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Pierre Semard (Prany-sur-Saône

1887 - Évreux 1942). Cheminot à la Compagnie P. L. M., révoqué à la suite des grèves de 1920, il devient secré-

taire général de la Fédération des cheminots en juin 1921, puis membre de la commission exécutive et du bureau confédéral de la C.G.T.U. En janvier

1924, au IIIe Congrès de Lyon, il est élu en même temps que Maurice Thorez au Comité directeur du P.C. Il devient secrétaire général du parti en août de la même année. Il restera à ce poste jusqu’en 1930. En 1936, à la suite de la fusion de la C.G.T. et de la C.G.T.U., il est, de nouveau, secrétaire général de la Fédération des cheminots. Mobilisé à la déclaration de guerre, il est arrêté par le gouvernement Daladier (1939).

Le 7 mars 1942, il est fusillé par les Allemands à Évreux.

Maurice Thorez (Noyelles-Godault, Pas-de-Calais, 1900 - en mer Noire 1964). Fils et petit-fils de mineur, il entre à douze ans comme trieur de pierres à la fosse de Dourges. C’est là et aussi dans l’exercice de multiples métiers auxquels il s’essaie ensuite qu’il acquiert la connaissance intime du prolétariat. Il adhère à la S.F.I.O.

et, avec sa fédération, se rallie à la IIIe Internationale. Après le service militaire (1920-1922), il milite dans les Jeunesses communistes et au syndicat des mineurs C.G.T.U. Délégué au IIe Congrès du parti (1922), Thorez devient en 1923 permanent et secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais. Le congrès de Lyon (janv. 1924) l’élit au Comité directeur. Envoyé en U. R. S. S., il y rencontre pour la première fois Staline. Le parti le met à l’épreuve en lui confiant la direction du Comité central d’action contre la guerre du Rif, ce qui lui vaut la condamnation de la justice.

Membre du bureau politique (1925), secrétaire à l’organisation du Comité central, il est contraint à la clandestinité et arrêté en juin 1929. Libéré (avril), secrétaire général (juill. 1930), il mène la lutte contre le groupe Barbé-

Célor (déc. 1931) et parvient à éliminer J. Doriot (juin 1934). Thorez contribue largement dès 1934 à l’élaboration et à l’application de la ligne politique antifasciste du FRONT* POPULAIRE. En avril 1936, il devient secrétaire général du parti. Le 4 octobre 1939, après avoir approuvé le pacte germano-soviétique, il passe à la clandestinité : il séjourne en Belgique et en Suisse, puis part pour Moscou. Il ne rentrera en France qu’en novembre 1944. Élu député aux deux Assemblées constituantes (1945-46), puis à l’Assemblée nationale, ministre d’État dans les gouvernements de

Gaulle, puis Ramadier, il veut faire du P.C. un parti de gouvernement et collabore à la reconstruction de la France.

Mais, avec les autres ministres communistes, M. Thorez quitte le pouvoir en 1947. Frappé d’une congestion céré-

brale en 1950, il reprend (avr. 1953), après une longue convalescence en U. R. S. S., la direction effective du P.C.

En mai 1964, il quitte le secrétariat gé-

néral pour la présidence du parti, mais il meurt en juillet.

Quelques figures du

parti communiste italien

Giorgio Amendola (Rome 1907). Il est le fils d’un député libéral, Giovanni Amendola (1882-1926), qui évolua de l’aile droite nationaliste à l’aile gauche de son parti et qui, en 1924, se réfugia sur L’Aventin en signe de protestation après l’assassinat du socialiste Giacomo Matteotti. Bâtonné à sang par les fascistes toscans, Giovanni Amendola mourut à Cannes au printemps 1926. Giorgio Amendola adhère en 1929 au parti communiste italien par antifascisme. Interné de 1932 à 1937, puis exilé en France, en Tunisie et de nouveau en France jusqu’en avril 1943, il devient membre du Comité de libération et représente le P.C.I. dans la junte militaire. Rejoignant Milan et Parme, il est arrêté par les Allemands, qui ignorent son identité et le relâchent au bout de douze jours. Il se bat alors à Turin, et c’est lui qui dirige l’insurrection de cette ville à la Libération (avr.

1945). Membre du gouvernement italien en qualité de sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil de juillet 1945

à juillet 1946, il est élu, au Ve Congrès du parti, membre de la direction (janv.

