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Cependant, les systèmes électro-

niques ne sont pas encore systématiquement opérationnels, bien que l’étude en soit, pour certains d’entre eux, fortement avancée.

G. D.

A. Blanchard, Cours de téléphonie automatique. Système Rotary 7 B 1, chaîne locale (Eyrolles, 1958 ; nouv. éd., 1964) ; Cours de télé-

phonie automatique. Système L 43 (Eyrolles, 1959) ; Éléments de commutation générale.

Applications aux systèmes de téléphonie automatique (Eyrolles, 1962 ; nouv. éd., 1969).

/ A. Blanchard et A. Cabantous, Cours de télé-

phonie automatique. Système Rotary 7-A, t. I : Généralités. La communication locale (Eyrolles, 1961). / R. Legaré, les Autocommutateurs Crossbar du réseau téléphonique français (Imprime-

rie nationale, 1962). / M. Lacout et M. Jacquet, Cours de téléphonie automatique, t. II : Système R 6 (Eyrolles, 1964 ; 2 vol.). / E. Fréchou, Ministère des P. et T. Exploitation interurbaine automatique dans les différents systèmes de commutation (Imprimerie nationale, 1965). /

R. Legaré et A. Delbouys, les Systèmes Crossbar en téléphonie automatique, t. I : le Pentaconta ; t. II : le CP 400 (Eyrolles, 1968 ; 2 vol.).

Commynes

(Philippe de)

Chroniqueur français (Renescure, près d’Hazebrouck ? 1447 - Argenton 1511).

Le conseiller des princes

Seigneur flamand issu d’une riche famille de bourgeois anoblis, Philippe de Commynes (ou de Comines ou de Commines) fut le conseiller intime des plus grands princes de son temps. Pré-

senté à dix-sept ans à Charles, comte de Charolais — le futur Téméraire

—, il assiste comme chambellan à la fameuse entrevue de Péronne (1468).

Mais, à cette date, il découvre en Louis XI le maître qui convient à son esprit : aussi, quatre ans plus tard, il s’enfuit de Bourgogne, s’attirant ainsi la haine irrémédiable du Téméraire, et offre ses services au roi de France qui le comble de faveurs. À la mort de ce dernier (1483), il est nommé membre du conseil de régence durant la minorité de Charles VIII. Arrêté en 1486

pour avoir conspiré avec le duc d’Or-léans, il est emprisonné à Loches, puis à Paris : gracié et réhabilité, il se voue à la rédaction de ses Mémoires, sans négliger pour autant la politique ; c’est ainsi qu’en 1493 il est l’un des négociateurs du traité de Senlis ; l’année suivante, il est en mission à Venise pour préparer l’expédition d’Italie. Après l’avènement de Louis XII (1498), sa carrière subit une éclipse : du moins, en 1507, de nouveau écouté, il part pour l’Italie avec le roi. La mort devait le surprendre en son château d’Argenton le 18 octobre 1511.

Un historien philosophe

« Philippe de Commynes est, en date, le premier écrivain vraiment moderne », dit Sainte-Beuve (Causeries du lundi,

7 janvier 1850). Il se sépare de Froissart par le caractère toujours actuel de ses analyses. Le chroniqueur, chez lui, cède le pas devant l’historien. Il renseigne et enseigne. La première édition des Mémoires, ne comportant que les six premiers livres (composés en 1489-1491 et en 1493, et consacrés au règne de Louis XI), paraît, posthume, en 1524, et la seconde, augmentée de deux livres (rédigés de 1495 à 1498

et relatant le règne de Charles VIII), en 1528. Cette oeuvre, née à la fin du XVe s., frappe par des accents et une ré-

flexion qui la détachent du Moyen Âge.

