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données, dans un test psychométrique ou dans une épreuve de mémoire, à des questions diverses ; ces sommations ne doivent évidemment être opérées que si l’homogénéité des comportements est assurée.

Un certain nombre de comporte-

ments sont susceptibles d’être caractérisés par des grandeurs physiques : on mesurera ainsi en centimètres l’ampleur d’un mouvement, en grammes la force d’une contraction musculaire, en centimètres cubes l’abondance d’une sécrétion, en fractions d’ohms la valeur d’un changement de la résistance électrique de la peau. La mesure physique est, dans ce cas, appropriée au comportement observé, mais elle est censée en représenter une dimension psychologique stable que l’on appelle son amplitude. Dans d’autres cas —

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 5

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comme celui qui est évoqué plus haut d’une réponse écrite à une question

—, cette mesure est pratiquement sans intérêt, et la présence ou l’absence du comportement, ou sa fréquence sont les seules caractéristiques prises en considération.

Les variables temporelles sont utilisées dans différentes conditions. On peut mesurer la durée d’un comportement, mais, assez souvent, ce paramètre ne donne pas d’indications très différentes de celles qui sont fournies par l’amplitude. Mais la latence est une

variable temporelle beaucoup plus in-téressante : c’est le temps qui s’écoule entre le début de la présentation d’un stimulus et le début de la réponse correspondante. Dans diverses situations particulières, on emploie aussi pour dé-

signer la latence les expressions temps de réaction, temps de réponse, temps de décision.

Aux paramètres fondamentaux du

comportement, la présence, l’absence, la fréquence, l’amplitude et la latence, viennent parfois s’en ajouter d’autres plus circonstanciels. En fait, le paramètre mesuré dépend de la situation, et son choix répond, lui aussi, souvent à des considérations de commodité ; toutefois, sa détermination précise est une condition de toute étude systématique.

C’est d’une telle description, qualitative ou quantitative, de comportements bien définis que procèdent de plus en plus généralement, par l’observation systématique et, là où cela est possible, par l’expérimentation, des sciences aussi diverses dans leur objet que l’éthologie, la psychologie et la psychophysiologie, la sociologie, l’ethnologie, la science politique, la linguistique, etc. Cet ancrage dans les activités objectivement observables des individus, animaux ou humains, est ce qui fonde leur unité de langage et la valeur scientifique de leurs élabora-tions théoriques.

J.-F. L.

F Animal / Béhaviorisme / Janet (P.) / Piéron (H.)

/ Psychologie / Test.

J. B. Watson, Behavior : an Introduction to Comparative Psychology (New York, 1914) ; Psychology from the Standpoint of a Behaviorist (Philadelphie, 1919). / P. Naville, la Psychologie, science du comportement. Le béhaviorisme de Watson (Gallimard, 1942 ; nouv.

éd., 1963). / H. Piéron, De l’actinie à l’homme (P. U. F., 1958-59 ; 2 vol.). / B. F. Skinner, l’Analyse expérimentale du comportement (Dessart, Bruxelles, 1971).

Les comportements

culturels

La diversité apparente des comportements humains selon les époques

et selon les pays est au départ de la réflexion sociologique, ainsi qu’en témoigne l’oeuvre de Montesquieu.

Une fois ce constat opéré, l’importance accordée au phénomène et l’explication qui en est donnée diffèrent d’une théorie à l’autre.

Ainsi les conduites humaines ont constitué pour toute l’école culturaliste le champ privilégié de l’observation sociologique. La culture est saisie comme un système de comportements qui

s’imposent aux individus et dont l’apparition et l’organisation demeurent largement inconscientes. Le culturalisme américain se construit donc autour d’une théorie des comportements.

Pour Melville J. Herskovits, « une culture se compose des formes de croyances et de comportements qui ont reçu la sanction sociale et que les membres d’un groupe humain ont assimilées ». Pour Ralph Linton, le contenu de la culture consiste en comportements appris et en leurs résultats.

Ce type de théorie insiste sur les aspects psychologiques de la vie sociale et sur les rapports individu-société, personnalité-culture ; les anthropologues qui s’en réclament ont concentré leur recherche à un niveau psychosociologique, insistant dans leurs travaux sur les modes et acquisitions des comportements observés. Ainsi, Margaret Mead, dans Coming of Age in Samoa (1928), étudie minutieusement l’éducation reçue par les fillettes de Samoa et en déduit les traits de caractère que l’on retrouve dans les comportements des adultes. Elle écrit alors : « Rai-sonnant d’après ses observations du comportement de l’homme adulte chez d’autres civilisations, l’anthropologue parvient souvent aux mêmes conclusions que le « béhavioriste » qui étudie le tout jeune enfant non encore façonné par son milieu. Se penchant, lui aussi, sur le problème de l’adolescence, il lui apparut que certains comportements de l’adolescent dépendaient du milieu social [...] cependant qu’on voulut en faire une caractéristique d’un certain stade de son développement physique. »

Dans la même perspective, Ruth

Benedict considère que le comportement de l’individu se conforme à cer-

tains impératifs sociaux. Les sociétés possèdent, selon elle, une « impulsion dominante » et tendent à interpréter les événements périodiques d’une vie, naissance, mort, changement de statut avec l’âge, en fonction de cette impulsion. Dans Patterns of Culture (1934), elle classe les sociétés indiennes de l’ouest des États-Unis en grands types culturels : type dionysiaque, caracté-

risé par des comportements extravertis, la violence, la glorification de soi ; type apollinien, où les individus sont, à l’inverse du premier, mesurés, sobres, retenus. On peut donc analyser et résumer les caractéristiques d’une culture en termes psychologiques.

Cette réduction de l’étude de la réalité sociale à celle des comportements culturels et cette interprétation psychologique de la vie en société, dont témoignent les oeuvres des deux auteurs précités, furent l’objet des critiques adressées au culturalisme, qui dissout la réalité sociale dans la réalité culturelle. La société est définie en termes abstraits de comportements et de valeurs. Or, les comportements culturels ne peuvent être traités comme un système abstrait, isolés des autres faits sociaux, avec lesquels ils entretiennent des relations constantes. Le niveau d’observation où se cantonnent les études culturalistes ne se suffit pas à lui-même, si l’on veut expliquer les comportements culturels d’une façon qui ne soit pas uniquement tautologique.

En fait, la recherche du fondement des comportements observés renvoie immédiatement à l’identification des valeurs inhérentes au système idéologique de la société concernée. Mais le niveau idéologique renvoie lui-même à une organisation donnée de la société et à son histoire. C’est à travers ce va-et-vient entre les différents niveaux de la réalité sociale que peut se saisir le sens des comportements culturels observés.

Ceux-ci, au surplus, ne dénotent pas la confrontation d’individus isolés avec une culture globale abstraite, mais plutôt les expressions individuelles de groupes ou de classes plus ou moins organisés au sein de la société globale.

Ainsi seulement on peut rendre compte des différences de comportements et