1946). Dès lors, G. Amendola défend l’unité d’action avec l’ensemble des partis de gauche.

Enrico Berlinguer (Sassari 1922).

Fils d’un député libéral, il s’inscrit au P.C.I. en 1943 pour résister au fascisme. Après avoir été emprisonné pendant quatre mois à Sassari comme secrétaire des Jeunesses communistes, il vient à Rome à la fin de 1944, entre au secrétariat national des Jeunesses communistes et est élu membre du Co-downloadModeText.vue.download 560 sur 577

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 5

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mité central du P.C.I. en 1945, puis à la direction du parti comme suppléant.

Secrétaire général des Jeunesses communistes de 1949 à 1956, président de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique en 1950, directeur de l’école des cadres du parti en 1957, responsable de la section centrale d’organisation, puis du bureau et du secré-

tariat de 1962 à 1966, secrétaire régional du Latium, E. Berlinguer est élu député de Rome en 1968. En 1964, il attaque le parti communiste chinois au Congrès du parti communiste français, puis dirige la mission italienne partie pour Moscou demander des explications sur la chute de Khrouchtchev. En mars 1972, il devient secrétaire géné-

ral du parti.

Antonio GRAMSCI. V. l’article.

Pietro Ingrao (Lenola, prov. de Latina, 1915). Lui aussi vient au parti en 1937

par la voie de l’antifascisme. Très jeune, il se fait remarquer par un sens poussé de la réflexion théorique marxiste-léniniste. Après avoir milité dans la Résistance, il devient en 1947 le directeur de l’Unita, quotidien du parti, et l’ami de Togliatti. À partir de 1957, date à laquelle il abandonne la direction de l’Unita, ses rapports se distendent avec le secrétaire, général et deviennent tout à fait mauvais avec Amendola. Ingrao plaide alors en faveur de la nécessité de trouver de nouvelles voies pour la révolution italienne à travers un « mo-dèle de développement » à long terme.

En même temps, devenu très hostile au stalinisme, il réclame la démocratisation du parti et l’indépendance à l’égard de Moscou. Pourtant, il ne crée ni fraction ni tendance organisée et reste, après le XIe Congrès (1966), membre de la direction et président du groupe parlementaire.

Luigi Longo (Fubine Monferrato

1900). Luigi Longo reste l’un des derniers témoins des origines du parti communiste italien. Il a connu Lénine et participé en 1921 au congrès de Livourne, où le P.C.I. et le parti socia-

liste se séparèrent. De 1921 à 1925, il a même suivi Amedeo Bordiga, l’un des premiers dissidents communistes antibolcheviques. Né dans une famille de petits paysans, élève de l’Institut polytechnique de Turin, puis officier de bersaglieri pendant la guerre, il entre (1920) dans la vie militante en devenant secrétaire de la Section universitaire des étudiants socialistes.

Il rencontre alors Gramsci, Togliatti, U. E. Terracini et participe aux occupations d’usines. En 1922, L. Longo se rend en U. R. S. S. pour la première fois comme délégué des Jeunesses communistes au IVe Congrès de l’Internationale. Comme beaucoup de militants communistes européens de cette pé-

riode, il connaît la prison ; arrêté en 1923 à Milan, libéré en mars 1924, il se rallie à Togliatti au congrès de Lyon en 1926 et devient responsable du parti clandestin entre 1930 et 1934. Travaillant au Comité exécutif de l’Internationale, il est commissaire politique, puis inspecteur général des brigades internationales. Interné en France au camp de Vernet en 1939, Longo est livré à l’Italie fasciste, qui le maintiendra interné jusqu’en juillet 1943. Le parti communiste le délègue alors au comité de libération de la haute Italie. Longo joue un rôle de grande importance dans la résistance italienne comme commandant adjoint des partisans. Il est de ceux qui souhaitent continuer le combat à la Libération pour s’emparer du pouvoir et instaurer le socialisme en Italie. Pourtant, il s’incline devant les vues de Togliatti, qui, revenu d’Union soviétique, préconise au contraire la participation au gouvernement royal et à la démocratie libérale. Il devient alors secrétaire général adjoint du parti. À la mort de Togliatti, il prend sa succession et poursuit sa politique sur les points essentiels.