Commynes, historien au sens moderne du terme ? Tout au moins, sa conception de l’histoire est proche de celle de l’historien idéal. Recherche des causes et de leur enchaînement, impartialité, richesse de l’information, Commynes est parfaitement à l’aise dans l’évocation de son temps. Plus encore, l’apprenti se révèle un maître : avec pour point de départ une expérience enrichie par les activités diplomatiques, expérience qui, par l’abondance des témoignages directs et des souvenirs personnels, donne une impression de vécu à ses écrits, il est à l’origine d’une longue lignée de moralistes. L’événement ne l’intéresse pas pour lui-même, mais pour la vérité humaine qu’il apporte. De là, ses considérations sur la misère des grands et des rois ouvrent la voie à des leçons de sagesse politique :

« Ne lui eût-il pas mieux valu, dit-il de Louis XI, à lui et à tous les autres princes, et hommes de moyen état qui ont vécu sous ces grands et vivront sous ceux qui règnent, élire le moyen downloadModeText.vue.download 564 sur 577

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 5

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chemin [...] ? » Le moyen chemin, c’est connaître la modestie, se méfier de l’ambition, respecter Dieu, car « Dieu donne le prince selon qu’il veut punir ou châtier les sujets : et aux princes les sujets, ou leurs courages disposés

envers lui, selon qu’il les veut élever ou abaisser », et encore : « Il faut tenir pour sûr que la grande prospérité des princes ou leurs grandes adversités procèdent de sa divine ordonnance. »

De la réflexion morale, constamment sous-jacente dans ses Mémoires, se dégage une véritable philosophie de l’histoire : tout ce qui est stable est dû à un équilibre de forces susceptibles de s’opposer aux excès des puissances (« Et ce n’est pas cette nation seule à qui Dieu a donné quelque aiguillon.

Car au royaume de France a donné pour opposite les Anglais ; aux Anglais a donné les Écossais ; au royaume d’Espagne, Portugal [...] »). Ce « bré-

viaire des princes », suivant le mot de Charles Quint, servira à tous les hommes d’État.

Les charmes d’un style

L’écrivain est-il à la hauteur de l’historien ? Commynes met au service de ses idées une langue et un style qui séduiront Montaigne et Mme de Sévigné. Un relatif manque de clarté, parfois, est compensé par la saveur de sa plume.

La composition est aisée. La phrase est tour à tour grave, faussement naïve, souvent nuancée d’ironie et de malice,

d’ordinaire sur le ton du libre propos.

L’auteur a le goût de la maxime, et de la maxime pénétrante : « Quand un grand homme a perdu tout le sien, il ennuie le plus souvent à ceux qui le soutiennent » ; « Les princes aiment plus naturellement ceux qui leur sont tenus qu’ils ne font à ceux à qui ils sont tenus. » Mais peut-être un des plus remarquables attraits de Commynes est la fraîcheur de la vision : ses portraits sont saisissants, et l’on sent bien en lui le témoin lucide et spontané des événements qu’il rapporte.

A. M.-B.

G. Charlier, Commynes (Renaissance du livre, Bruxelles, 1948). / A. Prucher, I « Mé-

moires » di Philippe de Commynes e l’Italia del Quattrocento (Florence, 1957). / J. Du-fournet, la Destruction des mythes dans les

« Mémoires » de Philippe de Commynes (Droz, Genève, 1967) ; la Vie de Philippe de Commynes (SEDES, 1969) ; Études sur Philippe de Commynes (Champion, 1975).

Comnènes (les)

Dynastie byzantine des XIe et XIIe s.

Le premier empereur sorti de

la grande famille des Comnènes

est Isaac Ier, qui règne de 1057 à 1059. Mais le véritable fondateur de la dynastie est Alexis* Ier Comnène (1081-1118). Usurpateur d’un empire qui tombe en quenouille, il s’emploie énergiquement à redresser une situation gravement compromise. Pour

remédier à la détresse de l’État, le souverain prend une série de mesures

administratives et fiscales qui touchent durement le peuple. En politique exté-

rieure, il passe presque tout son règne à repousser les « Barbares » : les Normands de Robert Guiscard (1081-1085), les Petchenègues, les Serbes et les Coumans (1081-1096).