des évolutions fâcheuses dont elle n’est pas la cause mais qu’elle contribue, même en l’absence d’intention, à pousser vers la réalisation. Les communications de masse, il faut y insister, font partie de la vie sociale moderne, et leur étude ne peut être séparée du contexte général dans lequel se situe leur action. En particulier, elles atteignent leur public dans une situation qui est le plus souvent celle du loisir : leur valeur culturelle doit être appré-

ciée de ce point de vue. Les critiques généralement relevées contre leur effet abrutissant pour la masse doivent tenir compte du fait que, sans la télévision par exemple, le temps de loisir serait peut-être consacré à des activités bien moins enrichissantes encore. De toute manière, l’expansion des mass media paraît bien être un processus irréversible, et l’important, pour la société, n’est point de les juger mais d’en tirer le meilleur parti et de s’y adapter pour y trouver un moyen de perfectionnement.

J. C.

S. Tchakhotine, le Viol des foules par la propagande politique (Gallimard, 1939). / P. F. Lazarsfeld (sous la dir. de), The People’s Choice (New York, 1944 ; 2e éd., 1948). / B. L. Smith (sous la dir. de). Propagande, Communication and Public Opinion (Princeton, New Jersey, 1946). / J. T. Klapper, The Effects of Mass Communication (Chicago, 1947). / G. Gurvitch, la Vocation actuelle de la sociologie (P. U. F., 1949 ; nouv. éd., en 2 vol., 1957-1963). /

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M. McLuhan, Understanding Media (New York, 1964 ; trad. fr. Pour comprendre les media, Mame et Éd. du Seuil, 1968). / A. Silbermann et P. Zahn, Die Konzentration der Massenmedien und ihre Wirkungen (Düsseldorf, 1970). / Les Communications de masse (Hachette, 1972).

communisme

Le terme a essentiellement trois contenus. Il définit un régime social caracté-

risé par l’appropriation collective des biens et l’absence de toute propriété privée ; une doctrine économique, politique, idéologique tendant à l’instauration du régime communiste ; un mouvement historique désignant une des principales tendances du mouvement ouvrier international depuis le XIXe s.

et l’histoire des pays qui ont adopté un régime communiste.

Même si l’on rencontre dès l’Antiquité (Platon) et tout au long de l’histoire (Thomas More, Campanella)

des doctrines collectivistes ou communautaires, la doctrine communiste proprement dite, le mouvement communiste et surtout les régimes communistes sont des phénomènes récents, apparus en réaction aux difficultés et aux contradictions engendrées par le capitalisme.

Les sources du

communisme

C’est à l’extrême fin du XVIIIe s. et au début du XIXe qu’apparaissent les premiers doctrinaires modernes du communisme. En France, Babeuf* est

l’instigateur de la « conjuration des Égaux » (1796). Malgré son échec, cette révolte a une très grande importance : c’est la première fois qu’un groupe nettement communiste affirme la nécessité de prendre le pouvoir par

la force et d’instaurer provisoirement une dictature populaire.

Dans la première moitié du XIXe s., les idées communistes se répandent dans la classe ouvrière et présentent une originalité indiscutable par rapport au courant socialiste. « Le socialisme était un mouvement des classes moyennes, le communisme, un mouvement de

la classe ouvrière » (F. Engels, Introduction au Manifeste du parti communiste). Après Owen* (1771-1858) et Fourier* (1772-1837), les penseurs socialistes comptent dans leurs rangs les grands noms de V. Considérant (1808-1893), de Louis Blanc* (1811-1882), de Proudhon* (1809-1865), plus tard de Saint-Simon* (1760-1825) ; Cabet en France et Weitling en Allemagne développeront la doctrine communiste qui inspirera l’activité des sociétés se-crètes animées par Blanqui* et Barbès en particulier, la Société des saisons en France, la Ligue des justes (Bund der Gerechten) en Allemagne, créée après 1835 et fréquentée par Marx. En 1842,

« le communisme est devenu en Allemagne la question du jour » (Bruno Bauer).

Le communisme à l’étape de la

Ire Internationale

Si le communisme est lié indiscutablement à l’effort d’organisation du mouvement ouvrier, celui-ci ne commence à s’y rallier massivement, en lui préfé-

rant d’autres doctrines (socialisme et anarchisme), que grâce à l’interven-downloadModeText.vue.download 552 sur 577

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 5

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tion idéologique et politique de Karl Marx*.

Le rôle de Marx est double et décisif : il forge une doctrine qui se veut à la fois une analyse scientifique de la société capitaliste, de ses contradictions, et un programme d’action ; il intervient politiquement pour diffuser cette analyse et son programme de transformation sociale dans les organisations ouvrières, en particulier au sein de la Ire Internationale*. Il dessine

ainsi la double mission idéologique et politique du mouvement communiste :

« Passer de l’arme de la critique à la critique des armes. »

Extension du communisme :

les sections de la

Ier Internationale

À l’époque de la Ire Internationale*, née en 1864 à Londres, le communisme (marxiste) n’est encore qu’une tendance, et parmi les moins assurées, du mouvement ouvrier, et la dénonciation amère de l’anarchiste James Guillaume n’est pas dénuée de vérité :