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C’est en réfléchissant à la signification épistémologique de ces lois nouvelles que Bohr fut conduit à préciser le concept de complémentarité. Il mit l’accent sur l’impossibilité de toute downloadModeText.vue.download 569 sur 577

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 5

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séparation nette entre le comportement des objets atomiques et leur interaction avec les instruments de mesure permettant leur observation. L’objet atomique et l’instrument de mesure forment un tout indivisible qui définit le phéno-mène physique.

Si nous modifions l’instrument de mesure, nous modifions le tout indivisible instrument-objet et nous modifions donc le phénomène observé, qui correspond alors à une description différente. La théorie quantique permet de calculer complètement les résultats obtenus dans n’importe quelle expé-

rience dont on a précisé le dispositif instrumental. En ce sens, elle fournit bien une description complète des phé-

nomènes physiques, mais il est essentiel que le dispositif instrumental soit inclus dans la description des phéno-mènes. Elle ne permet pas de parler des propriétés d’un objet atomique dans l’absolu, mais elle indique seulement comment celles-ci se manifestent en interaction avec tel ou tel instrument d’observation.

Un instrument quelconque permet-

tant de définir sans ambiguïté la position x d’une particule, par exemple, exclut toute possibilité de déterminer son impulsion px. Nous devons utiliser un autre instrument et une autre des-

cription des phénomènes pour mesurer sans ambiguïté cette impulsion px.

Aucune de ces deux descriptions, correspondant à l’expérience de mesure de x ou à l’expérience de mesure de px, ne rend compte de la totalité des informations qu’il est possible d’obtenir sur la particule, mais chacune d’elles apporte un complément aux informations fournies par l’autre. C’est en ce sens que les variables x et px sont dites

« complémentaires ».

Cette notion de complémentarité

permet de mieux comprendre la dualité des propriétés ondulatoires et corpusculaires, si caractéristique des phénomènes atomiques. Les propriétés corpusculaires d’un système physique correspondent à la possibilité de localiser ce système en un endroit précis à un instant déterminé. Les propriétés ondulatoires signifient, au contraire, une dispersion du phénomène dans une large région de l’espace. Et ces deux classes de propriétés peuvent, à première vue, sembler contradictoires ; elles sont en fait complémentaires. Ce sont les unes ou les autres que l’on met en évidence suivant le type des dispositifs instrumentaux auxquels on fait appel. Toutes les expériences classiques de l’optique ondulatoire (interférences, diffraction), par exemple, mettent en évidence les propriétés ondulatoires du rayonnement électromagnétique ; ce sont d’autres expériences (effet photoélectrique, effet Compton) qui mettent en évidence les propriétés corpusculaires du même rayonnement et conduisent à parler de photons. On peut dire que ces deux classes d’expé-

riences sont complémentaires.

B. C.

N. Bohr, Physique atomique et connaissance humaine (trad. du danois, Gauthier-Villars, 1961).

complètement

des levés photo-

grammétriques

Addition au levé photogrammétrique de tous les détails topographiques que ne donnent pas les photographies aériennes.

Le complètement intervient après la restitution photogrammétrique, qui aboutit à l’élaboration d’une stéréominute par l’exploitation d’une couverture de photographies aériennes, à recouvrement stéréoscopique. La stéréominute est destinée à établir une carte ou un plan à grande échelle.

Du fait même de son processus

d’établissement, il manque sur la sté-

réominute tout ce qui est invisible ou peu visible sur les photographies aériennes : limites administratives, toponymie, détails ponctuels ou de très faible superficie (bornes, croix, puits), détails linéaires (lignes électriques, téléphériques, clôtures), détails cachés par les frondaisons des arbres, etc.

En outre, certains détails visibles sur les photographies sont susceptibles d’être mal identifiés : la viabilité des chemins est incertaine ; il peut y avoir des confusions entre une meule parallélépipédique et un bâtiment, entre un fossé bordé d’arbres et une haie, etc.

Enfin, les courbes de niveau restituées peuvent présenter des décalages dus à des causes diverses : fautes de basculement du couple photogrammétrique, fautes de tracé dues à la présence d’ombres, de bois, de maïs, de cé-

réales, etc. Le complètement d’une sté-

réominute a donc un triple rôle : d’une part ajouter ce qui manque, d’autre part identifier les détails douteux et supprimer des objets n’ayant pas un caractère permanent, enfin contrôler et corriger le nivellement erroné. Avant de procéder au complètement proprement dit sur le terrain, on effectue deux opérations très importantes.

1o La mise au net comporte le dessin des signes conventionnels des détails restitués et identifiés de façon sûre d’après l’examen stéréoscopique des photographies aériennes. Au cours de cette opération, on met en évidence sur une reproduction de la stéréominute (carnet de renseignements) les détails à lever ou à identifier, les cotes et les courbes de niveau à vérifier ou à corriger sur le terrain.

2o La recherche des renseignements est effectuée en grande partie à la mairie de chaque commune intéressée en consultant le cadastre et en posant aux

habitants des questions concernant les détails de petite dimension ou cachés par la végétation, non restitués et ayant une certaine importance topographique (monuments mégalithiques, sources, etc.), la nature de certains détails restitués (chapelle ou oratoire, pont ou passerelle, etc.) et enfin les noms à adopter, en discutant les graphies du cadastre, de la nomenclature des écarts de l’Institut national de la statistique et des études économiques ou des cartes anciennes (Cassini et État-Major).

Les opérations de complètement proprement dites s’effectuent en plaçant la stéréominute restituée sur une planchette et en utilisant sur le terrain les procédés de la topographie classique. Lorsqu’on stationne en un point non représenté sur la stéréominute, il est très aisé d’effectuer en ce point un relèvement planimé-

trique sur les détails restitués voisins.

La cote est obtenue en visant au moins deux points connus du canevas existant : points géodésiques, points du canevas de restitution, repères de nivellement.

La concordance des deux cotes obtenues est indispensable pour apporter des corrections au nivellement restitué ; on opère en général par amorces de courbe locales, en raccordant dès que possible aux éléments de courbe sains, présentant un désaccord admissible, fonction de la nature plus ou moins accidentée du terrain et de l’échelle du levé. On a longtemps fixé à 1,50 m la tolérance en nivellement des levés photogrammétriques de la carte de France au 1/20 000 en terrain moyennement accidenté.

R. d’H.

F Photogrammétrie / Photographie aérienne /

Topographie.

complexe

Assemblage polyatomique, molé-

cule ou ion, capable, en se scindant, de céder un atome ou un groupement d’atomes, ionisé ou non.

Généralités

Habituellement, cependant, on considère le complexe formé d’un ion métallique central et de molécules ou d’ions, appelés complexants ou ligands, ordi-

nairement unis à l’atome central par des liaisons de coordination ; leur nombre, appelé indice de coordination ou coordinence de l’atome central, dépend de la nature de cet atome : il est souvent 6, plus rarement 2, 4 ou 8. Ainsi, le composé [Co(NH3)6]Cl3, dit